S'adapter pour mieux faire face aux changements climatiques
La rivière Quinchien au coeur d’un projet pilote
La MRC de Vaudreuil-Soulanges, ainsi que divers acteurs locaux ont mandaté Nature-Action Québec afin de mener d’un projet-pilote visant à trouver des solutions viables aux changements climatiques dans le but de réduire la vulnérabilité des citoyens riverains de la région.
Découlant de l’étude hydrogéomorphologique réalisée sur la rivière Quinchien en 2020, par la firme AECOM, le projet baptisé InnEAUvaction, se déroulera sur une période de trois ans, soit jusqu’en 2024. Il pourrait, par la suite, être déployé sur d’autres plans d’eau de la région si les résultats sont concluants.
« L’hydrogéomorphologie est une approche permettant de mieux comprendre le comportement des cours d’eau et de prévoir la dynamique de l’eau selon différents scénarios des changements climatiques par modélisation. Cette approche permet de planifier stratégiquement les interventions à réaliser sur les cours d’eau et ainsi développer une approche de gestion stratégique », explique Marie-Ève Gingras-Gosselin, conseillère aux communications à la MRC de Vaudreuil-Soulanges.
Le projet vise donc à étudier les problématiques liées à la fluctuation des débits, de l’augmentation des crues, de l’érosion des berges et de la dégradation de la qualité de l’eau. « Il nous permet de développer une expertise régionale afin d’adapter les interventions de la MRC dans les cours d’eau en fonction de leur hydrogéomorphologie », ajoute Mme Gingras-Gosselin.
Ouvrir la réflexion
La MRC s’est lancée dans le projet InnEAUvaction avec comme objectif de mettre en place, avec la communauté des solutions résilientes aux changements climatiques. Le projet vise aussi à améliorer l’état des cours d’eau reliés au bassin versant de la rivière Quinchien en amenant les intervenants à réfléchir sur les différentes façons de les gérer.
Rappelons que le bassin versant de la rivière Quinchien se situe dans les municipalités des Cèdres, de Saint-Lazare et de Vaudreuil-Dorion et son exutoire se déverse dans la rivière des Outaouais.
Pour Marie-Ève Gingras-Gosselin: « ce projet collectif de bassin versant vise une mobilisation du milieu et de l’accompagnement afin de concevoir des solutions construites avec les parties prenantes. Les modes de gestion de l’eau font partie de la réflexion collective ». Le comité pilotant le projet souhaite impliquer la population dans l’élaboration de solutions et surtout, engager les acteurs locaux vers lesdites solutions afin d’en permettre l’appropriation.
De la collecte de données au webinaire
À l’heure actuelle, le projet-pilote est encore à sa première phase, soit la mobilisation riveraine. Pour ce faire, la MRC a lancé, sur son site Web, un sondage afin de mieux saisir les problématiques auxquelles font face les citoyens vivant en bordure de la rivière Quinchien.
« Des ateliers seront tenus, pour les acteurs locaux afin de réfléchir aux enjeux du bassin versant et aux solutions possibles », de dire la conseillère aux communications.
Par la suite, le comité prévoit de tenir des ateliers de concertation pour trouver des solutions, avec les citoyens pour ultimement arriver à la réalisation de diverses formes d’aménagements en lien avec les changements climatiques.
Des solutions, dont la création de canaux doubles, la plantation de végétaux et la création d’une aire dans les milieux humides entourant le bassin versant, sont déjà dans l’air.
Finalement, au terme de ce projet-pilote, la MRC compte présenter un webinaire afin de partager ses acquis avec l’ensemble de la communauté.
« Ce type de projet et méthodologie pourra aussi s’appliquer dans les prochaines années à d’autres bassins versants du territoire et répond aux actions prévues dans les politiques et projets régionaux, comme le plan de développement de la zone agricole, le projet de rétention des sols agricoles, la Politique de l’arbre et des boisés, la Politique relative à la gestion des cours d’eau et le Plan régional des milieux humides et hydriques », conclut Marie-Ève Gingras-Gosselin.