Modification du temps de récréation à la Commission scolaire des Trois-Lacs
« La décision du ministre de l’Éducation de prolonger le temps de récréation...est improvisée » - Mathieu Couture
Une trentaine de membres de la Fédération du personnel de soutien scolaire manifestait le 9 mai midi devant les bureaux de la Commission scolaire des Trois-Lacs afin de décrier la modification du temps de récréation proposée par le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Jean-François Roberge.
« La décision du ministre de l’Éducation de prolonger le temps de récréation partout au Québec, notamment à la Commission scolaire des Trois-Lacs, est improvisée et aura des conséquences directes sur le personnel de soutien scolaire qui n’ont pas été évaluées. Ce n’est pas vrai que cela se fera à coût nul », soutient le vice-président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Mathieu Couture. Ce dernier était de passage dans Vaudreuil-Soulanges afin de représenter le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost.
M. Couture a profité de son passage dans la région pour dénoncer l’empressement du ministre Roberge à mettre en place ses idées sans prendre le temps d’évaluer leurs effets sur le milieu de l’éducation. « Avant même de connaître les détails de ces changements annoncés, certaines commissions scolaires s’affairent déjà à mettre en place les nouvelles mesures avec une approche qui nuira au personnel de soutien scolaire ».
Couper pour économiser
À la Commission scolaire des Trois-Lacs, le président du Syndicat du personnel de soutien des Trois-Lacs (SPSTL-CSQ), Éric Vézina, précise que les éducatrices et éducateurs en service de garde, ainsi que les employés du service direct à l’élève pourraient faire les frais de la décision du ministre.
« Cette décision s’explique parce que la commission scolaire attend de connaître les modalités d’application du ministre concernant le prolongement du temps de récréation. La possible diminution du temps de présence des élèves au service de garde est une autre conséquence à appréhender puisque plusieurs employés risquent de voir leur temps de travail être diminué. Ça n’a aucun sens puisque l’on rendra encore plus précaires des emplois qui le sont déjà, dans un contexte préoccupant de pénurie de main-d’œuvre », commente Éric Vézina.
Ce dernier ajoute que le syndicat a raison d’être inquiet puisque jusqu’à présent, la commission scolaire n’est pas rassurante concernant le temps de travail en service de garde.
« Nous avons proposé de remplacer le temps passé auprès des élèves par les éducatrices et éducateurs en service de garde par du temps de préparation qui est déjà nettement insuffisant. Pourtant la contribution parentale pour le service de gardes demeure inchangée. La situation risque donc d’affecter grandement la stabilité du personnel dans les écoles puisque ces postes pourraient être abolis à la suite d’une diminution du temps de travail », craint le président du SPSTL-CSQ.
De son côté, M. Couture renchérit en implorant le ministre de l'Éducation de reporter sa décision touchant le temps de récréation. « Il doit prendre le temps de consulter les gens sur le terrain et les organisations syndicales afin de bien faire les choses et d’éviter que le personnel des services de garde ne fasse les frais de ce changement. Plusieurs auront une diminution de leur temps de travail, ce qui rendra ces emplois encore plus précaires. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, ce n’est rien pour améliorer les choses », plaide-t-il.
Propositions
Plusieurs propositions ont été présentées, notamment celle de confier la surveillance des récréations aux éducatrices en service de garde ou à des techniciennes en éducation spécialisée. Cette mesure selon la FPSS-CSQ aurait pour effet de libérer les enseignants déjà surchargés tout en limitant les coupures chez les employés en soutien scolaire. À l'heure actuelle, aucune décision finale n'a été rendue.
Néomédia a tenté de joindre par téléphone la CSTL qui n'a toujours pas donné suite à notre appel. Le gouvernement s'est donné jusqu'au 14 juin pour remettre aux commissions scolaires les modalités d'application de son projet. Par conséquent c'est quelque 1 100 employés en soutien scolaire de la CSTL qui ne peuvent savoir ce qu'il adviendra de leur poste lors de la prochaine rentrée scolaire.
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