Budget provincial
Tensions commerciales et équilibre budgétaire : les grandes lignes du budget 2025-2026
C'est dans un contexte économique incertain, notamment en raison des tensions commerciales entre le Québec et les États-Unis que le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a présenté ce mardi 25 mars le budget 2025-2026. Le gouvernement anticipe des ajustements aux droits de douane américains, estimés à une moyenne de 10 % pour une période transitoire de deux ans.
Malgré le ralentissement anticipé, le Québec mise sur une économie diversifiée, une main-d’œuvre qualifiée et une fiscalité favorable pour atténuer les effets des tensions commerciales.
Concernant les finances publiques, le déficit budgétaire atteindra 11,4 milliards en 2025-2026, avec un plan de retour à l’équilibre prévu d’ici 2029-2030. La dette nette, actuellement à 38,7 % du PIB, devrait fluctuer avant d’amorcer une réduction à long terme, avec un objectif de 35,5 % d’ici 2032-2033.
Soutenir et dynamiser l'économie québécoise
Le budget prévoit entre autres des mesures totalisant 12,3 milliards de dollars sur cinq ans pour soutenir l’économie et la population québécoise. Parmi ces mesures, 5,4 milliards seront consacrés à la stimulation de la création de richesse, incluant un soutien aux entreprises affectées par les tarifs commerciaux et des investissements dans les infrastructures.
Le Plan québécois des infrastructures (PQI) sera augmenté de 11 milliards de dollars, atteignant ainsi 164 milliards sur la période 2025-2035.
Le gouvernement prévoit également 4,1 milliards pour dynamiser l’économie, notamment par des mesures d’aide aux entreprises, la diversification des marchés et la promotion des produits québécois.
Un volet de 604 millions sera alloué à l’innovation, avec des incitatifs fiscaux et un crédit d’impôt pour la recherche et la commercialisation. De plus, 759 millions seront investis pour favoriser la contribution des régions à la croissance économique, notamment dans le secteur minier, forestier et touristique.
« Nous agissons pour aider nos entreprises en misant sur leur capacité à innover et sur l'apport de nos régions, et nous poursuivons nos efforts pour renforcer nos réseaux de la santé et de l'éducation, pour soutenir les personnes plus vulnérables et pour faire rayonner la culture québécoise », a indiqué le ministre.
Santé, éducation, culture, développement des collectivités et logement social
Dans son budget, Québec mettant en avant des investissements totalisant 6,8 milliards de dollars sur six ans pour améliorer les services publics. Malgré un contexte économique incertain, ces fonds visent à renforcer les secteurs de la santé, de l’éducation, du soutien aux personnes vulnérables, de la culture et du développement des collectivités.
Un montant de 3,9 milliards de dollars sera consacré à l’amélioration des soins de santé et des services sociaux, avec un accent sur l’accès aux soins, la formation de professionnels et le soutien aux aînés et aux personnes vulnérables.
L’éducation bénéficiera d’une enveloppe de 1,1 milliard de dollars afin de favoriser la réussite scolaire, soutenir les étudiants et améliorer l’accès aux services de garde éducatifs.
Par ailleurs, 550 millions de dollars seront alloués à l’amélioration du logement social et au soutien des personnes en difficulté, tandis que 717 millions de dollars seront investis dans la valorisation de la culture québécoise.
Enfin, 636 millions de dollars serviront à soutenir les collectivités, notamment en matière de sécurité, de protection de l’environnement et d’adaptation aux changements climatiques.
Le ministre des Finances, Eric Girard, a souligné que ces investissements visent à « protéger les services en santé et en éducation », tout en renforçant les infrastructures et en améliorant la gouvernance des réseaux publics.
Un régime fiscal simplifié
Le gouvernement du Québec annonce aussi des réformes fiscales qui dégageront près de 3 milliards de dollars sur cinq ans. Ces efforts visent à optimiser le régime fiscal, simplifier ses composantes, et favoriser le financement des services publics.
Après avoir examiné près de 170 mesures fiscales, le gouvernement prévoit l'optimisation des mesures fiscales pour les entreprises, notamment le remplacement du crédit d'impôt pour le développement des affaires électroniques (CDAE) par un nouveau CDAE intégrant l'intelligence artificielle (IA), ainsi que la bonification de l'aide fiscale pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques.
Un nouveau crédit d'impôt pour la recherche, l'innovation et la commercialisation (CRIC) remplacera également plusieurs mesures fiscales existantes, dont les crédits à la recherche et au développement.
Le gouvernement annonce également des mesures pour simplifier le régime fiscal, notamment l'uniformisation du taux de la taxe sur les primes d'assurance et de la taxe de vente du Québec (TVQ), ainsi que la révision du régime d'actions accréditives.
Il actualisera aussi certaines aides fiscales pour mieux répondre aux réalités économiques et sociales actuelles, notamment en excluant certains praticiens des crédits d'impôt pour frais médicaux et en ajustant l'aide au secteur coopératif.
Fin de la gratuité des péages pour les véhicules verts
En ce qui concerne le financement des services publics, le gouvernement prévoit l'introduction, en 2027, d'une contribution annuelle pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables, ainsi que la fin, en 2027, de la gratuité d'accès aux ponts à péage et aux traversiers pour ces véhicules.
Ces mesures visent à accroître l'équité entre les automobilistes et à assurer un financement durable pour les infrastructures et les services de transport.
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