Alors que la nouvelle année vient de s'installer, les autorités sanitaires s'inquiètent de la recrudescence des cas de rougeole sur le territoire. On démystifie cette maladie à déclaration obligatoire avec la Dre Julia Pinheiro Carvalho de la Direction de santé publique de la Montérégie. 

La rougeole est causée par un virus et peut engendrer des symptômes variés chez la personne qui en est atteinte, tels que de la fièvre, des malaises généralisés, le nez qui coule et une conjonctivite. 

« Après l'apparition de ces symptômes, des boutons rouges apparaîtront. Dans un premier temps, ils sont visibles sur le visage, puis ensuite, sur le reste du corps. Avant les années 1970, la maladie circulait beaucoup. Après celles-ci, c'était moins le cas, puisqu'au Québec, on vaccine d'emblée les enfants à 12 mois, puis à 18 mois. C'est ce qui explique que la rougeole est disparue à cette époque. Elle réapparait une fois de temps en temps depuis cette époque, mais fort heureusement, la majorité de la population est largement vaccinée contre ce virus.» 

Un virus qui arrive de l'extérieur 

Aujourd'hui, la majorité des cas de rougeole qui nous affectent émane des voyageurs ou des gens arrivant de l'extérieur et qui n'ont pas été vaccinés durant leur enfance. « Les deux doses reçues à l'enfance protègent pour la vie les personnes qui les ont eu. On encourage donc ceux et celles qui n'ont pas été vaccinés pour cette maladie à prendre un rendez-vous sur Clic Santé pour le recevoir gratuitement.» 

Pour les intéressés, la rougeole et la varicelle, aussi surnommée la picotte, ne sont pas liées, si ce n'est que ce sont deux maladies infantiles et qu'elles causent des boutons. « Ce sont deux virus différents. La rougeole est celle des deux dont les conséquences peuvent être les plus graves. Parfois, elle peut dégénérer en pneumonie. Dans les cas plus rares, on peut aussi noter une perte de la vision, une perte de l'audition, des dommages neurologiques importants dans un cas sur 1000 ou même un décès dans un cas sur 3 000», énumère-t-elle. 

Depuis la mise en place de la vaccination gratuite au Canada, le nombre de cas de rougeole a diminué de près de 97 %.

« Il a fait ses preuves. Les personnes les plus vulnérables à la rougeole sont les bébés âgés de moins d'un an, les personnes dont le système immunitaire est affaibli par un traitement contre une autre maladie ou par une maladie grave comme la leucémie et les personnes enceintes qui ne sont pas adéquatement vaccinées contre la rougeole. D'ailleurs, un vaccin spécial peut être administré pendant la grossesse pour les femmes intéressées à le recevoir. Sans être alarmiste, dans certains cas, la rougeole peut être responsable de fausse couche ou de naissance prématurée. » 

La rougeole est une maladie très contagieuse. « Une personne atteinte peut propager la maladie à 16 ou 18 autres personnes», informe-t-elle. 

Sur le site Internet du gouvernement du Québec, on indique qu'il peut s'écouler de 5 à 21 jours (en moyenne de 10 à 14 jours) entre l’exposition au virus de la rougeole et le début des symptômes. C’est ce qu’on appelle la période d’incubation. Une personne commence à être contagieuse 4 jours avant l’apparition des rougeurs et elle peut demeurer contagieuse jusqu’à 4 jours après leur apparition. La rougeole dure de 1 à 2 semaines.

De plus, il n'est pas nécessaire d'avoir été en contact direct avec une personne atteinte de la rougeole pour l'attraper. Il suffit de s'être trouvé dans la même pièce qu’une personne contagieuse, et ce, même durant une courte période.

S'isoler et porter un masque en cas de doute 

Toute personne qui ressent des symptômes s'apparentant à ceux de la rougeole, est invitée à s'isoler, à rester à son domicile, à éviter les contacts avec d’autres personnes, à se reposer, à boire de liquides, comme de l'eau, et à prendre des médicaments contre la fièvre et les malaises, au besoin.

« Si elle doit se rendre chez le médecin pour consulter, il est recommandé de porter un masque pour éviter que les gens dans la salle d'attente ou que le professionnel de la santé ne soient contaminés à leur tour. Il est aussi conseillé de se laver les mains fréquemment.» 

Si une personne reçoit un message texte ou un appel de la Direction de santé publique de la Montérégie l'informant qu'elle a fréquenté un lieu potentiellement contaminé par la rougeole, elle est invitée à suivre les consignes.

« C'est important de bien suivre les recommandations de la personne au bout du fil et de contacter le 8-1-1 pour être évalué et recevoir un traitement prévention qui consiste en une injection d’anticorps. Celle-ci doit être administrée dans les sept jours suivants la date d’exposition.»

On peut prendre connaissance de la liste des lieux et dates d’exposition possible à un cas de rougeole en visitant ce site Internet. On compte actuellement 11 cas de rougeole au Québec, soit 6 dans la région des Laurentides et cinq dans les environs de Montréal et Laval. 

Pour obtenir des informations sur la maladie, on peut consulter la fiche explicative disponible sur le site du gouvernement du Québec.