Un appel à la justice et à l’équité
Hausse de la taxe sur l'immatriculation : Une pétition est lancée
Depuis le 1er janvier 2025, les automobilistes des municipalités de Vaudreuil-Soulanges faisant partie de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) doivent payer 150 $ pour l’immatriculation de leur véhicule, une augmentation significative par rapport à l’ancien tarif de 59 $. Destinée à financer le transport en commun, cette décision suscite un tollé dans la région, si bien qu'une résidente de L'Île-Perrot a lancé, en ligne, une pétition pour abolir cette hausse.
Le 17 janvier dernier, Tamra Canty-Currie, a lancé la pétition sur la plateforme Change.org pour demander l’abolition de cette surcharge qu’elle juge injuste. Selon elle :
« Cette augmentation met à rude épreuve ceux qui sont déjà aux prises avec les coûts élevés des déplacements domicile-travail et de l’entretien d’un véhicule. »
Mme Canty-Currie cite une étude de l’Association canadienne des automobilistes (CAA), qui estime que le coût annuel de possession et d’exploitation d’un véhicule peut atteindre jusqu’à 9 000 $. Les frais supplémentaires de 150 $ aggravent donc la situation des résidents hors Montréal, qui dépendent davantage de leur voiture en raison de services de transport collectif limités.
Dans sa pétition, qui avait recueilli 1 578 signatures sur un objectif de 2 500 au moment d’écrire ces lignes, Mme Canty-Currie dénonce le fardeau financier imposé aux municipalités périphériques :
« Les environs de Montréal ne devraient pas payer pour les pratiques budgétaires déficientes de la Ville de Montréal, surtout quand nous n’avons même pas accès à leurs systèmes de transport en commun. »
Une opposition forte dans la région
Dans la dernière année, les villes de Vaudreuil-Soulanges incluses dans la CMM se sont prononcées contre cette hausse. D'ailleurs, lors d'une séance extraordinaire de la CMM le 30 mai 2024 le maire de Vaudreuil-Dorion et représentant de la région à la table de la CMM, Guy Pilon, a voté contre la hausse. Néanmoins, l'augmentation a été approuvée avec 24 voix en sa faveur contre 4 en sa défaveur.
Ce 22 janvier, la mairesse de Saint-Lazare, Geneviève Lachance, s'est positionnée sur la questions et a indiqué qui doit contribuer 1 198 975 $ au budget 2025 de l’ARTM, est un exemple frappant des défis auxquels les petites municipalités font face.
« Les municipalités de la CMM, comme Saint-Lazare, qui disposent de services de transport collectif limités, sont néanmoins contraintes de contribuer de manière significative au financement. Ces contributions, considérées comme incompressibles, échappent entièrement au contrôle des municipalités. Paradoxalement, bien que nous payions davantage, nous semblons obtenir de moins en moins de services, ce qui est en totale contradiction avec les objectifs annoncés. De plus, Saint-Lazare, comme d’autres petites municipalités, ne peut développer des réseaux traditionnels de transport collectif conçus pour les grandes villes et doit adapter son offre aux réalités locales et aux besoins spécifiques de sa communauté. Cette situation met en lumière une répartition inéquitable des responsabilités, où les petites municipalités financent un système sans pouvoir véritablement influencer les décisions qui les touchent. Pour que les transports collectifs profitent réellement à toutes les régions, il est impératif de répartir le financement de manière plus juste et de donner aux municipalités une voix plus forte dans la gestion de ces services essentiels », a expliqué, sur ses réseaux sociaux, la mairesse de Saint-Lazare, Geneviève Lachance.
Fait important à noter, le cadre financier du transport collectif métropolitain intègre les coûts d’exploitation et d’immobilisation de plusieurs nouveaux projets, incluant la mise en service des nouvelles antennes du REM, notamment celle de la station Anse-à-l'Orme à Sainte-Anne-de-Bellevue en 2025, ainsi que le déficit accumulé.
Ces projets, bien qu’ils contribuent à améliorer l’offre de transport en commun dans la région, entraînent une importante hausse du cadre financier, qui pourrait passer de 3,2 G$ en 2019 à 5,4 G$ en 2028.
Selon les données publiées par la CMM, les prochaines années s'annoncent toutes aussi difficiles pour le financement du transport collectif alors que le manque à gagner pour 2026, 2027 et 2028 se chiffre respectivement à 604,6 M$, 670,4 M$ et 697,8 M$.
« Il est certain que les contributions à l’ARTM augmenteront de manière significative dans les années à venir. le prolongement de la ligne bleue du métro et la mise en service de voies réservées », estime Mme Lachance.
Pour signer la pétition, rendez-vous sur la plateforme Change.org.
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