Au cours des dernières heures, Néomédia Vaudreuil-Soulanges, a reçu par courriel une lettre ouverte signée par un groupe de citoyens de Vaudreuil-Dorion. Ce dernier revient sur la mobilisation citoyenne soulevée par le projet de construction de logements abordables qui devait voir le jour dans le parc Esther-Blondin sur la rue Saint-Michel. 

Voici l'intégrale de la communication: 

Lors des plus récentes séances publiques, plus d’une cinquantaine de citoyens ont assisté au conseil municipal de ville de la Vaudreuil-Dorion.

L’élément déclencheur de notre participation citoyenne était le silence des élus municipaux devant nos communications écrites concernant le projet de construction de logements abordables en zone inondable. Quelle surprise nous avons eue!

Si tous ont été reçus avec mépris, arrogance et condescendance, c’était d’autant plus vrai pour les femmes.

Irrité par notre présence, habitué par un déficit de participation citoyenne, le maire Pilon nous a plutôt interrompues, a répondu par des commentaires, a ridiculisé nos préoccupations, nous a soupiré au visage ou tout simplement insultées. Plus encore, les réponses du maire personnalisaient l’enjeu et certaines citoyennes ont eu droit à des réponses telles que « vous en parlerez à votre mari, il est bien situé en construction » ou encore «je suis déçu de vous, Madame X, de votre attitude » (propos entendus lors du conseil du 4 novembre).

Plus encore, alors qu’une discussion du conseil du 18 novembre portait précisément sur une proposition de mandat d’accompagnement de la Commission municipale du Québec afin de dénouer l’impasse au sein du conseil municipal, résoudre les conflits entre élu(e)s, rétablir un climat de confiance au sein du conseil et améliorer la dynamique municipale de Vaudreuil-Dorion, le maire, durant un échange avec une citoyenne a demandé au mari de cette dernière « elle est-tu toujours de même, elle ? , en plus de la menacer d’expulsion, alors qu’elle le questionnait sur ses propos et agissements envers les élues. Le maire a plus tard justifié ses propos et agissements par son âge avancé et des divergences de savoir-être. Nous nous attendions à un peu plus de respect de la part de nos représentants et particulièrement du maire.

Devant ce climat, il n’est pas difficile de croire que les élues municipales quittent massivement la politique municipale et que trop peu de femmes se portent volontaires pour occuper des fonctions électives.

En 2024, la politique est encore largement « l’affaire des hommes », où ces derniers règnent depuis des décennies en petit roi. Lors des plus récentes séances du conseil municipal, nous en avons payé les frais alors que nous exercions notre devoir de citoyennes à un palier où les enjeux de proximité, de sécurité, de défense du territoire et du vivant, de mobilité sont au cœur des préoccupations et de l’action des femmes.

Ce que nous avons vécu à titre de citoyennes fait écho aux troublants constats rapportés par la FQM. Le rapport de 2023, met en exergue la discrimination genrée que vivent les élues et qui est d’ailleurs à la hausse depuis 2017. On peut y lire que « plus de la moitié (54 %) des répondants déclarent que d’autres élus·es ont déjà été à l’origine de certaines situations problématiques vécues. Cela est encore plus marqué pour les femmes de moins de 45 ans. Et, ce sont 43 % des répondants qui ont déclaré avoir vécu des situations problématiques en tant qu’élus·es qui disent avoir déjà songé à quitter leurs fonctions pour ces raisons. » Cette même étude démontre que les femmes sont moins enclines à se représenter.

D’ailleurs, les femmes élues à Vaudreuil-Dorion siègent depuis 2023 comme indépendante, car le climat de travail n’était plus viable. Seront-elles candidates aux prochaines élections ? Si oui, nous saluons leur résilience.

Heureusement, notre mobilisation, qui a fait écho jusqu’au ministère de l’Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et la Fondation Rivières, a fait reculer le maire sur son projet jugé irresponsable.

Cela dit, si le projet de construction de logements abordables[1] en zone inondable était insensé, la façon dont la mairie et ses élus traitent les élues et les concitoyennes l’est tout autant.

Des résident(e)s de Vaudreuil-Dorion :

Elana Anghel

Mélanie Audette

Émilie Beauchesne

Sacha Baikie-Pedneault

Isabelle Bissonnette

Jacinthe Brassard

Alain Coutu

François Champagne

Irene Cregan

Lidia Cuccia

Mélanie Dionne

Louise Faust

Andrée Fournier

Nicolas Lafranchise

Manon Langelier

Line Lefrançois

Lucian Magda

Sébastien Ménard

Cynthia Murray

Marc-André Pilon

Émilie Robert

Claude Roux

[1] Le logement abordable est ici utilisé pour définir un logement qui serait minimalement 5% moins coûteux que la médiane de la CMM.

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