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17 mai : journée internationale contre l'homophobie

Une vie de défis pour Josh Lavergne Seracino - transgenre

durée 19h00
17 mai 2023
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Avec la phrase d'introduction qui ouvre son profil Facebook : Qui sait ce que vous pouvez construire avec les bâtons qu'iels vous mettent dans les roues ? Josh Lavergne-Seracino nous laisse entrevoir que sa vie n'a pas été facile. Il est né femme et ne s'est jamais senti femme. Découvrez le portrait de Josh de Vaudreuil-Dorion, dans le cadre de la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie ce 17 mai.

Josh a 28 ans aujourd'hui. il a su à 13 ans qu'il souffrait d'un trouble de la personnalité limite. « Dès que j'ai su que les transgenres existaient à 18 ans, j'ai commencé à me sentir mieux », raconte Josh. Il a très rapidement consulté une sexologue et la recommandation pour le changement de genre a été faite.

Josh a entrepris un traitement à la testostérone en 2017. Il se décrit comme un homme transgenre. Sa pilosité a été activée et ses seins ont été enlevés. Cependant la phalloplastie, l'opération chirurgicale qui consiste à construire le pénis, n'est pas dans ses plans et il ne l'envisage pas pour le moment. Il s'identifie maintenant uniquement comme homme.

Il a souffert de dysphorie de genre quand il était adolescent. La dysphorie de genre est une détresse cliniquement significative ou une altération fonctionnelle, associée à une inadéquation entre le sexe expérimenté/exprimé et le sexe attribué à la naissance.

Il se décrit comme phallophile (attiré par les pénis), peu importe le genre, et panromantique; c'est à dire qu'il peut avoir une liaison romantique avec une personne, peu importe son genre et son sexe. Il a d'ailleurs vécu quelques relations panromantiques. À ce moment-là, Josh parle plus d'amitié : « on se colle, on s'embrasse mais sans sexualité », explique-t-il.

Il a une grande soeur qui a bien accepté son changement de genre. D'ailleurs, dans l'ensemble, indique-t-il, son changement de genre a été bien accepté dans son entourage. Cela a été plus difficile pour sa maman : « Elle repoussait toujours le moment où elle utiliserait mon nouveau prénom », se souvient-il.

Josh travaille chez William J. Walter, à temps partiel l'hiver, et presque à plein temps durant la belle saison. Il est également à l'emploi chez Tofubox comme concepteur-rédacteur. Il adore le contact avec la clientèle. On peut en apprendre davantage sur Josh sur son profil Facebook: www.facebook.com/josh.lavergneseracino.

Josh est considéré par ses pairs et plusieurs organismes comme un spécialiste en écriture inclusive, épicène et neutre. La rédaction épicène implique qu'on utilise le moins possible des termes à genres définis et qu'on omet les compléments d'objet direct quand ils ne sont pas indispensables à la compréhension du texte.

Par exemple : 

  • Au lieu d'écrire : Dans cette circonscription, le vote des électeurs et des électrices est allé à un seul candidat; 
  • On écrira  : Dans cette circonscription, le vote est allé à un seul candidat.

La formulation neutre privilégie les formes (noms, adjectifs, pronoms) sans marque de genre, qui ne présentent pas d’alternance masculin/féminin. Les mots choisis peuvent s’appliquer aussi bien à des hommes qu’à des femmes.

Par exemple :

  • Toute la population du Canada sera concernée par ces nouvelles mesures. (nom collectif au lieu du doublet les Canadiens et les Canadiennes);
  • Le pronom iel, qui a été inscrit dans le dictionnaire Robert en 2021 pour décrire une personne, quel que soit son genre, est le pronom inclusif le plus connu et le plus utilisé.

Josh croit fermement qu'il est important que les documents gouvernementaux et officiels arrêtent d'utiliser la forme masculine par défaut et s'adaptent aux réalités de l'écriture inclusive.

Aujourd'hui, Josh mène une vie assez saine et stable. Ses hauts et ses bas sont, de son propre aveu, moins prononcés. « J'apprends à accepter les émotions et à les vivre. Par exemple, si je vis une rupture, je peux pleurer pendant 4 jours. » « J'ai mes moments plus difficiles mais ne m'automutile plus comme il y a quelques années et je ne m'évade plus dans l'alcool », confie-t-il.

Josh habite encore chez sa maman : « La peur de l'abandon est très forte chez moi et je suis un peu le garçon à maman », avoue-t-il. « C'est certain que j'aimerais ça vivre en appartement mais pour le moment, je n'en aurais pas les moyens, admet-il ».

Il parle un peu de ses relations amoureuses : « J'ai eu des amourettes, et 4 ou 5 vraies relations »; mais ce n'est pas facile. J'ai suivi deux thérapies pour trouble relationnel. Je parle régulièrement à des intervenants chez Carrefour jeunesse-emploi, ils connaissent bien mon histoire, ils m'aident à voir d'autres angles.

Josh reconnaît qu'il demeure une personne qui vit de l'insécurité dans ses relations avec les autres. Il a l'imagination fertile. Pour améliorer cet aspect, il trouve essentiel de valider ses questionnements et de vérifier davantage auprès des personnes qui font partie de sa vie, lorsqu'il éprouve des doutes. Cela est essentiel pour lui et il l'a compris via ses thérapies.

Josh se considère aujourd'hui comme un homme heureux, dans l'ensemble de sa vie : « Oui, c'est l'fun d'être la personne que je suis devenue », reconnaît-il.

Rappelons que dans des études récentes, donc une du magazine L'Actualité en mars 2022:

Le Canada a été le premier pays en 2021 à sonder et à publier des données d'un recensement national sur la diversité de genre. Les enquêtes d'autres pays différent mais elles donnent également un aperçu sur la diversité. Canada 2021 : 0,2 % de la population de plus de 8 ans;, Belgique 2021 : 0.5 personnes âgées de 18 è 75 ans; Nouvelle-Zélande 2020 : 0,5 % des personnes de plus de 18 ans.

Au Canada, on parle actuellement de presque 60 000 personnes qui se décrivent comme transgenre, un peu plus de femmes que d'hommes. Avec de plus en plus de visibilité et de soutien, on espère que leur santé mentale soit moins fragilisée.

En 2022, un sondage dirigé par Mélissa Généreux, professeure agrégée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke avait révélé que les jeunes rapportant une autre identité de genre que celle reçue à la naissance pouvaient éprouver des signes inquiétants pour leur santé mentale, incluant l'anxiété et la dépression, allant jusqu'à trois fois plus que leurs camarades.

 

 

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