Pour obtenir des réponses sur une éventuelle fusion des quatre localités
Avenir Île Perrot demande la réalisation d'une étude par le MAMH
Est-ce que la fusion des quatre municipalités situées sur l'île Perrot serait avantageuse pour toutes? Au contraire, est-ce que la situation actuelle est la meilleure pour assurer la sécurité et le bien-être des 40 000 résidents qui la composent? C'est pour avoir une réponse à ces questions que l'association citoyenne Avenir Île Perrot interpelle les élus municipaux en cette fin d'année.
Plus tôt, en ce mardi 3 décembre, Néomédia a pu s'entretenir avec le porte-parole du regroupement citoyen, Gérard Farmer et avec l'administratrice d'Avenir Île Perrot, Lise Chartier sur le sujet.
« L'objectif de cette sortie publique est d'interpeller les municipalités de l'île Perrot afin qu'elles acceptent qu'une étude sur la pertinence d'un regroupement soit réalisée gratuitement par le Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation. Celle-ci permettrait d'avoir des données concrètes sur le sujet, et pourrait servir de base aux localités ou aux citoyens pour se faire une idée claire sur la question. On parle de fusion depuis les années 1990. Les gens ont des opinions variées sur le sujet et font des spéculations, mais il n'existe aucune donnée fiable ou confirmée sur cette question », précise la paire.
Pour la présidente de l’association, Francine St-Denis, les citoyens se posent de très nombreuses questions concernant l’organisation municipale sur l’île Perrot, des questions auxquelles ils n’ont jamais eu de réponses sérieuses. « Au cours des soixante dernières années, les élus de l’île ont à plusieurs occasions considéré un regroupement municipal, mais jamais une étude n’a été réalisée sur ce sujet. La réalisation d’une étude par le MAMH serait une première et donnerait finalement des réponses crédibles aux nombreuses questions des citoyens », indique-t-elle par voie de communiqué.
Concrètement, l'analyse du MAMH fournirait aux autorités municipales un cadre pour évaluer la pertinence d'un regroupement de leurs municipalités. Les objectifs de cette démarche sont les suivants: prendre en compte le contexte socioculturel, économique, géographique et politique, définir les principaux enjeux d’un regroupement, examiner les impacts financiers et fiscaux d’un regroupement, notamment sur la charge fiscale des contribuables et présenter les prévisions budgétaires de la nouvelle municipalité (année financière de référence).
En utilisant les prévisions budgétaires de la dernière année d’activité, l’étude comporte également un budget de l’AN 1, ce qui permet de caractériser la taxation.
Deux municipalités ouvertes à cette demande
Au cours des dernières semaines, Avenir Île Perrot a rencontré les conseils municipaux de Pincourt et de L’Île-Perrot pour les informer de la possibilité d’obtenir gratuitement la réalisation d’une étude du MAMH sur leur regroupement. L’association leur a aussi expressément demandé de voter une résolution à cet effet afin d’obtenir cette étude gouvernementale gratuite.
Les demandes de rencontres avec les autorités de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot et de Terrasse-Vaudreuil sont restées lettres mortes à ce jour. « On a reçu des réponses négatives des maires à notre demande. Les courriels sont très similaires. Honnêtement, on ne comprend pas pourquoi ils refusent notre demande, surtout que l'étude est gratuite et que ça ne les engage à rien. Ça permettrait simplement de savoir si oui ou non, une fusion serait plus avantageuse pour toutes», ajoutent-ils.
Les courriels, que Néomédia a pu consulter, indiquent que la majorité du conseil a décidé de ne pas tenir de rencontre sur le sujet de la fusion avec Avenir Île Perrot. On indique que la discussion a déjà eu lieu ouvertement sur cette question en assemblée publique.
Dans les deux cas, les maires Danie Deschênes et Michel Boudreau avancent les arguments suivants dans le courriel acheminé à Mme Chartier:
1) L'organisme n'est pas reconnu par la Ville de NDIP et la Municipalité de Terrasse-Vaudreuil;
2) L'organisation n'a pas de mission rassembleuse pour l'ensemble de la communauté, malgré l'argumentation contraire de Avenir Île Perrot;
3) Les informations colportées sur les médias sociaux ne sont pas exactes, comportent des éléments manquants importants à la bonne compréhension des enjeux auxquels vont faire face les élus, la communauté, les employés et les organismes des quatre municipalités;
4) Les données du dépliant sont incomplètes, voire erronée, et ce, pour des éléments cruciaux à la saine réflexion que vous auriez pu engager;
5) Les membres qui représentent l'organisation n'habitent pas sur les territoires de NDIP et Terrasse-Vaudreuil;
6) Le sujet des fusions municipales n'est pas une priorité pour le conseil, qui met beaucoup de temps et d'énergie à mettre en place des mesures de collaboration, qui elles, ont un impact maintenant, sur la qualité de vie des gens habitant les villes qui participent et permettent de réelles économies d'échelle pour les communautés concernées.
Dans le passé, Danie Deschênes a précisé à Néomédia qu'elle estime qu'une approche collaborative entre les municipalités est davantage à privilégiée qu'une fusion. Elle a aussi ajouté qu'à ce jour NDIP collabore avec plusieurs municipalités voisines dans divers dossiers tels que la patinoire, l'aréna et le Service de sécurité incendie. À son avis, ce mode de gestion est plus gagnant que la fusion.
Un bon outil pour prendre une décision
Pour Avenir Île Perrot, la réalisation de cette étude permettrait aux élus d'avoir en main un bon outil pour aiguiller une éventuelle décision sur l’avenir de l’organisation municipale dans l’île.
Qui est Avenir Île Perrot? « Notre regroupement a été lancé en mai dernier. Il est le résultat de rencontres et de réflexions qui se sont tenues sur une période d'environ un an. Ces échanges portaient sur la valeur ajoutée d'une éventuelle fusion des quatre municipalités situées sur l'île Perrot, soit celles de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, de Terrasse-Vaudreuil, de L'Île-Perrot et de Pincourt. Notre page Facebook regroupe environ 700 personnes qui sont préoccupées par cet enjeu», précise la paire.
Le conseil d'administration d'Avenir Île Perrot est formé de Francine St-Denis à la présidence, de Véronique Poirier à la trésorerie, de Philippe Nathan Crisafi à la vice-présidence, de Lise Chartier à titre d'administratrice. À eux, se greffe M. Farmer qui agit comme porte-parole officiel du regroupement.
En dépit du refus de Terrasse-Vaudreuil et de NDIP de rencontrer ses représentants, Avenir Île Perrot entend poursuivre ses efforts afin de poursuivre sa mission et de se faire la voix des citoyens.
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