Des chambres sont aménagées spécialement pour les accueillir
Pénurie de main-d'oeuvre: du personnel infirmier dort à l'Hôpital du Suroît
Au cours de la dernière année, un maximum de 50 infirmières provenant de l'extérieur de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent a dû dormir à l'Hôpital du Suroît entre deux quarts de travail. Néomédia a tenté d'en savoir plus sur la problématique de main-d'oeuvre à laquelle est confronté le CISSS de la Montérégie-Ouest.
Celle-ci s'est fait lourdement sentir au cours de la dernière année au sein de l'établissement de santé. C'est parce que le recrutement local de personnel infirmier est très difficile que le CISSSMO doit se rabattre sur les agences de placement privées pour obtenir les services d'infirmières et d'infirmiers. Or, ces personnes proviennent très souvent de l'extérieur de la région.
Comme les quarts de travail s'enchaînent rapidement pour le personnel infirmier, qui travaille jusqu'à 16 heures par jour, il est plus facile pour les employés de l'extérieur de dormir directement sur leur lieu de travail plutôt que de reprendre le chemin de la maison.
D'ailleurs, des chambres ont été spécialement aménagées à cette fin au 4e étage du centre hospitalier. Il faut toutefois se rassurer, celles-ci ne changent pas la capacité d'hospitalisation, indique le CISSSMO par couriel.
Comment s'explique la pénurie de main-d'oeuvre?
Interrogée sur la difficulté de recruter du personnel, l'instance de santé précise que les agences de placement avec lesquelles elle collabore par le biais du Centre d’acquisition gouvernementale n’étaient pas en mesure de répondre à ses besoins en termes de personnel infirmier, particulièrement à l’été 2022 alors que les impacts de la COVID étaient toujours aigus dans le réseau de la santé .
Selon le CISSSMO, cette "difficulté à obtenir du personnel s’explique par le fait que les régions de Salaberry-de-Valleyfield et du Haut-Saint-Laurent, où se situe respectivement l’Hôpital du Suroît et l’Hôpital Barrie-Memorial sont particulièrement éloignées. L’attractivité y demeure un défi important. Plusieurs régions du Québec partagent ce défi", observe-t-on.
Quelles sont les conséquences de ce manque de personnel? "Cela provoque des conséquences majeures, dont la fermeture d’unités de soins. La fermeture d’une unité de soins au Suroit équivaut à la perte de 32 lits d’hospitalisation. Les conséquences pour les patients sont majeures et l’impact sur l’engorgement de la salle d’urgence est critique", image-t-on.
Par conséquent, le CISSSMO a dû appliquer des mesures pour obtenir la main-d'oeuvre requise:
- Paiement du kilométrage pour les personnes demeurant à plus de 50 km de l’hôpital, le taux est de 0,54 $/km.
- Possibilité d’héberger gratuitement le personnel du CISSS et d’agence dans une section de l’hôpital dans des chambres aménagées à cette fin (ceci ne change pas la capacité d’hospitalisation). Ce sont moins d’une 50e d’employés qui ont eu recours à cette mesure.
Pour avoir accès à de l’hébergement, le personnel doit demeurer à plus de 50 km de l’Hôpital du Suroît, précise-t-on.
" Toutes ces mesures visent une seule chose : fournir des soins et services à nos usagers et s’assurer la santé et le bien-être de la population tout en fournissant un accès à nos salles d’urgences et nos lits d’hospitalisation", conclut-on par courriel.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.