Elle a été porteuse de la flamme olympique en 1987
Jeux olympiques: des beaux souvenirs pour une citoyenne de Vaudreuil-Soulanges
Toutes les fois où elle s'installe devant son téléviseur pour écouter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, Isabelle Mercier, résidente de Très-Saint-Rédempteur, ne peut s'empêcher d'être émue. C'est qu'en 1987, alors qu'elle était âgée d'à peine 10 ans, elle a vécu une expérience inoubliable : celle d'être l'une des 7 000 personnes porteuses de la flamme olympique.
En 1988, du 13 au 28 février se tenait à Calgary, en Alberta, au Canada, les Jeux olympiques d'hiver qui ont réuni 1423 athlètes provenant de 52 pays. En marge de cette compétition internationale, 7000 personnes avaient été choisies pour porter la flamme olympique, sur une distance de 1 km, entre la Ville de Saint-John, à Terre-Neuve et Calgary, en Alberta. Parmi celles-ci, on retrouvait Isabelle Mercier alors résidente de l'Île-Perrot et gymnaste au Club de gymnastique Gymini.
La chance d'une vie
« À l'époque, Petro Canada avait lancé un concours à travers le pays. Lorsqu'on s'y rendait pour faire le plein de la voiture, on avait l'opportunité de remplir un coupon de participation. Grâce à la motivation de mon père Christian Mercier, j'ai pu en remplir 425. Puis, mon nom est sorti lors du tirage au sort. J'ai donc été l'une des 7000 porteuses à vivre cette expérience inoubliable dont je ne mesurais pas toute l'ampleur à cette époque du haut de mes 10 ans», raconte-t-elle alors que les Jeux olympiques d'été de Paris sont en cours.
À cette époque, Isabelle Mercier est la plus jeune porteuse de la flamme olympique dans la région de Vaudreuil-Soulanges sur les sept désignés par tirage au sort, mais aussi la seule fille. C'est donc le 11 décembre 1987 que la fillette a pris des mains d'un autre relayeur la flamme olympique en bordure de l'autoroute 20, à l'Île-Perrot, avant de s'amener à la course à l'école François-Perrot, l'école primaire qu'elle fréquentait.
« À l'origine, mon école ne devait pas être un point d'arrêt de la flamme olympique. Mais quand j'ai gagné le concours, des camarades de classe se sont moqués de moi et leurs railleries m'ont fait changer d'idée. Je ne voulais plus être porteuse. Mon père était très triste de ça et il s'est organisé pour raconter cette histoire à celle qui animait les cérémonies de remise de la flamme olympique à travers le Québec: l'athlète Sylvie Bernier. Cette dernière m'a appelé à la maison par un beau samedi matin pour me dire de ne pas me laisser intimider et m'encourager à ne pas laisser passer cette opportunité unique. Pour me motiver, elle m'a dit qu'elle arrêterait à mon école pour y tenir une cérémonie officielle de remise de la flamme. J'étais très heureuse, mais aussi particulièrement bouleversée et gênée», partage-t-elle.
Surtout qu'à l'époque, sa sélection par tirage au sort lui vaut une entrevue avec deux journalistes, dont Guy D'Aoust, aujourd'hui journaliste et animateur aux Jeux olympiques depuis les dernières années. Cette opportunité l'a même conduite, du haut de ses 10 ans, dans un studio de Radio-Canada pour une entrevue avec la célèbre Françoise Guénette. « Tout ça était impressionnant pour une enfant.»
Bien que non prévue au départ, la cérémonie s'avère finalement d'envergure. Le Club Gymini a même tenu une démonstration de son savoir-faire dans le gymnase de l'école après le départ de la flamme olympique.
« Disons que ça a fait taire les moqueurs (rires). Sinon, j'ai raté cette portion puisque j'avais une compétition de gymnastique tout de suite après la cérémonie. Puis, comme porter par l'adrénaline du moment, j'ai remporté mon seul podium à vie lors de celle-ci en montant sur la troisième marche du podium. J'étais très fière de moi», confie-t-elle.
Des beaux souvenirs à partager
Ce n'est toutefois qu'en grandissant, plusieurs années plus tard, que Mme Mercier a réalisé l'ampleur de cet instant. « À l'époque, toutes les gymnastes qui s'entraînaient chez Gymini voulaient être la prochaine Nadia Comăneci (rires). Grâce à mon père qui m'a confectionné une boîte de souvenirs, j'ai pleins d'items pour me rappeler de ce moment comme des découpures de journaux. Mon père a même gardé la combinaison que je portais lors de mon relais. Le plus fou dans tout ça, c'est que d'être porteuse nous permettait d'avoir le titre d'athlète olympique, même si je n'ai jamais eu le talent ou l'ambition de ceux et celles qui y ont pris part.»
Malgré tout, la résidente de Très-Saint-Rédempteur ne peut s'empêcher d'avoir la larme à l'oeil devant la grandeur des exploits accomplis par les athlètes olympiques et leur détermination.
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