Une somme de 11,6 M$ qui dort dans les coffres
Programme national d'alimentation scolaire: Québec tarde à signer l'entente
À l'heure où Québec contraint les Centres de services scolaires à couper dans leurs budgets, voilà que le gouvernement de la CAQ tarde à signer une entente avec le gouvernement fédéral qui permettrait au réseau scolaire québécois de mettre la main sur 11,6 M$ dans le cadre du Programme national d'alimentation scolaire.
Lancé en 2024, le Programme national d'alimentation scolaire du gouvernement du Canada a pour objectif de faire en sorte que 400 000 enfants canadiens confrontés à l'insécurité alimentaire aient accès à des repas nutritifs à l'école.
Le gouvernement du Canada a engagé 1 milliard de dollars de financement fédéral sur cinq ans dans le cadre du budget 2024 pour développer un programme national d'alimentation scolaire.
Pour le Québec, c'est une somme de 11,6 M$ qui dort dans les coffres, et ce, seulement que pour l'année scolaire en cours.
« Étant donné que le Québec dispose déjà d'un programme alimentaire scolaire, j'espérais qu'une entente serait conclue rapidement afin d'offrir un soutien supplémentaire aux enfants dans le besoin, tant à Vaudreuil-Soulanges que dans l'ensemble de la province. Cependant, alors que d'autres provinces sont allées de l'avant - Terre-Neuve (septembre 2024), le Manitoba (octobre 2024) et l'Ontario (novembre 2024) - le Québec n'a toujours pas finalisé d'entente, ce qui signifie que les élèves d'ici n'ont encore reçu aucun des 11,6 millions de dollars alloués au Québec pour la présente année scolaire seulement », déplore le député fédéral de Vaudreuil, Peter Schiefke.
Questionnée sur le sujet, la députée de Soulanges, Marilyne Picard, assure que les discussions entre le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, et le fédéral se poursuivent et qu'elle espère un dénouement rapidement.
« Les négociations sont toujours en cours avec le gouvernement fédéral afin d’arriver à une entente qui soit satisfaisante pour les parties, tout en étant respectueuse de la compétence exclusive du Québec en matière d’éducation notamment. Le ministère de l’Éducation travaille ardemment à mener à terme ces négociations afin d’obtenir sa juste part des sommes qui lui sont dues. Le Québec poursuit les négociations afin d’arriver à une entente dans les plus brefs délais. Nous ne pouvons commenter l’état d’avancement des négociations », explique par courriel, Bryan St-Louis, responsable des relations de presse au ministère de l'Éducation.
Le programme alimentaire scolaire du gouvernement du Québec
En 2024-2025, 65,1 M$ ont été consacrés à l'aide alimentaire dans les écoles de la province. De ce nombre, 44,1 M$ ont été alloués par l'entremise d'une mesure budgétaire et ont permis à 711 315 élèves de bénéficier d'aide alimentaire dans 2 232 écoles pour l'année 2023-2024.
Le Club des petits déjeuners a quant à lui reçu 15 millions ce qui a permis à l'organisme de servir 1,7 million de repas dans 461 écoles. La Cantine pour tous a pour sa part reçu 5,4 M$ et à servi au moins un repas à 12 559 élèves dans 106 écoles.
Au Centre de services scolaire des Trois-Lacs, 275 000$ ont été redistribués aux écoles du territoire, pour l'année scolaire en cours.
« La redistribution se fait en fonction du nombre d’élèves, mais aussi en fonction de l’indice du seuil de faible revenu. Par exemple, une école en milieu défavorisé recevra plus d’argent qu’une école en milieu plus favorisé, et ce, pour le même nombre d’élèves. La manière dont est dépensé l’argent est à la discrétion de chaque école et est déterminée en fonction de leur réalité. À titre d’exemple, certaines écoles offriront des déjeuners alors que d’autres opteront pour des collations », explique Alexandra Desrochers, coordonnatrice du Service du secrétariat général et des communications du CSSTL.
Quant à savoir combien d'enfants et d'écoles ont pu bénéficier du programme, le CSSTL, n'a pas été en mesure de fournir les informations.
« Ma priorité et celle du gouvernement du Canada est, et sera toujours, le bien-être des enfants. Chaque enfant mérite d'aller à l'école en ayant accès à un repas nutritif, et nous sommes déterminés à collaborer avec le Québec pour faire en sorte que ces fonds parviennent aux élèves qui en ont le plus besoin. Je reste optimiste quant à la conclusion prochaine d'un accord, de sorte qu'aucun enfant n'ait à affronter un autre jour d'école sans un repas sain », conclut Peter Schiefke.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.