Les Cèdres
Tellement attachés à leur Maison des jeunes, ils continuent de s'y impliquer même à l'âge adulte
Si pour certains, la jeunesse rime parfois avec paresse, ce n’est pas le cas à la Maison des jeunes des Cèdres. Néomédia s’est rendu sur place ce lundi en soirée afin de rencontrer une animatrice communautaire de l’endroit et un administrateur siégeant sur le conseil d’administration de l’organisme, mais surtout deux jeunes dynamiques et encore impliqués au sein de ce milieu qu’ils ont eux-mêmes fréquenté dans leur adolescence.
Sara-Maude Major et Vincent Lachance sont des amis d’enfance. Tous les deux originaires de la petite localité, le duo a complété toute sa scolarité, aux niveaux primaires et secondaires, en même temps et dans les mêmes écoles.
Bien ancrés dans ce milieu cher à leurs coeurs
Sara-Maude et Vincent sont tous deux âgés de 21 ans et la Maison des jeunes a joué un rôle important dans leur parcours, surtout dans leur adolescence.
« Encore aujourd’hui, on continue de se voir régulièrement même si on ne fréquente plus les mêmes endroits. C’est définitivement la Maison des jeunes qui nous a rapprochés. Nous venions ici, pendant notre adolescence, avec trois ou quatre de nos amis. Pour ma part, ma première visite ici s’est faite de façon imprévue alors qu’une de mes amies venait y faire un tour et que j’étais avec elle. On avait 12 ou 13 ans. J’ai tout de suite aimé l’endroit et ça a cliqué, à l’époque, avec une intervenante. Il y avait toujours plein d’activités intéressantes à faire. Par la suite, on est venues pratiquement tous les jours jusqu’à la pandémie où tout a été mis sur pause», lançait Sara-Maude qui occupe le rôle d'animatirice communautaire auprès des jeunes qui fréquentent la Maison des jeunes à temps partiel en plus de travailler comme technicienne en éducation spécialisée à l’école secondaire des Navigateurs de Saint-Zotique.
De son côté Vincent admet aussi que sa toute première visite sur place était le fruit du hasard. « J’étais avec deux amis et nous avions passé l’après-midi ici. Une des intervenantes qui s’y trouvaient nous avait invités à revenir plus tard pour participer à des activités. Aujourd’hui, je siège sur le conseil d’administration de la Maison des jeunes depuis près de deux ans», racontait-il attabler au milieu du lieu de rassemblement des jeunes de 12 à 17 ans qui est fermé le lundi soir.
Questionné sur l’importance de la Maison dans leurs vies respectives, Sara-Maude l’admet d’emblée: elle a choisi son domaine d’études en raison de son passage sur place.
« C’est à cause de ce que j’ai vécu ici que j’ai décidé d’étudier en éducation spécialisée pour travailler auprès d’une clientèle adolescente. J’ai eu l’appel de la relation d’aide alors que je fréquentais cet endroit comme ado. Si je n’étais pas une ancienne de la MDJ, je ne suis pas certaine que j’aurais le même parcours professionnel. Mon passage ici a été déterminant à 100% dans mon choix de carrière », avouait-elle.
Pourquoi s’y impliquer après leur adolescence?
Pourquoi la paire tenait à rester impliquer au sein de la Maison des jeunes mêmes des années après l’avoir quitté en tant que jeunes adultes? « Pour ma part, j’ai tenu à y faire un de mes stages et, par la suite, à y travailler à temps plein pendant quelque temps parce que c’est un milieu que j’aime profondément. Le lien qu’on crée avec les jeunes ici n’est pas le même qu’en milieu scolaire par exemple. Le jeune vient nous voir sur une base volontaire donc souvent, il est plus enclin à jaser de tout et de rien alors qu’en milieu scolaire, il peut être plus gêné de le faire. La relation d’aide n’est pas la même », imageait Sara-Maude.
Pour sa part, Vincent n’évolue pas en relation d’aide dans son quotidien, mais il tenait tout de même à demeurer impliqué auprès de l’organisme. « On a passé tellement de temps ici. C’est normal de vouloir redonner ce qu’on a reçu. C’est à la Maison des jeunes qu’on a découvert différentes facettes de nous-mêmes et qu’on les a forgé. Je voulais contribuer à son maintien et à sa pérennité pour les jeunes de notre communauté.»
Que fait-il au sein du C.A. de l’organisme? « Nous recevons les rapports de la direction générale sur la fréquentation des dernières semaines et autres faits saillants importants. Puis, on jase avec les représentants du comité des jeunes de la MDJ qui siègent aussi sur le C.A. pour savoir quelles activités sont à prévoir dans le mois. Au moins deux ou trois jeunes de la MDJ sont sur le C.A. avec nous et ils sont les porte-parole des jeunes qui fréquentent l’organisme.»
Comment sont les jeunes d’aujourd’hui?
Est-ce que les préjugés qu’on entend parfois sur les jeunes d’aujourd’hui sont fondés selon la paire? « Pas du tout. Les jeunes qui fréquentent la MDJ sont allumés et volontaires lors des activités. Ils sont toujours prêts à aider surtout qu’ils savent bien que les fonds amassés lors de nos activités de financement sont réinvestis dans la MDJ. Lors de nos sorties, ils n’ont souvent pas à débourser quoi que ce soit pour y prendre part», confiait Sara-Maude sous le regard approbateur de Vincent.
« On entend souvent de la part des parents que les MDJ sont des endroits où les jeunes se rendent pour niaiser ou être délinquants, mais ce n'est pas ça du tout. Nous ne sommes pas seulement un endroit où les jeunes viennent se rassembler ou un service de garde pour ados. On forge des liens avec eux, on les appuie dans la construction de leurs personnalités. On joue un rôle important et sous-estimé dans leurs vies. Nos relations avec eux sont basées sur le respect plus que sur la discipline. Certains y rencontrent des amis pour la vie ici. Notre gang en est un bon exemple. Quatre ans après notre passage ici, on est encore amis», observait Vincent.
Le jeune homme poursuit dans sa pensée. «Ils s’investissent beaucoup dans les activités de financement même si elles sont aux bénéfices de la communauté. Pour sa part, la directrice générale, Fanny LeBlanc, fait un excellent travail depuis son arrivée en poste, il faut le mentionner. Elle s’assure d’impliquer les jeunes dans les décisions », ajoutait-il.
En plus des sorties extérieures, la Maison des jeunes a pour mission quotidienne d’outiller les 12-17 ans pour qu’ils deviennent des citoyens actifs, critiques et responsables. Pour ce faire, plusieurs activités en ce sens sont organisées sur place. Par exemple, un atelier sur les finances ou encore des ateliers de cuisine collective.
« On peut aussi faire des activités qui s’adaptent. Par exemple, des séances d’aide aux devoirs supplémentaires en cas de besoin. Sinon, on peut organiser du laser tag, une fin de semaine dans un chalet ou des activités visant à les rendre plus responsables telle que des ateliers culinaires où ce sont les participants qui décident des plats à cuisiner et des ingrédients à acheter», citait en exemple Sara-Maude.
Parfois, les animateurs communautaires peuvent aussi aider les jeunes avec des tâches personnelles comme la rédaction d’un C.V. ou le remplissage d’une demande d’admission au Cégep. « Si on ne peut pas aider un jeune, on va lui trouver des organismes qui le peuvent. C’est aussi notre rôle de le diriger vers la bonne ressource. En tant qu'animatrice communautaire, mon rôle est de les écouter, de les conseiller, de leur rappeler les consignes de la MDJ, mais aussi parfois de faire de la prévention sur certains sujets d’actualité. On peut aussi distribuer des préservatifs ou supporter les ados qui vivent des enjeux difficiles à la maison ou ailleurs.»
Se renseigner avant de juger
Vincent invite les familles des Cèdres qui ont au moins un ado à la maison à venir visiter la Maison des jeunes. « Il n'y a rien de mieux que de venir voir ou d'appeler pour poser des questions au besoin en cas d'inquiétudes. Sinon, notre assemblée générale annuelle est ouverte à toutes les personnes intéressées à en apprendre plus sur notre organisation, notre mission, nos finances et autres. N'hésitez pas à nous contacter, ça nous fera plaisir de vous faire visiter ou de répondre à toutes vos interrogations.»
En terminant, quels sont les meilleurs souvenirs de Sara-Maude et Vincent à la MDJ? « Notre fin de semaine dans un chalet. J'y vais encore, mais comme intervenante. On est 18-20, on doit planifier notre épicerie et tout placer ce qu'on apporte dans plusieurs voitures. C'est vraiment un beau trip à vivre. C'est des moments attendus encore aujourd'hui, tant par le personnel que par les jeunes qui y prennent part. C'est une fin de semaine où on se rapproche beaucoup parce qu'on passe des moments tous ensemble autour du feu ou à cuisiner. On apprend à se connaître autrement», racontait-elle en terminant.
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