Ce mercredi 13 mars, en tant que journaliste, j’ai pu vivre une expérience unique : livrer du bonheur sous la forme de repas à des bénéficiaires du service de popote roulante offert par le Centre communautaire des aînés de Vaudreuil-Soulanges (CCAVS). 

Quelle meilleure occasion pour le faire qu’en cette Semaine Québécoise des popotes roulantes? L’invitation est tombée juste à point. 

Arrivée dans les locaux du CCAVS à 9h45, j’ai pu constater que l’organisme est bien rodé pour offrir ce service. De la cuisine, à l’emballage jusqu'à la livraison des petits plats aux bénéficiaires, rien n’est laissé au hasard. 

Ce mercredi, 202 repas de cabane à sucre ont été soigneusement préparés sur place par deux cuisiniers et une aide-cuisinière ainsi que trois bénévoles avant d’être calculés et emballés par la responsable de l’activité au sein du CCAVS, Anik Viger et sa collègue Linda.

Au menu du jour : une soupe aux pois en entrée, un repas cabane à sucre comprenant du jambon, des fèves au lard, des œufs et une patate et une tarte au sucre au dessert. Chaque jour de livraison, soit les lundis, mercredis et jeudis, deux choix de repas sont offerts au menu. Ce jour-là, un macaroni chinois pouvait aussi être dégusté en guise de seconde option. 

Par la suite, les livreurs et baladeurs, en duo, partaient sur les routes de Vaudreuil-Soulanges pour aller faire la livraison de ce bonheur qui prend la forme de petits plats. 

Pour ma part, j’avais la route 3, soit celle de Rigaud et j’étais jumelée avec Alain Rondeau, bénévole-livreur et membre du conseil d’administration du CCAVS. Dans notre sac de livraison, nous avions 19 repas prêts à être acheminés à une clientèle variée. 

Après avoir enfilé la veste et la cocarde de bénévoles, question de bien nous identifier, nous étions prêts à prendre la route vers notre première livraison, à Saint-Clet. Après deux arrêts sur ce territoire municipal, nous avons pris la direction de Rigaud.

En tant que baladeuse, mon rôle était de livrer le bon nombre de repas en main propre aux bénéficiaires. C’est donc moi qui récoltais les sourires. 

De son côté, mon partenaire livreur, Alain, s’assurait de nous emmener à bon port pour effectuer notre mission. Pourquoi s’implique-t-il auprès de la popote roulante et du CCAVS ? «On se rend très utile en aidant des gens concrètement. Par exemple, une fois, nous avons eu un beau témoignage d’une dame de Rigaud. Elle nous a dit qu’elle était toujours heureuse de nous voir parce qu’elle n’avait plus le goût de se faire à manger et qu’elle dépérissait. Elle nous a confié que depuis qu’elle prenait nos repas, elle était plus en forme et qu’elle avait retrouvé de l’énergie. Ce genre de commentaires, ça fait notre journée », racontait celui qui s’implique sur le C.A. de l’organisme depuis quatre ans en plus d’effectuer des livraisons de repas une ou deux fois par semaine. 

En plus d’offrir des repas chauds, les bénéficiaires peuvent commander des repas surgelés, aussi livrés par l’organisme en même temps si la commande en compte moins de 10. Pour plus de dix, les repas surgelés sont livrés plus tard dans le mois dans un camion réfrigéré. « Pour ces repas, on livre partout dans Vaudreuil-Soulanges à raison de deux mardis par mois. On loue le camion réfrigéré de la Coop CSUR pour le faire », indiquait Anik Viger, responsable de coordonner le service de popote roulante au CCAVS. 

Pourquoi livrer du bonheur? 

Parce que pour la majorité des bénéficiaires du service qui sont âgés de 70 ans et plus, cette visite à domicile est bien souvent la seule qu’ils auront cette semaine, mentionnait Mme Viger. 

« Nous effectuons, en plus de la livraison à domicile, une sorte de vigie pour nos bénéficiaires. On peut parfois constater qu’ils ne vont pas bien physiquement ou mentalement simplement en allant livrer leur repas. Si c’est le cas, on peut communiquer avec leurs proches pour les en informer. Il arrive que notre sourire soit le seul qu’il reçoive de la semaine. Il faut garder ça en tête quand on va livrer chez eux. Si on remarque quelque chose de spécial pendant la livraison, on s’assure de faire le suivi avec la personne responsable du bénéficiaire. » 

En cas d’absence des bénéficiaires, une glacière doit être laissée près de la porte de la résidence afin d’y laisser le repas. Des accroche-portes sont aussi parfois laissés sur la poignée pour inviter les bénéficiaires à rappeler au CCAVS pour s’assurer que tout va bien pour eux. 

Dans Vaudreuil-Soulanges, environ 725 aînés bénéficient des ressources alimentaires du CCAVS qui est le seul organisme de la région, depuis 2014, à offrir un service de popote roulante. Certaines exceptions peuvent être mises en place si quelqu’un est référé par le CISSSMO ou une travailleuse sociale. « Par exemple, on peut livrer des repas de façon temporaire à quelqu’un dans la cinquantaine qui est en convalescence et qui n’a pas la force de cuisiner ou dans certaines autres situations du genre », ajoutait Mme Viger. 

Des demandes en hausse  

Au cours des trois dernières années, le nombre de repas fourni par l’organisme est en hausse de 25% par année. En 2022-2023, la demande a doublé, passant de 18 906 repas produits en 2019-2020 à 36 041 en 2022-2023. 

L’une des routes qui a connu la plus grande hausse en termes de demandes au cours des dernières années est celle de Saint-Zotique et Les Coteaux. « Nous allons livrer dans des résidences pour aînés où, les résidents, n’ont parfois pas les moyens financiers de se payer des repas offerts sur place », imageait Mme Viger. 

Dans les faits, les repas de la popote coûtent 8 $ aux bénéficiaires. Toutefois, les coûts sont plus élevés pour le CCAVS pour les préparer. Pour sensibiliser les élus municipaux à l’importance et l’utilité de ce service, le CCAVS les invite, depuis deux ans, à être livreurs et baladeurs d’un jour. 

Pour les férus de statistiques, la popote roulante, c’est aussi : 175 bénévoles dévoués, 80 bénévoles livreurs-baladeurs, 4 092 heures effectuées par les livreurs, 52 194 km parcourus, 19 bénévoles à la cuisine, 2 520 heures et 3 bénévoles au nettoyage des équipements, une tâche qui a demandé 216 heures de travail. 

Une seule participation en guise de baladeuse d’un jour à la popote roulante m’a permis de constater ce que je savais déjà : les organismes communautaires font des petits miracles au quotidien avec un budget restreint et ils peuvent les accomplir grâce à l’engagement de fidèles bénévoles.

On peut en apprendre plus sur ce service en visitant ce lien: https://www.centredesainesvs.com/services/popote-roulante/. 

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