Office québécois de la langue française
Le statut bilingue de la Ville de Pincourt est-il en jeu?
Suite à l’entrée en vigueur de la loi 96 sur la langue française, en juin 2022, les changements apportés, entre autres, aux articles 29,1 et 29,2 de la Charte de la langue française compromettent le statut bilingue de la Ville de Pincourt.
« La reconnaissance obtenue par votre municipalité lui sera retirée, du seul effet de la loi, à l’échéance de 120 jours à compter de la réception du présent avis », pouvons-nous apprendre dans une correspondance adressée à la direction générale de la Ville, par l’Office québécois de la langue française (OQLF) et datée du 12 décembre.
Selon le site Internet de l’OQLF, la Ville de L’Île-Cadieux pourrait aussi voir son statut être révoqué. Notons que dans Vaudreuil-Soulanges, seules les villes de Pincourt, L'Île-Cadieux et de Hudson ont le statut de villes bilingues.
Pour qu’une municipalité puisse se prévaloir du statut de ville bilingue, 50% de sa population doit avoir comme langue maternelle l’anglais.
Or selon les documents acheminés aux administrations municipales, 40,1% des Pincourtois et 25% des Cadilois ont déclaré avoir la langue de Shakespeare comme langue maternelle. Ces données, dit-on, ont été tirées du plus récent recensement effectué par Statistiques Canada.
« Nous serions bien au-dessus de seuil de 50% si nous faisions état de la langue parlée à la maison puisque notre population compte près de 15% d’allophones qui ont l’anglais comme langue seconde », explique Charlotte Gagné, directrice des services juridiques, du greffe et des communications à la Ville de Pincourt.
Afin de préserver son statut, une Ville doit obligatoirement faire adopter une résolution en ce sens par son conseil municipal et en aviser l’OQLF dans un délai de 120 jours.
« Dans le but de toujours maintenir le bien-être de nos citoyens et d’assurer une qualité supérieure de services à tous nos résidents, peu importe leur langue maternelle, nous sommes donc bien évidemment investis à nous manifester par résolution pour le maintien de notre statut bilingue à la Ville de Pincourt », assure Mme Gagné qui ajoute que le point sera d’ailleurs discuté lors de la prochaine séance du conseil prévue le 10 janvier.
Au moment d’écrire ces lignes, on ne pouvait confirmer la position de la Municipalité de L’Île-Cadieux dans le dossier. Le conseil se réunira quant à lui le 17 janvier.
« Ce statut nous est cher et nous comptons procéder à toutes les démarches requises pour le conserver », conclut Charlotte Gagné.
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