Les élèves impliqués dans l'incident auront des sanctions
Vidéo controversée: l’École secondaire du Chêne-Bleu réagit
Au lendemain des évènements qui ont bouleversé l’École secondaire du Chêne-Bleu, la direction de l’établissement scolaire situé à Pincourt réagit.
« En tant que directrice, sincèrement, j’ai été très touchée. J’étais déçue surtout pour les élèves qui ont travaillé pour la mise en place des activités en lien avec la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie et qui se sont affichés comme membre de la communauté LGBTQ2+. Ils ne se sentaient pas en sécurité hier ni aujourd’hui d’ailleurs », explique la directrice de l’école, Julie Roy.
Un communiqué a rapidement été envoyé aux parents des élèves afin de relater les faits.
Rappelons qu’en après-midi, ce mardi, un étudiant de l’École secondaire du Chêne-Bleu a littéralement arraché le drapeau aux couleurs de la communauté LGBTQ2+ avant de le lancer du deuxième étage. Plus d’une centaine d’élèves ont alors piétiné le drapeau en scandant des messages à caractères haineux. Une vidéo tournée avec un cellulaire a été largement diffusée sur la toile.
« Il y a vraiment eu un effet de groupe. Certains élèves ont agi littéralement de façon volontaire alors que d’autres se sont laissés emporter par le mouvement », ajoute Mme Roy.
Sans vouloir parler d’intimidation, la directrice de l’école convient que les évènements sont inacceptables. « C’est plus une mauvaise façon de transmettre notre opinion, je crois; de façon violente, physiquement ou verbalement. Les gestes comme on a vu sont inacceptables… Il ne faut pas que ça se répète, nous devons trouver des solutions ensemble et accueillir tout le monde dans l’ouverture », poursuit la directrice.
Les étudiants impliqués de près, ou de loin, aux évènements seront sanctionnés selon ce que confirme Julie Roy. « Nous n’avons toujours pas terminé de comptabiliser combien d’élèves seront sanctionnés, mais c’est certain qu’il y aura des conséquences. Les sanctions seront variables, selon le code de vie de l’école et le protocole d’intimidation et de violence. Ça pourrait aller jusqu’à plusieurs jours de suspension. »
Du soutien pour les élèves
Au lendemain des évènements, plusieurs mesures ont été mises en place par la direction de l’école afin de soutenir les étudiants qui en ressentaient le besoin.
« C’est certain qu'à la suite des évènements d’hier, nous avons revu nos moyens d’intervention pour la journée d’aujourd’hui. Plusieurs intervenants sont sur place pour supporter les élèves et avons des membres de l’Association LGBTQ2+ Vaudreuil-Soulanges qui sont ici. Nous avons demandé aux enseignants de faire un retour sur les évènements, en disant que chacun a droit à ses opinons et ses visions, mais que le respect et l’ouverture demeurent prioritaires. st ce qui a été fait dès la première période ce matin. L’éL’équipe de techniciens en éducation spécialisée et notre psychoéducatrice ont ouvert un local de vigie pour permettre aux élèves qui ne se sentent pas en sécurité ou qui se sentent lésés dans leurs droits de rencontrer les intervenants », d’expliquer Julie Roy.
Les activités prévues dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie ont quant à elles été maintenues, sur l’heure du dîner, dans l’atrium de l’école. « Il y aura des kiosques d’informations tenus par les élèves et des intervenants seront sur place pour discuter avec les jeunes », ajoute la direction. La police communautaire, deux intervenants de l’Association LGBTQ2+ Vaudreuil-Soulanges et l’équipe-école seront aussi présents pour assurer le bon fonctionnement des activités.
Apprendre de tout cela
Pour Julie Roy, les événements démontrent à quel point le combat n’est pas terminé et que les activités de sensibilisation et de prévention sont plus que nécessaires.
« Malgré la prévention faite durant l’année, on se rend compte que nous ne sommes pas encore arrivés à une ouverture d’esprit chez tout le monde. c’était un événement isolé, mais il reste que ce n’est pas terminé. Je crois qu’il faudra ratisser plus large au niveau de la prévention et avoir plus de dialogues avec chacun des jeunes. Il y a des valeurs différentes, mais il faut rassembler tout ça en un seul message; le respect. On doit partir de là pour marteler le message en même temps, c’est plus large que juste nos élèves, c’est dans la société et les familles aussi. »
« Aujourd’hui c’est la journée pour en parler. C’est un évènement malheureux, mais si ça peut servir à sensibiliser les élèves, les parents et les autres écoles ? C’est un super message qui dit dans le fond qu’il faut en plus, tout le monde ensemble, pour que tout le monde se sentent en sécurité ».
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