Protection des milieux naturels
« Il faut que les candidats et les élus prennent clairement position dans ce dossier. » - Marie Ménard
Le 18 septembre dernier, le maire de la Municipalité de Saint-Zotique, Yvon Chiasson utilisait son droit de veto afin de mettre en suspend le projet de construction en milieux humides.
Sachant très bien qu'il s'agissait de la dernière rencontre du conseil municipal avant la tenue des élections, le maire Chiasson a préféré utiliser son droit de veto et attendre le résultat du scrutin du 5 novembre prochain pour la suite des choses.
Rappelons que deux terrains adjacents à la 65e avenue ont été achetés par un promoteur privé. Bien qu'aucun projet n'ait été présenté à la Municipalité à ce jour, les spéculations quant à l'avenir de ces terrains vont bon train. Tours à condos, édifices commerciaux, marina, etc. Le dossier soulève beaucoup d'inquiétude chez les citoyens. La Municipalité songe à modifier le zonage des terrains dans le but, dit-elle, d'assurer un certain contrôle sur les projets à venir. Contrôle ou non, l'écosystème du secteur serait en danger.
Et avec raison. Sur ces terrains, il est possible de retrouver plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs, de tortues, batraciens, en plus d'une flore abondante.
Le 22 septembre dernier, le maire de la Municipalité de Saint-Zotique, Yvon Chiasson avait déclaré « Les terrains sont zonés blanc; c'est-à-dire que le propriétaire peut y construire des maisons unifamiliales à deux étages ou encore des bungalows. ». Or, zoné blanc signifie que le terrain n'est tout simplement pas zoné.
La force de l'action citoyenne
« Il faut que les candidats et les élus prennent clairement position dans ce dossier », explique Marie Ménard, l'une des instigatrices des pétitions circulant sur le sujet. « Nous avons fait nos recherches et il est impératif de protéger les milieux humides », poursuit-elle.
Dans le Plan d'urbanisme de la Municipalité, il est possible d'y lire que l'administration municipale s'est donnée comme objectif de « mettre en place des outils urbanistiques assurant la protection et la conservation de l'aire écologique privée de façon à assurer les meilleurs conditions de survie de la flore et de la faune et le maintien des paysages naturels.»
Afin de répondre à cet objectif la Municipalité propose diverses actions dont le zonage du secteur marécageux à des fins de conservation seulement, l'atténuation des nuisances liées à l'activité humaines et empêcher la modification des écosystèmes présents dans le secteur.
« Nous avons deux pétitions actuellement en circulation. La première, en version papier, compte maintenant 700 signatures alors que la version électronique en compte près de 1000. Il nous semble donc évident que les citoyens ne veulent pas ce projet. Les citoyens tiennent à la protection du secteur. »
« Nous avons été en mesure de mettre la main sur le plan de conservation des milieux humides de la ville. Étrangement il manquait plusieurs pages. Nous avons dû faire de nombreuses demandes afin de les obtenir. Une recherche digne des 12 travaux d'Asterix », souligne Marie-Martine Richer.
La citoyenne et seconde instigatrice des pétitions, poursuit en disant : « depuis que l'administration municipale sait que nous sommes en possession du document, il est impossible de le retrouver sur le site de la MRC ou de la municipalité. »
« Où est l'éthique et la transparence? », renchérit Marie Ménard.
Néomédia Vaudreuil-Soulanges a été en mesure de mettre la main sur les pages manquantes du document en question. Nous pouvons clairement y lire que les terrains acquis par le promoteur été classés zones avec espèces à statuts précaires / zone de conservation, non-soumises au développement.
« J'ai rencontré le maire Chiasson la semaine dernière et il m'a confirmé ne pas être au courant que cette zone devrait être conservée », souligne madame Richer.
Toujours selon ledit rapport, il a également été convenu lors d'une rencontre avec le MDDELCC (ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques) que la « délimitation des milieux humides établie par CIC (Canards illimités Canada)-MDDELCC serait utilisée pour une période de 5 ans à compter de l'acceptation du Plan par le ministère. »
De gros joueurs à l'appui des citoyens
Le regroupement de citoyens s'est entouré d'alliés de taille pour soutenir la cause. En effet, l'organisme Canards illimités Canada, la Fondation David Suzuki se sont rangés derrière le groupe.
« Nous avons également le support du Grand Chef mohawk Serge Simon. Selon lui, de nombreuses plantes médicinales se retrouvent sur les terrains. Ces plantes pourraient peut-être un jour nous sauver la vie. Ceci est sans compter les nombreuses espèces animales en péril », souligne Mme. Ménard.
L'ambassadeur de l'environnement et biologiste, maître Jean-François Girard, mentionne dans son mémoire du CQDE sur le Projet de loi 132, « qu'il n'y a pas de droit acquis, au remblais, au développement de milieux humides. Ce n'est pas parce que nous sommes propriétaire d'un terrain en milieu humide qu'on peut prétendre aujourd'hui pouvoir construire dessus. A l'inverse, on ne peut pas prétendre avoir droit a une indemnisation pour la protection qu'on voudrait faire du milieux. Le législateur peut certainement imposer, appliquer des mesures de protection sur des terrains privés. »
Rencontrée lors du café rencontre organisé par la député Anne Quach, la candidate au poste de conseillère au siège 1, Denise Martin s'est dit très inquiète du dossier. Ayant réalisé l'importance de la démarche, elle offre son appui au groupe et espère faire un retour à la vie politique municipale pour entre autre aider le projet.
« Nous ne comprenons pas que malgré les données scientifiques et le propre plan de la Municipalité, les élus et les candidats ne prennent pas position clairement dans le dossier. Ils ont le pouvoir de changer les choses », de dire Marie Ménard.
« Cette année, il est crucial, pour l'avenir de notre municipalité d'utiliser notre droit de vote. Votre choix de vote sera notre destin », conclut Marie-Martine Richer.
Pour en savoir plus sur le dossier et les enjeux entourant la protection des milieux humides à Saint-Zotique, visitez la page Facebook.
1 commentaires
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Nous avons la population la moins dense avec le plus d'espaces verts et d'eau disponible au monde et en contre sense une des économies les plus faibles en croissances et une taxation des plus fortes en amérique du nord.
Continuons a metre des batons dans les roues du développement et voyons ou nous serons dans quelque années. Il faut que quelqu'un paye pour la retraite de tout les employées d'états (provincial, municipal, hydro, saq, stm, etc...nous en avons le plus en amérique). D'ou viendra cet argent?