Par Micheline Merizzi Brault, bénévole au Centre d’archives de Vaudreuil-Soulanges
Comment se soignait-on autrefois?
Page d’un registre de médecin de la région de Les Cèdres, 1924-1925
« Êtes-vous nerveuse et agitée quelques jours avant votre période mensuelle ? » annonce publicitaire dans le journal Salaberry, 3 février 1950, p.13
« Si vous êtes faibles, nerveux, sans entrain » annonce publicitaire dans le journal Salaberry, 13 janvier 1950, p.9
Datée de 1815, cette recette de tisane du Curé de la pointe aux trembles, a fait grand bien à M. Chartier de Lotbinière, selon ses propos. Nous ne l’avons pas testée
Par Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges
De tous temps, la santé a été une préoccupation constante chez les humains. Remontons chez nous, au début du XXième siècle. La majorité de la population vivait en campagne. Le médecin du village était parfois loin du malade et coûtait très cher pour les habitants sans le sou. Le médecin accoucheur était souvent payé d’une poule et des œufs.
Dans ce contexte, la nature et le garde-manger offraient les produits pour se soigner. La tradition orale et un coup d’œil chez les autochtones permettaient de conserver des recettes guérisseuses On est loin des antibiotiques et des visites souvent inutiles chez les médecins.
Rappelons-nous quelques-unes de ces façons de faire appelées recettes de grand-mère. Les plus âgés se souviennent de la « mouche de moutarde » pour soulager d’une vilaine grippe. C’était un cataplasme de poudre de moutarde, mélangé avec un peu d’eau tiède, étendu sur de la gaze et placé sur la poitrine du malade. Attention cependant car la chaleur qui s’y forme peut brûler la peau. On se rappelle le clou de girofle pressé sur une dent douloureuse pour engourdir le mal, du pot de Vicks dont maman frottait la gorge pour aider à la respiration lors de congestion, de l’huile de ricin pour purger et éliminer les toxines du corps, du petit cube de camphre qui passait l’hiver dans nos poches pour éloigner les microbes, de l’huile de foie de morue pour nous garder fort durant tout l’hiver. Et la fameuse ponce de gin pour couper une toux ou un mal de gorge, vous saviez? On préparait une once de gin mêlé de miel et de jus de citron. Parmi nos aînés, plusieurs prennent encore chaque jour une petite rasade de gin. Ce serait la raison de leur longévité nous disent-ils. Pourquoi pas!
Une écharde dans un doigt, vite, une compresse pour quelques heures, de lard salé ou de gomme de pin pour tirer cette vilaine intruse. Une piqûre d’insecte? Allons-y d’un frottage avec du sable ou de la cendre. Une chute qui attire une bosse? Une cenne noire appliquée sur le mal, diminuera tout ça. Nausée en voiture? Du papier journal appliqué sur la poitrine empêchera les vomissements. Des genoux ensanglantés par une chute? La teinture d’iode ou de mercure au chrome suivi du souffle rapide de maman pour sécher et tout est soulagé. Et que dire du bécot miraculeux de maman sur le bobo qui a tiré des larmes?
Certains médicaments ont aussi connu leur heure de gloire. Les pilules rouges du Dr Coderre pour les femmes ont connu de nombreux témoignages positifs. En 1898, ces pilules se vendaient 0,01$ le comprimé. Dans le journal La Patrie de septembre 1906, conservé à la
BANQ, on trouve la publicité des pilules du Dr Pitt.
Les temps ont bien changé. Heureusement pour nous, la médecine fait de superbes progrès non négligeables. De nos jours, au moindre malaise on amène souvent l’enfant chez le médecin ou pire, dans les urgences des hôpitaux. Des remèdes de grand-mère en 2024? À chacun de nous de trouver un juste milieu à tous ces débats.
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