Conservation de la nature Canada
La population est invitée à partager ses observations sur la faune et la flore

Par La Presse Canadienne
Dans sa cour arrière, lors d’une randonnée en forêt ou sur son balcon, Conservation de la nature Canada (CNC) invite la population à observer la faune et la flore qui l’entoure dans le cadre du Grand Bioblitz. Une initiative qui souhaite «créer l’intérêt envers la nature».
La quatrième mouture de l’événement, auquel tous les Canadiens peuvent s’inscrire, vise à faire l’inventaire des espèces animales et végétales qui se trouvent au pays. Le bioblitz aura lieu du 3 au 7 août prochain.
Munie d’un appareil photo ou d’un téléphone cellulaire, la population est encouragée à photographier différentes espèces et à partager ses observations sur l’application iNaturalist, qui sont vérifiées par des experts bénévoles, «ce qui fait en sorte qu’on est capable d’avoir une base de données intéressante d’observations qui sont faites partout au pays», explique Pascal Côté, ornithologue et chargé de projets à CNC.
Allant des insectes, aux oiseaux et aux champignons, chaque personne est amenée à prendre conscience de la diversité de la faune et de la flore dans son milieu de vie, souligne M. Côté.
«Ça peut être assez étonnant, dans une cour en banlieue, ce que les gens pourraient trouver», lance-t-il.
Le Grand Bioblitz permet à CNC d’obtenir des données sur la présence d’espèces menacées dans certaines régions, ce qui peut contribuer à la conservation de milieux naturels. Au contraire, l’organisation peut prendre connaissance de territoires qui doivent composer avec des espèces exotiques envahissantes, comme la carotte sauvage.
«L’année passée, il y a plusieurs personnes qui ont pris des photos d’espèces exotiques envahissantes. On n’a pas une connaissance fine d’où se trouvent ces espèces-là, donc ça peut aider, entre autres, les gestionnaires des villes à prendre des mesures», détaille Pascal Côté.
Outre la collecte de données, le bioblitz vise à éduquer et sensibiliser la population à la conservation de la nature.
«Il y a l’aspect de données, mais l’aspect beaucoup de faire connaître la biodiversité. Les gens sont de plus en plus consciencieux de ce qui se passe au niveau de la nature, mais des fois, ils ne connaissent pas nécessairement les espèces. Puis c’est là que ça devient intéressant, affirme M. Côté. Créer l’intérêt envers la nature, c’est pas mal ça qui est visé avec le bioblitz.»
À l’échelle canadienne, 9100 personnes ont pris part au bioblitz l'année dernière, et ont partagé 53 000 observations.
Un blitz pour le monarque en Amérique du Nord
Quasi simultanément, du 28 juillet au 6 août, le 7e Blitz international de suivi du monarque bat son plein au Canada, aux États-Unis et au Mexique.
Les plateformes de partage des observations des citoyens sur le papillon monarque diffèrent selon les régions. Au Canada, la population peut partager ses informations sur le site web du programme Mission monarque, de l’Insectarium de Montréal.
«Différents collaborateurs et programmes de sciences participatives vont faire des efforts pour motiver les troupes, en quelque sorte (…) pour partager une quantité importante de données sur leur plateforme durant cette période de 10 jours», détaille Alessandro Dieni, chargé de projet pour le programme Mission monarque.
En ce qui concerne Mission monarque, l’organisation invite la population à partager sur son site web ses observations d’œufs, de chenilles et de papillons monarque, de même que de plants d’asclépiades, dont le monarque se nourrit.
Ces données permettent de «donner une meilleure idée de la taille de la population estivale du monarque», précise M. Dieni. Le blitz se déroule toujours à la fin du mois de juillet et au début du mois d’août.
«C’est une période qui est clé, dit-il. C’est vraiment le moment où c’est le pic de la population. C’est le moment où on a le plus de chance de croiser tous les stades du monarque.»
Les données de l’ensemble des programmes seront stockées sur un nuage, et toute personne œuvrant dans le domaine de la recherche ou de la conservation pourra les télécharger, évoque Alessandro Dieni.
Mission monarque remarque que le blitz regroupe de plus en plus de participants chaque année, sur un plus vaste territoire.
«On espère justement que dans les prochaines années, voire peut-être même prochains mois, ces jeux de données soient utilisés pour des analyses», dit M. Dieni.
Le blitz a également pour but de sensibiliser la population à la conservation du papillon monarque, et aux mesures qui peuvent être prises pour protéger cette espèce. Il est d’ailleurs possible de partager ses observations sur le site web de Mission monarque tout l’été.
———
Cette dépêche a été rédigée avec l'aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.
Coralie Laplante, La Presse Canadienne