Elections provinciales - Vaudreuil
Entrevue audio avec Cynthia Bilodeau (candidate QS dans Vaudreuil) - Episode 1/2
Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
Les élections provinciales auront lieu le 3 octobre prochain. Comme pour tous les candidats, Néomédia vous propose de faire plus ample connaissance avec celui ou celle qui souhaite vous représenter à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui entrevue avec Cynthia Bilodeau.
Mère de trois enfants, elle est enseignante au primaire à l'école de la Perdriolle de l'île Perrot. Bien qu’engagée de longue date auprès de son syndicat et de divers organismes, ce sera sa première candidature politique. Elle défendra les couleurs de Québec Solidaire dans la circonscription de Vaudreuil.
La première partie de notre entrevue porte sur le parcours et la personnalité de la candidate de la deuxième partie, diffusée demain, abordera des questions plus politiques.
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Cynthia Bilodeau, bonjour.
Vous êtes originaire de Victoriaville et cela fait maintenant 15 ans que vous avez posé vos valises sur le territoire de Vaudreuil. Pour autant, nombre d'habitants ne vous connaissent pas encore. Qui êtes-vous ?
Cynthia Bilodeau: "Effectivement, expatriée du centre du Québec, mais fièrement expatriée. C’est une région qui est très écologique, à l'avant-garde sur beaucoup de sujets. Mais curieusement, je suis assez connue à l'île Perrot. J'ai été responsable des nouveaux résidents et des nouvelles mamans pendant huit ans dans la région. J'ai habité bien sûr, à l’Île Perrot pendant environ cinq ans et j'y travaille quotidiennement.
Je suis enseignante à l'école de la Perdriolle à l’île Perrot. Cela qui fait que j'ai tout un bassin d'élèves qui sont maintenant des voteurs, ce qui est est quand même assez inhabituel pour un candidat à des élections.
Tous ces gens-là que j'ai connus au fil des années m’ont fait connaître la démographie de la région d'un œil différent puisque j'entrai dans les maisons, je me suis assise dans tout plein de foyers.
Je n'aurais jamais visité autant si je n'avais pas eu ce statut de responsable des nouveaux résidents. Et, j'en ai vu toutes les sortes. J’ai vu de magnifiques demeures sur le bord de l'eau, mais j'ai aussi vu des appartements avec des gens qui est en grandes difficultés.
Parfois j'ai dû faire appel à la maison de la famille et donc référer des organismes de la région. Ce qui fait que je connais bien les organismes de la région par mes engagements personnels.
J'ai visité trois municipalités différentes depuis les dernières années. J'ai habité à Pointe-des-Cascades, à l’île Perrot et maintenant j'habite à Les Cèdres, ce qui fait que j'ai un pied dans deux circonscriptions."
Vous l'avez déjà évoqué, vous êtes extrêmement impliquée dans la vie communautaire, comme enseignante évidemment, mais aussi comme comme syndicaliste et divers autres engagements. D'où vous vient ce besoin d'engagement permanent ?
Cynthia Bilodeau: "Je viens d'une famille monoparentale où ma mère a dû assez rapidement prendre seule les rênes de notre vie familiale. Et ça, ça peut parfois être un défaut, mais rarement. Alors j'ai pris cette décision-là, naturellement, il y a quelques années, de dire oui à tout ce qui passait, de dire oui à plein d'implication, d'engagements.
Dès le secondaire, on devait s'impliquer pour un voyage d'aide humanitaire au Nicaragua. Déjà ça, ça a planté une graine en moi. Solidaire assurément. Mais dès le secondaire trois, je m'impliquais à tous vents et marées. Pour plusieurs raisons, je pense que cela m'a fabriqué. Avec les années, c'est les événements qui m'ont amené là, j'imagine.
Mais moi, je peux rarement ne pas me prononcer. Quand je vois une situation, je la dénonce souvent. Gentiment, bien sûr, mais par mes positions de syndicat. On m'amène plusieurs questionnements, on m'amène plusieurs problèmes. Je suis souvent le porte-voix de ces gens, et ça me convient."
Les journées ne font que 24 heures. Aviez-vous vraiment besoin d'en rajouter une couche supplémentaire en vous engageant en politique ?
Cynthia Bilodeau: "Mon Dieu, il n’y a pas que vous qui me le dites !
Je n'ai pas couru après, nécessairement, j'étais membre de Québec solidaire. Je suis une électrice Québec solidaire bien sûr, depuis quelques années. Et quand Sophie Samson de Soulanges, a commencé à s'impliquer, je lui ai dit « Je suis contente que quelqu'un s'implique dans Soulanges. ». J'avais peur que personne n'y soit.
Moi, le fait de ne même pas avoir l'option de pouvoir voter pour plusieurs candidats différents, ça me tue de l'intérieur. Et Québec solidaire m'a rappelé pour me dire : « Écoute, est-ce que tu voudrais être candidate pour Vaudreuil ? Si ce n'est pas toi, ce ne sera personne. On veut d'abord que ce soit une candidate féminine pour avoir la parité dans nos candidats. »
Alors ça, ça a été le coup de grâce. Je vous dirai ça a été le coup de grâce qui m'a fait donner le petit coup de pied nécessaire pour pousser un peu plus loin.
Maintenant, ses implications là vont être différentes. Dans le cas où je suis élue, plusieurs choses tombent aussi clairement. Étant élu chez Québec Solidaire, je serais plus impliquée à la CSC, ni avec mon siège d'ailleurs de conseillère environnementale avec le mouvement Acte. Je n'enseignerai plus pour les quatre prochaines années. Donc tout ça fait du sens puisque toutes ces implications ne vont pas être toutes ensemble au même moment."
Vous semblez être une enseignante particulièrement engagée auprès de ses élèves et particulièrement passionnée. Et vous venez de le dire, si vous êtes élue, il va falloir faire une croix sur l'enseignement. C’est le prix à payer, mais est-ce que ce prix n'est pas un peu trop cher ?
Cynthia Bilodeau: "Je le saurai quand j’y serai. Mais effectivement, même si je n'aime pas rappeler ça, l'enseignement, c'est un travail pour lequel il faut avoir la vocation. (nous les syndicalistes, on n’aime pas beaucoup dire ça, parce que ça sous-entend que les conditions de travail n'ont pas à être bonnes et que nos conditions de salaires n’ont pas être bonnes, car c'est une vocation. Mais on n'est plus des sœurs !).
Mais oui, ça m'est passé par la tête. Advienne que pourra. Je laisse la vie aller."
Vous l'aviez dit au début de l'entretien, vous avez du mal à dire non.
Cynthia Bilodeau: "Oui, mais on peut le voir de deux sens. D’un côté on peut voir que j'ai de la difficulté à dire non, mais de l’autre on peut voir que je l'ai facilité à dire oui. Sans cela, il y a des opportunités qui ne seraient jamais arrivées. Clairement, oui, je vois ça un peu comme du positivisme, plus que comme une espèce de faiblesse humaine de ne pas dire non.
Je dois dire non, particulièrement dans mon travail. Une enseignante ne peut pas toujours dire oui.
Alors, personnellement, je dis oui à tous les projets ou presque qui s'offrent à moi. Maintenant, professionnellement, c'est tout autre chose. Bien sûr, dans le cadre de mon travail, je dois avoir les rênes. Je dois tenir mon groupe, bien sûr."
D'autant que si vous êtes élue, si on se fit aux sondages, vous serez probablement dans l'opposition. Or, à priori, l'une des jobs, c'est de dire non.
Cynthia Bilodeau: "L’opposition dit non, mais, de mon point de vue, on peut aussi dire oui en menant sur une autre voie. Tout est dans la finesse."
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Retrouvez la suite de cet entretien demain à New Media.
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