À la suite des inondations du vendredi 9 août dernier, 160 parents d'enfants qui fréquentaient les Centres éducatifs à ciel ouvert de Vaudreuil-Dorion se retrouvent le bec à l'eau et doivent trouver un plan B pour veiller sur leur marmaille. C'est que la garderie privée a été lourdement endommagé et qu'aucun délai de réouverture n'a été communiqué aux parents. 

Trois semaines après les événements, Néomédia a pu s'entretenir avec deux mamans d'enfants qui fréquentaient les lieux avant le déluge. Celles-ci ont demandé de conserver leur anonymat. Nous les appellerons donc Cynthia et Linda. 

« Le sous-sol de la garderie a été inondé et c'est une perte totale. Elle est fermée depuis les événements et ce le sera encore la semaine prochaine, au début septembre. Je suis chanceuse, car j'ai trouvé un nouveau CPE pour accueillir ma fille, mais ce ne sont pas tous les parents qui ont eu cette chance», raconte Cynthia au bout du fil. 

Sa fille intégrera son nouveau milieu de garde dès le mardi 3 septembre. Même si c'est le sous-sol qui a été le plus endommagé, l'ensemble de la garderie privée de trois étages comptant des places subventionnées et non subventionnée est fermé pour le moment. 

« Il y a deux pavillons à cette garderie privée qui accueillent 80 enfants chacun, soit 160 au total. Les autres étages n'ont pas été abîmés par l'eau, mais ils ne peuvent pas rouvrir pour le moment, car la salle mécanique qui les alimente est située au sous-sol et a été lourdement endommagée. Dans un récent courriel, on nous a indiqué que certaines pièces des composantes mécaniques ont été commandées et qu'elles arriveront d'ici quelques semaines. Je sais que les dirigeants cherche un local, mais ils ne trouvent pas pour le moment», ajoute-t-elle. 

Une direction proactive sur la recherche de locaux 

Néomédia a pu mettre la main sur le courriel en question. Dans la communication acheminée aux parents des usagers de l'endroit, on y indique: 

« Sachez que nous continuons d'essayer de trouver des solutions alternatives pour pouvoir offrir nos services dès que possible, soit dans un autre local ou aux étages supérieurs de la garderie. (...) Le sous-sol est maintenant complètement défait et le séchage ainsi que la désinfection sont commencés. Les travaux de reconstruction pourront commencer d'ici quelques jours à quelques semaines selon le temps de séchage requis », peut-on y lire. 

Dans le même message datant du 28 août, on poursuit: « Les composantes de la salle mécanique qui sont nécessaires pour faire rouler le bâtiment sont en commande et pourront être réinstallées dès leur réception d'ici quelques semaines. D'ici là, nous essayons de trouver des solutions de type temporaire pour remplacer les pièces qui demandent des semaines de fabrication/livraison pour pouvoir utiliser le bâtiment avec le minimum de mécanique nécessaire, Nous sommes également à la vérification des options disponibles avec les architectes et le ministère de la Famille concernant des locaux temporaires.»

On invite même les parents à suggérer des locaux temporaires qui pourraient accueillir l'entreprise. 

Selon nos informations, la direction de la garderie aurait même contacté la Ville de Vaudreuil-Dorion pour connaître les locaux vacants sur son territoire. Les réseaux sociaux ont même été pris d'assaut par des parents afin d'exposer la situation et de trouver un nouveau local de toute urgence. Toutefois, la chose n'est pas aussi simple qu'elle n'y paraît, car l'endroit devra répondre aux normes du Ministère de la Famille avant d'accueillir les enfants et le personnel de l'entreprise. 

Des communications au compte-gouttes 

Si la direction semble être en mode proactif pour chercher un local, ce ne serait pas le cas pour communiquer avec les parents touchés par cette fermeture, selon les deux mamans qui ont accepté de témoigner. 

« J'ai appris que la garderie était fermée en promenant mon chien. Je n'ai reçu aucun courriel pour m'en informer dans les jours suivant l'inondation. Ce n'est pas normal. Le pire, c'est que des nouveaux enfants devaient intégrer la garderie ce mardi 3 septembre et qu'on n'a pas averti les parents de la situation. Ils ne savent pas que c'est fermé la semaine prochaine. C'est déplorable. On reçoit les informations au compte-goutte et on refuse de nous donner un délai pour les rénovations. On ne sait pas quelles sont les prochaines étapes et l'échéancier des travaux», affirme Cynthia. 

Même son de cloche chez la seconde qui trouve que le plus dérangeant dans cette situation est le manque de communications de la direction. « Un CPE de Montréal a aussi été inondé et ils ont dit clairement aux parents combien de temps ça prendrait avant la réouverture. De cette façon, ils peuvent s'arranger. Ici, on ne peut pas prendre d'arrangements avec nos employeurs ou nos proches, car on ne sait pas combien de temps sera requis pour faire les travaux. Je suis chanceuse, car les trois dernières semaines, mon fils a été chez ses grands-parents. Mais à partir de demain, je dois m'arranger par moi-même», précise Linda. 

Le but des deux femmes de rendre cette situation publique est d'aider la direction à trouver un local et à régler le problème à court-terme. « Les parents essaient d'être actifs sur les réseaux sociaux pour trouver des solutions et suggérer des locaux. On espère que ça va se régler rapidement», estime Cynthia.

Cette dernière a pu parler avec un représentant du Ministère de la Famille, ce jeudi 29 août pour en apprendre plus. « On m'a dit qu'il n'y a pas de date précise à offrir aux parents, car les propriétaires doivent attendre le représentant des assurances qui n'est pas encore passé et sceller les locaux touchés pour pouvoir rouvrir.»

« On dirait qu'on ne nous indique pas de délai afin qu'on ne cherche pas une place ailleurs, mais on n'a pas le choix. Ce ne sont pas tous les parents qui ont la chance de travailler de la maison ou d'avoir un bon entourage autour d'eux pour prendre soin des enfants. Certains sont vraiment mal pris. Je sens qu'on retient des informations et qu'on ne nous dit pas tout.  Je ne doute pas qu'ils font ce qu'ils peuvent pour trouver un local, mais beaucoup de parents sont dans le trouble en ce moment et leur gestion des choses teinte de façon négative mon expérience à cette garderie. Avant cette situation, je n'avais jamais eu de problème avec la direction », conclut Linda. 

Notons que Néomédia a tenté de communiquer avec la direction de l'établissement par courriel et par téléphone, mais que celle-ci n'a pas donné suite aux tentatives de communication.