Combinaison de facteurs
Les poissons seraient morts de cause naturelle dans la rivière Rigaud selon le ministère
Près d’un mois et demi plus tard, le ministère de l’Environnement de l’Ontario conclut que les poissons retrouvés dans la rivière Rigaud seraient morts en raison d’une combinaison de facteurs liés à l'environnement.
C’était un matin du début du mois de septembre. Christopher Brown travaillait sur son terrain, qui surplombe la rivière Rigaud dans la petite municipalité de Saint-Eugène en Ontario, lorsqu’il observa que l’eau de la rivière était tournée au noir et empestait les égouts.
Le lendemain matin, des poissons morts flottaient par centaines. Il était possible d’en retrouver sur un tronçon d’environ un kilomètre, et ce jusqu’à la frontière avec le Québec. Aucun signalement n’a cependant été déposé en sol québécois.
Le ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs de l’Ontario a aussitôt été contacté à travers son antenne régionale de Cornwall. Des inspecteurs se sont déplacés la journée même et ont effectué des prélèvements.
La situation était alors critique dans la rivière. C’est toutefois seulement près d’un mois et demi plus tard que les résultats sur les causes possibles sont dévoilés.
Une combinaison de facteurs
« Après un examen minutieux, le ministère a déterminé que la mort des poissons a été déclenchée par une combinaison de facteurs, notamment une longue période sans précipitations importantes, un bas niveau de l’eau préexistant, des débits d'eau lents, de faibles niveaux d'oxygène dissous et une température élevée de l'eau dans la rivière », indique par courriel Gary Wheeler, responsable des communications pour le ministère de l’Environnement ontarien.
L’hypothèse d’un déversement est alors écartée. L’évaluation du ministère des propriétés privées du secteur n’aurait rien révélé quant au rejet de certains contaminants.
« L'eau sombre signalée au ministère par les résidents de la région et observée par le personnel du ministère peut être attribuée à la décantation des matières en suspension en l'absence d'événements pluvieux importants en août et aux faibles débits de la rivière », ajoute M. Wheeler.
Des niveaux élevés de chlorure, qui seraient liés aux eaux souterraines de la région selon le ministère, ont également été constatés. La présence de cet agent n’aurait toutefois pas joué de rôle dans la mortalité des poissons.
Le ministère a finalement observé « que la qualité de l'eau de fond dans la rivière Rigaud est fortement influencée par les utilisations agricoles des terres et que les éléments nutritifs et les solides en suspension liés à l'agriculture sont normalement élevés ».
Des conclusions illogiques
« Ce sont des balivernes. Je ne suis pas d’accord avec leurs conclusions. Tu ne peux pas avoir une odeur aussi forte à cause de la stagnation, c’est impossible. Je n’ai jamais observé ça en 38 ans de carrière », dénonce Michel La Haye, biologiste spécialiste des poissons, habitant à Saint-Eugène.
Même s'il a observé des poissons morts dans d'autres rivières du secteur, il reste qu'il n'avait jamais vu une situation semblable à celle de la rivière Rigaud, où l’odeur d’égouts était tellement forte qu’elle « piquait les yeux ». « Ailleurs, ça sentait le poisson mort et l'eau n'était pas noire comme dans la rivière Rigaud », raconte-t-il.
L’autre point qui le fait douter est que des résidents riverains observent à l’occasion des épisodes similaires durant l’hiver. Selon lui, il s’agirait davantage d’un déversement de purin, c’est-à-dire du fumier.
Lors du passage de Néomédia sur le terrain, certains citoyens ont aussi mentionné la possibilité que ce soit la fosse septique de l’un de leurs voisins. Cette hypothèse reste peu probable pour M. La Haye étant donné l’ampleur de l’incident dans la rivière Rigaud.
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