Le gobie à nez tubulaire
Une nouvelle espèce envahissante observée dans les eaux du lac Saint-François
Une nouvelle espèce envahissante a été découverte dans les eaux du lac Saint-François, plus particulièrement dans le secteur de Saint-Zotique. C'est du moins ce que confirme, ce lundi, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faunes et des Parcs, ce lundi 17 juillet.
Le gobie à nez tubulaire est un prédateur pour les œufs ou les larves d'espèces indigènes du milieu où il s'établit. Il entre aussi en compétition avec les autres poissons qui se nourrissent au fond de l'eau.
Les espèces aquatiques envahissantes (EAE) sont difficiles à contrôler une fois qu'elles sont établies dans un milieu. Les patrons d'invasion connus ailleurs pour le gobie à nez tubulaire, notamment dans les Grands Lacs, laissent croire que son abondance pourrait augmenter graduellement et que sa distribution finale pourrait couvrir toute la portion fluviale du Saint-Laurent.
C'est la première fois que cette espèce envahissante est observée au Québec. Cette observation a été réalisée par le Ministère dans le cadre de son Réseau de suivi ichtyologique (RSI).
Selon le ministère, le gobie à nez tubulaire aurait été introduit, en Amérique du Nord, dans la rivière Sainte-Claire, dans le Michigan, au cours des années 1990, par le déversement des eaux de ballast des navires en provenance d'Europe.
Depuis, il se propage sur de courtes distances à partir de son lieu d'introduction. L'hypothèse la plus probable quant à l'arrivée du gobie à nez tubulaire au Québec est l'expansion à partir du lac Ontario vers l'aval du fleuve Saint-Laurent.
Quoi faire si vous pêchez un gobie à nez tubulaire?
Puisque le gobie à nez tubulaire est encore très rare au Québec, la collaboration des pêcheuses et des pêcheurs est sollicitée; on leur demande de signaler toute observation de cette espèce au Ministère pour mieux répertorier sa présence dans le système fluvial du Saint-Laurent.
Pour ce faire, les citoyens peuvent communiquer avec le Ministère en appelant au 1 877 346-6763, ou en contactant la direction de la faune de leur région.
Toutefois, il est important de mentionner que, si un pêcheur croit avoir capturé une espèce envahissante comme le gobie à nez tubulaire, le gobie à taches noires ou la tanche, il doit remettre le poisson à l'eau s'il ne désire pas le garder pour sa propre consommation. L'objectif est notamment de prévenir la mort inutile de poissons indigènes qui auraient été mal identifiés.
Comment aider à prévenir la propagation de cette espèce?
La prévention est cruciale car, une fois l'espèce établie dans un plan d'eau, son éradication est pratiquement impossible et son contrôle demande des actions récurrentes et coûteuses, sans garantie de succès.
La population peut contribuer à prévenir l'introduction et la dispersion de cette espèce envahissante en pratiquant les activités de pêche et de loisir de façon responsable, notamment en respectant l'interdiction de l'usage de poissons appâts vivants au Québec.
Il a été démontré chez une autre espèce similaire, le gobie à taches noires, qu'il peut utiliser les coques de bateaux comme habitat. Il est donc possible de transporter des gobies adultes ou leurs œufs sur son embarcation sans s'en apercevoir.
Inspecter, vider, nettoyer et sécher les embarcations et le matériel utilisé figurent parmi les méthodes de prévention de l'introduction des espèces aquatiques envahissantes qui sont facilement applicables, et ce, en tout temps.
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