Sur le mont Rigaud
Un barrage de castors qui nécessite un suivi serré de Nature-Action Québec
À l'été 2023, Nature-Action Québec, dont la mission est de guider les particuliers et les municipalités dans l’application de meilleures pratiques environnementales, a été informée d'une situation particulière qui s'est produite sur le mont Rigaud. L'organisme a été informé que le barrage de castors se trouvant sur l'un de ses lots sur le mont Rigaud, une propriété protégée, avait cédé, résultant en l’assèchement du Lac aux Castors.
Dès lors, le personnel de Nature-Action Québec s'est rendu sur place pour constater l’état des lieux afin de déterminer les actions pour la suite. C'est lors d'une présentation publique de l'École de technologie supérieure tenue à Sainte-Marthe plus tôt en janvier que l'organisme a levé le voile sur cette situation. Curieuse d'en apprendre plus sur le sujet, l'équipe de Néomédia a contacté Sarah Godin-Blouin, chargée de projets au sein de NAQ, qui a accepté de nous en dire plus.
Selon l'intervenante, le bris du barrage et l'assèchement du Lac aux Castors qui en a résulté pourraient être attribuables au fait qu'il « n'y avait possiblement plus de castor actif dans le secteur pour entretenir le barrage, donc celui-ci a éventuellement cédé.»
Lors que cela se produit, on peut constater des impacts évidents sur l'environnement. « En plus des impacts évidents de l’assèchement sur la faune aquatique, le sol nouvellement à découvert par le retrait de l’eau et dépourvu de végétation est propice à l’invasion par des plantes exotiques envahissantes. Le roseau commun, par exemple, qui est présent à quelques endroits en bordure du lac, aurait pu envahir ce nouvel espace et causer une chute de biodiversité en formant des colonies denses. Heureusement, le site a été recolonisé par un castor quelques mois plus tard, qui a reconstruit le barrage et permis au lac de se recréer», indique-t-elle.
Si les castors sont parfois mal aimés en raison de leur propension à ronger tout ce qu'ils trouvent sur leur chemin, ils ont leur raison d'être dans l'écosystème, comme nous l'explique Mme Godin-Blouin.
« Il est vrai que le castor peut nuire à certaines espèces plus sensibles comme la rainette faux-grillon de l’ouest, une espèce en péril au Canada, qui a besoin de mares temporaires pour se reproduire. Quand le castor s’installe dans des habitats où se trouve la rainette, ses barrages inondent le site, le rendant inutilisable pour la rainette. Par contre, dans le cas du mont Rigaud, l’arrivée du castor a permis la création d’un nouvel habitat, augmentant la biodiversité du site. Le barrage a résulté en l’inondation d’une partie de la forêt et créé un lac peu profond utilisé entre autres par des amphibiens, des reptiles et possiblement des poissons. Les arbres qui s’y trouvaient sont morts debout, ce que l’on appelle chicot, et ont ainsi formé un habitat propice pour les Grands hérons : une héronnière. Les héronnières sont des habitats où se reproduisent les Grands hérons et ces habitats sont protégés au Québec selon la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats.»
Pour ce projet, en collaboration avec la MRC Vaudreuil-Soulanges, Nature-Action Québec effectue des suivis réguliers du barrage afin de relever toute problématique et, par le fait même, de tenter de prévenir que celui-ci cède à nouveau. L'organisme monitore également le niveau de l’eau du lac afin d’intervenir si celui-ci venait à être trop haut.
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