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Politique municipale

Division de la MRC: « Nous sommes à la croisée des chemins »

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1 février 2024
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

« Nous sommes à la croisée des chemins... Ça va nous unir, ou nous diviser ». Pour la mairesse de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, Danie Deschênes, le mandat donné à une firme d'avocats pour que soit menée une étude en lien avec une restructuration importante de la MRC de Vaudreuil-Soulanges est une occasion pour ouvrir la discussion.

« À mon avis, c'est une opportunité de revoir ce qui est important pour la région. Nous sommes une MRC coûteuse qui ne satisfait pas l'ensemble des villes. Il est important de préciser qu'actuellement, il n'y a aucun engagement signé. Il y a un exercice de réflexion qui se fait », a-t-elle confié, à Néomédia, ce jeudi. 

Le 29 janvier, Néomédia publiait en exclusivité qu'une démarche a été entreprise par certaines villes de la MRC pour que soit analysée la possibilité de diviser la MRC selon l'adhésion ou non à la CMM (Communauté métropolitaine de Montréal). 

Constituée de 23 villes, la MRC de Vaudreuil-Soulanges compte 11 villes incluses dans la CMM. On parle ici de L'Île-Perrot, de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, de Pincourt, de Terrasse-Vaudreuil, de Vaudreuil-Dorion, de Vaudreuil-sur-le-Lac, de L'Île-Cadieux, de Pointe-des-Cascades, des Cèdres, de Hudson et de Saint-Lazare.

À terme, le projet, si le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation l'accepte, viendrait rassembler ces 11 villes dans une nouvelle MRC. 

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« Tous les maires et mairesses des villes incluses dans la CMM ont été invités à discuter de l'idée. Je peux vous confirmer que des rencontres se sont tenues avec les élus et les directions générales et que tout le monde s'est mis d'accord pour donner le mandat aux experts. Pour le moment, il n'y a qu'une municipalité qui est en désaccord » indiquait, sous le couvert de l'anonymat, une source bien au fait du dossier.

Pour Mme Deschênes, il est évident qu'une discussion régionale s'impose. « À ce jour, il n'y a pas eu de rencontres entre les 23 maires à ce sujet. Plutôt, que de se parler séparément, mon souhait, en tant que mairesse, c'est que tous les élus s'assoient ensemble pour discuter et se questionner. Outre la séparation de la MRC, est-ce qu'il y a d'autres avenues qui conviendraient à tous ? Il y a clairement des enjeux à adresser avant d'annoncer la séparation. Nous sommes à la croisée des chemins. Il faut se questionner sur ce que l'on veut pour la région et trouver un terrain d'entente ».

Même son de cloche du côté de la mairesse da Saint-Lazare, Geneviève Lachance. « Il s'agit d'un concept globalement intéressant qui mérite d'être exploré, mais nous ne pouvons nous engager ni nous positionner tant que nous n'aurons pas saisi tous les impacts, positifs et négatifs... C'est extrêmement compliqué et à mon avis, cela va être un long processus. De nombreuses discussions doivent avoir lieu non seulement entre les 11 municipalités de la CMM, mais également entre les 23 municipalités de Vaudreuil-Soulanges », a-t-elle indiqué par courriel.

Revenir à la base

La réflexion menée par les élus des villes incluses dans la CMM se base, entre autres, sur le fait que celles-ci paient en double pour certaines compétences.

Selon la loi, les villes incluses dans la CMM sont dans l'obligation de cotiser, à la CMM, pour l'aménagement, le développement économique, le développement artistique et culturel, le logement social, les équipements métropolitains, le transport en commun, la gestion des matières résiduelles, et l'environnement. 

De l'autre côté, la loi exige aux villes d'une MRC de verser des quotes-parts, à la MRC cette fois, pour les compétences suivantes: l'aménagement, la gestion des cours d'eau et les milieux hydriques, les rôles d'évaluation, la gestion des matières résiduelles et l'élaboration du schéma de couverture de risque. 

Or, en plus de ces compétences obligatoires, l'ensemble des villes de la MRC de Vaudreuil-Soulanges paie pour le développement économique, le développement artistique et culturel et le logement social. Au final, les 11 villes incluses dans la CMM paient deux fois pour six compétences. 

« Nous avons une MRC qui a acquis beaucoup de compétences régionales alors oui, les villes de la CMM paient en double et assument la part du lion des factures régionales. Je pense entre autres, à la géomatique. Nous avons un très gros département de géomatique à la MRC. Le hic, c'est que les villes de la CMM paient pour ça à la CMM et à la MRC. Avons-nous vraiment besoin de tout ça ? Nous sommes dus pour nous asseoir et valider si en 2024, nous nous avons besoin de payer pour tout ça. Il y a des compétences régionales qui pourraient clairement devenir municipales », précise Danie Deschênes.

La force du nombre

Constituée de 23 entités aux réalités différentes, Vaudreuil-Soulanges est la deuxième plus grande MRC au Québec en termes de nombre de municipalités. La diversité de son territoire, tantôt urbain, tantôt agricole, représente des défis importants à la table du conseil.

« Il est parfois difficile de progresser et de définir une vision régionale, surtout lorsque ces 23 municipalités présentent des réalités si différentes. Notre objectif ultime, en tant qu'élus, est de prendre la meilleure décision possible pour nos citoyens c'est pourquoi nous sommes actuellement en phase de collecte de données », souligne la mairesse de Saint-Lazare.

« Il faut voir la chose de façon pragmatique et considérer notre importance régionale. La force du nombre compte quand on veut parler à Québec. Notre voix est plus forte à 23 entités, c'est évident », explique pour sa part Danie Deschênes. « Une séparation aurait des impacts importants aussi sur nos organes touristiques, communautaires, culturels, et j'en passe. Nous sommes tous importants à l'intérieur de la MRC, il faut juste le voir », ajoute-t-elle.

Les prochaines étapes

Actuellement, le dossier a été confié à une firme d'avocats afin que soit évaluée la faisabilité de la création d'une nouvelle MRC. Il s'agit de la première phase. Des rencontres sont aussi prévues avec les conseils municipaux des villes impliquées et par la suite, ce sera à ceux-ci d'adopter des résolutions disant qu'elles acceptent, ou non, d'aller de l'avant. 

« Bien que maintenir le statu quo soit toujours plus facile, je pense qu'il est important de toujours chercher des moyens de s'améliorer et de faire mieux, que ce soit en tant qu'une seule MRC avec 23 municipalités ou en tant que deux MRC distinctes... À suivre! », conclut Geneviève Lachance.

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