Dossier chaud
Litige entourant l'installation d'un dos d'âne à Coteau-du-Lac
L’apparition récente d’un dos d’âne, installé dans une courbe, fait jaser à Coteau-du-Lac. La mesure d’atténuation qui prend place sur la rue de Saveuse, à proximité d’une garderie, a été mise en place à la suite d’une pétition. Néomédia Vaudreuil-Soulanges a découvert qu’au moins trois des noms figurant sur ce document sont ceux de citoyens n’y demeurant plus.
« J’ai signé une pétition pour faire installer un dos d’âne sur la rue sous l’administration de Robert Sauvé, il y a au moins quatre ans. Les instigatrices de la pétition ne sont pas passées chez nous cet été et pourtant ma signature s’y retrouve. C’est certain que je n’aurais pas signé la nouvelle pétition à cause du plan qui accompagnait celle-ci », mentionne une résidente de la rue de Saveuse qui tient à conserver son anonymat.
Près d’une courbe
Sur ledit plan, dont Néomédia Vaudreuil-Soulanges a aussi obtenu copie, on peut voir que l’emplacement choisit est près d’une courbe. « Il y a une garderie située tout près et la propriétaire va souvent marcher avec les enfants. Elle a remarqué que les automobilistes accélèrent dès qu’il passe le dos d’âne », ajoute la conseillère sortante du district 4 à la Ville de Coteau-du-Lac, Nathalie Clermont.
Questionné sur l’emplacement, le directeur général Luc Laberge relate l’urgence de la situation. « Selon les constatations que nous avons faites il nous apparaissait urgent d’installer un dos d`âne dans la courbe puisqu’il y a une garderie immédiatement dans la courbe et les automobilistes coupaient la courbe afin de ne pas réduire leur vitesse d’approche. Si nous avions placé le dos d`âne trop loin de la courbe, les automobilistes auraient eu le temps de reprendre de la vitesse avant de prendre la courbe et la problématique constatée aurait demeurée inchangée. »
Pas de vérifications
« Je ne comprends pas comment mon nom, et ma signature, ont pu se retrouver sur le document déposé récemment à la Ville. À moins que les instigatrices aient pris les signatures de la première pétition pour les greffer à celle-ci. Autrement, je n’ai pas d’autres explications », poursuit estomaquée la résidente de la rue de Saveuse.
Du côté de la Ville, on estime que danger évident ne justifiait pas la vérification des noms figurant sur le document. Dans un courriel, le directeur général Luc Laberge indique « que, règles générales, nous procédons dans un premier temps à une vérification de la doléance exprimée dans la pétition, si la doléance est fondée, et ce de façon évidente (ce qui fut le cas dans le présent dossier) et que le service technique est en mesure de justifier l’intervention nous pouvons procéder immédiatement s’il nous apparaît qu’il y un danger évident. »
Il termine en soulignant que dans la situation présente, la Ville n’était pas tenue de vérifier chaque nom de la pétition puisqu’il y avait danger flagrant.
Selon les informations obtenues par Néomédia Vaudreuil-Soulanges, des cols bleus affectés au dossier auraient signifié leur désaccord avec l’emplacement choisi à l’administration municipale. Celle-ci n’en aurait pas tenu compte et aurait fortement insisté pour qu’on installe le dos d’âne à son emplacement actuel.
Les instigatrices de la pétition sont Virginie Cummins et Cassandre Dandurand. Cette dernière est domiciliée dans l'une des résidences situées devant l’endroit où le dos d’âne prend place. Après quelques recherches, il s’avère qu’elle est également candidate à l’élection municipale dans ce district.
Déménagement
De son côté, la candidate Mme Dandurand soutient que la pétition en question est bel et bien celle qu'elle a soumise à l'administration municipale. Interrogée sur le fait que certaines signatures y figurant soient celles de résidents n'habitant plus le quartier, elle souligne qu’un des propriétaires aurait déménagé dans le processus et que le nouveau propriétaire de la résidence était lui aussi en accord avec le projet.
Quant à la personne qui a confirmé à Néomédia Vaudreuil-Soulanges ne pas avoir signé le pétition, Mme Dandurand a soutenu ne pas savoir de qui il s’agit.
Enfin, elle mentionne qu’il est de la responsabilité de l’élu de valider les noms figurant sur les pétitions déposées dans son quartier. Or, après validation auprès du Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT), aucun article de loi n’impute à l’élu le rôle de valider une pétition déposée dans son quartier.
Ce texte a été rédigé avec la collaboration de Marie-Claude Pilon à la recherche.
2 commentaires
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Je n'ai n'y signé de pétition ni entendue parler du projet jusqu'au jour où il ont installer le dos d'âne. Je me demande en effet si mon nom se retrouve sur cette liste. Cela ne serait pas surprenant qu'ils aient fait signer des fantômes.