Encore beaucoup de travail à faire avant d’accueillir les enfants
Bonne nouvelle..mais réactions mitigées sur la réouverture des camps de jour
Selon l’Association des camps du Québec (ACQ), sans une aide financière adéquate du gouvernement, 71 % des sites de camps de jour et de vacances privés au Québec ou gérés par un OSBL pourraient fermer cet été. Fort heureusement, le Centre de plein air Notre-Dame-de-Fatima de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot n’est pas en difficulté financière, mais reconnaît que du financement gouvernemental est nécessaire pour assurer la pérennité de ce type d’installations à travers la province.
« Le Centre Notre-Dame-de-Fatima peut compter sur un bon réseau de partenaires et des bailleurs de fonds très impliqués dans le milieu, nous sommes chanceux. Je tiens à rassurer les gens, nous ne sommes pas en danger sur le plan financier et je confirme qu’il y aura bel et bien un camp de jour chez nous cet été. Par contre, notre décision n’est pas encore prise pour le camp de vacances offert aux jeunes ayant des besoins particuliers », précise le directeur du développement au sein du CNDF et président du conseil d’administration de l'ACQ , Steven Grenier.
Rappelons que plus tôt aujourd’hui, le gouvernement du Québec a confirmé que les camps de vacances offrant de l’hébergement aux personnes handicapées pourront ouvrir leurs portes. Cette catégorie englobe le Centre de plein air Notre-Dame-de-Fatima qui offre un répit aux familles à raison de quelques semaines par été.
« C’est dommage, mais il se pourrait qu’on n’ouvre pas cet été. Le délai est trop court et surtout, ce ne serait pas rentable, car il nous faudrait plus de personnel pour accueillir moins de jeunes au final. Surtout qu’ils dorment sur place. Ce serait décevant pour les familles de ces enfants, car souvent c’est le seul répit qu’elles peuvent avoir. Mais notre décision n’est pas finale encore, mais il se pourrait que l’on ferme temporairement cet été. »
Si c’est le cas, les dépôts versés par les familles pour cette activité estivale devront donc être retournés. Dans cette optique, l’ACQ demande à Québec de créer un fonds d’aide gouvernementale entre 26M$ et 33M$. Celui-ci servirait à : accueillir les campeurs, à respecter les nouvelles mesures de santé publique, assurer la sécurité des 300 000 campeurs et des milliers d’employés, rembourser les dépôts versés, préserver les installations jusqu’à l’été 2021.
Pour M. Grenier, c’est indéniable que les camps de jours et de vacances ont besoin du support financier du gouvernement pour assurer leur pérennité à moyen et long terme. « Une partie de nos revenus annuels proviennent d’activités de financement. Mais cette année, nous ne sommes plus autorisés à en tenir, ce qui nous fait donc moins de revenus. À court terme, c’est viable. Mais à moyen et long terme, c’est certain qu’il faudra compenser à cette perte de revenus », ajoute-t-il.
Oui à l’ouverture, mais…
Si des dizaines de jeunes pourront s’y amuser cet été, ils devront le faire en respectant les consignes de santé publique. En point de presse ce jeudi 21 mai, le premier ministre François Legault a donné son aval à la réouverture des camps de jour. Cependant, les monitrices (teurs) auront moins d’enfants à leur charge, ce qui veut dire qu’il faudra embaucher plus de personnel.
« Il faudra aussi gérer les inscriptions, préparer le camp physiquement pour recevoir les enfants selon les nouvelles règles de distanciation sociale, former le personnel, acheter des pompes de Purell, et tout ça en un mois alors que normalement nous avons trois mois pour le faire. Cet été, nous pourrons accueillir un maximum de 150 enfants sur place alors que par le passé, nous en avions 350 sur place chaque jour », image M. Grenier.
Par exemple, un moniteur n’aura plus à sa charge douze enfants comme avant, mais plutôt entre 4 et 7 maximum. « La capacité de nos installations intérieures déterminera notre capacité d’accueil. Par exemple, oui nous avons l’espace extérieur pour accueillir 350 jeunes, mais s’il pleut et qu’il faut rentrer, on doit tenir compte de l’espace intérieur. »
Modifier la Subvention salariale d’urgence
Autre demande de l’ACQ au gouvernement fédéral: modifier les critères d’admissibilité de la Subvention salariale d’urgence pour qu’elle tienne compte du caractère saisonnier des emplois de ce secteur. « Si elle était adaptée pour les camps, ce serait bien. On a un genou à terre et on ne veut surtout pas poser l’autre. On a eu des prêts pour survivre, mais un jour, il va falloir les rembourser », illustre-t-il.
Enfin, notons que selon un sondage mené par l’ACQ, 80 % des camps estiment qu’ils pourraient accueillir les jeunes cet été et continuer leurs activités de manière sécuritaire.
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