Suite à l'annonce du 24 novembre dernier, au sujet de la fermeture de voies additionnelles sur le pont de l'Île-aux-Tourtes par le Ministère des Transports et de la Mobilité durable, les messages s'accumulent dans ma boîte courriel et sur les réseaux sociaux de personnes désespérées et anxieuses quant à ce que l'avenir leur réserve dans les prochains mois, voire années.

Ces citoyens, une fois de plus touchés par ces événements récents, ressentent un sentiment d'impuissance et une colère grandissante envers le gouvernement face à cette situation.

Il est indéniable que ces dernières annonces vont bien au-delà d'un simple désagrément mineur pour les navetteurs de la région. Il s'agit ici d'une situation qui se poursuivra possiblement pendant plusieurs années. Travailleurs, étudiants et personnes devant se déplacer par nécessité subissent un impact considérable.

Marie-Josée, résidente de Saint-Lazare partage son expérience sur les réseaux sociaux: « Je devais me rendre au centre-ville de Montréal pour le travail aujourd’hui. Mon départ de Montréal s’est fait à 15:30 et je viens d’arriver. Il est 18:51 ». Un trajet qui ne devrait normalement pas excéder 45-50 minutes en temps normal.

N'oublions pas que ce n'est pas la première fois que nous faisons face à de telles fermetures. Le chaos causé par les fermetures d'urgence complète en mai 2021 et l'annonce ultérieure de la réduction des voies à la fin de 2022 soulignent un problème récurrent.

Lors de la rencontre des 23 maires de la MRC Vaudreuil-Soulanges en janvier dernier avec la ministre Geneviève Guilbault, où des inquiétudes ont été soulevées par les élus quant à de futures fermetures, le silence en avait dit long - aucun plan d'urgence ne semblait prêt à être mis en place.

C'est pourquoi nous devons nous interroger à savoir comment nous sommes arrivés à la situation dans laquelle nous nous trouvons encore une fois aujourd'hui.

Il faut savoir que le pont de l’Île-aux-Tourtes, construit en 1965 est sous haute surveillance depuis la détection de fissures en 2015 (Journal de Montréal, mai 2021).

Bien que le manque d'action et de leadership dans ce dossier au fil des années soit crucial à souligner, ce que nous attendons de notre gouvernement, ce sont des solutions rapides, concrètes, ainsi que des mesures d'atténuation efficaces pour rendre cette situation un peu plus tolérable pour les citoyens de Vaudreuil-Soulanges et tous ceux qui doivent se déplacer dans la région.

Face à l'état critique du pont de l'Île-aux-Tourtes connu depuis des années, on aurait pu s'attendre à ce que le gouvernement ait un plan d’urgence et des mesures d'atténuation prêtes à être mises en place, similaires à celles pour le projet du tunnel Louis-Hippolyte-LaFontaine. Il est difficile de comprendre pourquoi certaines régions semblent plus favorisées que d'autres.

Les mesures d'atténuation annoncées jusqu'à présent se limitent à l'ajout d'un train pendant les heures de pointe du matin et d'un autre en après-midi, accompagné d'un départ matinal supplémentaire depuis Hudson.

Bien que des mentions d'ajouts d'autobus circulent dans plusieurs médias grâce à des communiqués adroitement rédigés par le ministère, une clarification des faits est nécessaire.

Il est important de souligner qu'aucun ajout d'autobus n'a été mis en œuvre jusqu'à présent. Je doute que nos concitoyens trouvent ces modestes mesures suffisantes et acceptables à ce stade.

La fermeture totale, voire une fermeture partielle prolongée, du pont de l'Île-aux-Tourtes pourrait avoir des répercussions néfastes non seulement sur l'économie régionale, mais aussi à l'échelle de la province.

Avec 87 000 véhicules traversant le pont de l'Île-aux-Tourtes chaque jour, l'autoroute 40 joue un rôle essentiel dans les transports régionaux et nationaux, influençant la mobilité des personnes et des biens, et contribuant de manière significative à l'économie. Devant ces réalités et les problèmes persistants, il devient impératif de mettre en œuvre des actions concrètes afin de prévenir le pire scénario.

De plus, malgré que le ministère ait assuré la sécurité de l'infrastructure, les citoyens remettent en question la fiabilité du pont dans ce contexte, alors que la crainte d'une catastrophe se fait de plus en plus sentir auprès de la population, soulignant ainsi encore une fois l'impératif de prioriser et d'accélérer la construction du nouveau pont.

Nous implorons de toute urgence notre gouvernement provincial de traiter cela comme une question de la plus haute priorité, en répondant rapidement aux préoccupations des municipalités et des citoyens de Vaudreuil-Soulanges.

Geneviève Lachance
Mairesse Ville de Saint-Lazare

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