Parc Jack-Layton
Une famille découvre une relique enfouie au coeur d'un parc de Hudson
Une famille de Hudson a fait une découverte pour le moins surprenante, le 24 avril dernier, alors qu’elle prenait part aux festivités soulignant la Journée de la Terre à Hudson. Andrea Smith, son mari, Jean-François Aumais et leurs enfants, ont en effet découvert une voiturette de golf datant des années 1980, enfouie dans le sol, dans le boisé entre le parc Jack-Layton et la plage Sandy Beach.
« Je marchais sur le pont qui mène à la plage quand j’ai remarqué un truc métallique vert, à la surface du sol. Le lendemain, nous sommes revenus, mon mari, les enfants et moi, et nous nous sommes mis à creuser pour tenter de déloger le morceau », explique Andréa Smith, jointe au téléphone, par Néomédia.
C’est en creusant que la famille a fait la surprenante découverte. « Nous avons trouvé un autocollant d’instruction et le numéro de modèle du véhicule. Mon mari a fait des recherches et c’est là que nous nous sommes rendu compte qu’il s’agissait bel et bien d’une voiturette de golf datant entre les années 1980 et 1985 », ajoute Mme Smith.
La nature reprend ses droits
Si pendant de nombreuses années le site à été visiblement saccagé par l’activité humaine, il semble bien que la nature ait voulu, ou du moins, ait tenté de reprendre ses droits. « J’ai l’impression que la voiturette a été laissée là, par exprès, et ce, depuis vraiment longtemps. Il y a des arbres qui commençaient à pousser par dessus », de dire la mère de famille.
Comme si la découverte d’une voiturette de golf n’était pas assez surprenante en soi, la famille Aumais-Smith a également découvert des pièces de moteurs. « Même sur ça on voit que la nature a voulu reprendre sa place parce qu’il y a de la végétation dessus », poursuit Mme Smith.
Un cimetière à machinerie
Ce qu’il faut savoir c’est que le site en question était occupé, dans les années 1940, par une usine de glace, la Wilson Ice Companie. Ensuite, une marina privée s’est installée sur les lieux. « L’ancien propriétaire du terrain, ce à qui appartenait la marina, se servait du terrain, entre autres comme dépotoir. Il y a plusieurs pièces de machineries lourdes, d’équipements industriels et de carcasses de voitures qui sont enfouies dans le sol, et ce, depuis les années 1950, 1960 », explique Jim Duff, conseiller municipal à la Ville de Hudson.
Selon M. Duff, au moins une centaine de pièces et d’équipements industriels ont été abandonnés dans la nature. « Ma femme et moi avons vu des ventilateurs industriels, des pièces de grosses machineries et plein d’autres trucs », confirme-t-il.
Aux dires du maire, Jamie Nicholls, un poste d’essence pour les bateaux se trouvait aussi à cet endroit, provoquant ainsi une contamination du sol. « Si on regarde le site dans son ensemble, il y a beaucoup de choses qui ont été enterrées, je dirais jusque dans les années 1970. C’est lors des travaux d’aménagement du parc Jack-Layton, en 2012, que la Ville a été mise aux faits de la contamination des sols », indique M. Nicholls, qui, à l’inauguration du parc, était député fédéral de Vaudreuil-Soulanges.
Selon celui qui occupe maintenant le poste de maire, c’est en 2016 que l’ancien conseil municipal a été informé des nombreux déchets se trouvant dans le sol. « Je n’étais pas encore maire à ce moment. Mais j’ai avisé moi-même le conseil municipal du temps, de la problématique », ajoute M. Nicholls.
Une zone humide protégée
Suite à leur découverte, la famille Aumais-Smith a avisé les organisateurs de la Semaine de la Terre à Hudson pour essayer de trouver une façon d’extirper de la terre, la voiturette. « La Ville a été informée, mais on nous a dit que si c’est trop gros, de le réenterrer, que la Ville ne pouvait rien faire », laisse savoir Mme Smith.
Questionné à ce sujet, le conseiller Jim Duff précise que le site, où a été localisée la voiturette, est une zone humide protégée. « On ne peut pas se rendre là avec de la machinerie lourde pour aller sortir les trucs, parce que c’est une zone humide. Il nous faut des autorisations du ministère de l’Environnement. Comme on ne peut rien faire dans l’immédiat, alors oui, il est préférable de laisser la voiturette là », indique le conseiller.
Ceci étant dit, Jim Duff ajoute que le conseil travaille actuellement à mettre en place un plan d’intervention pour nettoyer le site de ses déchets. « Puisqu’on ne peut pas aller sur le site avec de la machinerie, il nous faut trouver une alternative. Nous regardons ce qui peut être fait et si des subventions existent pour nous aider a assumer les frais », ajoute-t-il.
De son côté, le maire dit que des discussions avec le département municipal des Travaux publics sont prévues pour tenter de trouver une solution. « Nous allons voir avec le directeur des Travaux publics de la marche à suivre, et si nous devons avoir les autorisations du ministère de l’Environnement. Je vais faire confiance à mon directeur », laisse-t-il savoir.
Il ajoute: « Bien que l’idée de la famille Aumais-Smith partait d’une très bonne intention, nous ne recommandons pas aux citoyens de creuser de la sorte, surtout sur un terrain public. On ne sait pas nécessairement ce qui peut se trouver dans le sol. Il y a définitivement des risques à une telle initiative. »
Aller jusqu’au bout
Bien que la ville ait indiqué de simplement laisser le véhicule sur place et même de le remettre sous terre, Andréa Smith et sa famille sont déterminés à le sortir de boisé. « Au point où nous sommes rendus, nous trouvons totalement ridicule l’idée de le laisser là. C’est certain que je ne voudrais pas que la Ville se rende sur place avec de la grosse machinerie et que ça abîme l’environnement. Je comprends tout cela. C’est pourquoi nous sommes déterminés à poursuivre les démarches, sans que la Ville ait à débourser quoi que ce soit. Nous avons d’ailleurs, peut-être trouvé quelqu’un qui serait prêt à venir ramasser la voiturette. On va voir ce que ça va donner. »
« Aller creuser est devenue notre activité de couple. Des fois, les gens passent et nous voient creuser. C’est devenu une blague dans la maison. Tous les soirs, nous allons creuser un peu pour dégager la voiturette. Certains se demandent ce que nous faisons, d’autres nous encouragent », conclut Andréa Smith.
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