Faits saillants de la fiche régionale produite par la DSP Montérégie
Logement : des défis bien réels pour les locataires de la MRC
Une nouvelle fiche produite par la Direction de santé publique de la Montérégie (DSPM), et publiée en juin dernier, dresse un portrait préoccupant de la situation du logement locatif dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges. Abordabilité, disponibilité et inadéquation des logements figurent parmi les principaux enjeux.
Avec une population estimée à 170 098 habitants en 2024, et une croissance projetée de 14 % d’ici 2041, la pression sur le parc immobilier est palpable dans la région. Le nombre de ménages privés devrait augmenter de 24 %, ce qui pousse plusieurs intervenants à sonner l’alarme quant à la capacité du territoire à répondre à la demande actuelle et future.
Une réalité difficile pour les locataires
Si environ 20 % des ménages de la MRC sont locataires – une proportion deux fois moins élevée que la moyenne québécoise (40 %) – leur réalité n’en est pas moins préoccupante.
Selon la DSPM, près de 28,5 % des locataires consacrent plus de 30 % de leur revenu à leur logement, seuil reconnu comme étant celui de l’abordabilité. À Hudson, cette proportion grimpe à 44 %.
À Vaudreuil-Dorion, où le marché locatif est particulièrement actif, le loyer moyen atteignait 1 359 $ en 2024, une hausse de 77 % depuis 2017.
Un taux d’inoccupation critique
Avec un taux d’inoccupation de 0,4 % en 2024, le territoire se situe bien en deçà du seuil d’équilibre de 3 % identifié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Cela signifie que peu d’unités sont disponibles pour les nouveaux ménages ou les déménagements d’urgence, accentuant les tensions sur le marché.
Entre 2020 et 2024, 909 nouvelles unités locatives ont été mises en chantier dans sept municipalités, principalement à Vaudreuil-Dorion (413 unités), Saint-Zotique (187) et Les Coteaux (78). Toutefois, ces ajouts restent insuffisants pour répondre à la demande croissante.
Aînés, personnes seules et ménages à faible revenu : des besoins criants
Parmi les constats de la fiche, la vulnérabilité de certaines clientèles se démarque. Les personnes seules représentent 84 % des ménages vivant dans un logement jugé inabordable, et plus de 60 % des ménages en situation de pauvreté ont des besoins impérieux en logement.
Le parc de logements sociaux et communautaires est également limité. Seulement 818 unités sont disponibles sur l’ensemble du territoire, ce qui représente 6,4 % des ménages locataires, comparativement à 10,4 % à l’échelle provinciale. Qui plus est, 80 % de ces logements sont destinés aux aînés, laissant peu d’options pour les adultes seuls ou les jeunes familles.
Un parc vieillissant, des réparations nécessaires
Le portrait de la qualité des logements n’est pas plus reluisant. Plus de 5 % des logements nécessitent des réparations majeures, et près de 27 % ont été construits avant 1971. Ces données soulignent le vieillissement du parc immobilier et les défis liés à son entretien.
Une pression appelée à s’intensifier
Avec une croissance démographique soutenue, une population vieillissante – notamment aux Coteaux, où le nombre d’aînés devrait bondir de 71 % d’ici 2041 – et une forte concentration de la population immigrante à Vaudreuil-Dorion, les besoins en logement sont appelés à s’amplifier.
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