Portrait de femmes inspirantes
Stéphanie Alleyn, infirmière fidèle au poste malgré la pandémie
Adaptation est sans doute le mot qui décrit le mieux l’année 2020 de Stéphanie Alleyn, infirmière à la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges (MSPVS). Malgré des mois en montagne russe, la professionnelle de la santé s’adonnera, en plus de son emploi, à la vaccination de la population contre la COVID-19 en 2021.
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, Néomédia est allé à la rencontre de femmes inspirantes de la région qui auront été toutes particulièrement affectées par le contexte de pandémie. Leur point en commun? Avoir été au coeur de la crise sanitaire sans précédent qui nous touche depuis mars 2020.
« Ç’a été une année de montagnes russes. Il a fallu s’adapter très rapidement aux consignes changeantes surtout au début de la crise. À la MSPVS, les visites étaient limitées à trois personnes et les restrictions étaient très sévères pour éviter la propagation de la maladie parmi nos bénéficiaires. J’ai ressenti beaucoup de frustrations intérieures parce que nos patients, en fin de vie, ne pouvaient pas recevoir la visite de leurs proches. C’était aussi difficile à cause de l’absence de contacts humains comme des câlins, de visites, mais surtout parce que chaque fois où nous allions dans une chambre, il fallait être vêtu comme un astronaute (rires) », image-t-elle tout en ajoutant comprendre le bien-fondé de ses consignes sanitaires.
Au fur et à mesure que l’année 2020, les règles changeaient. Mme Alleyn a pu, tout de même, offrir un peu de chaleur humaine à ses patients qui avaient très peu ou pas de visites en raison du contexte.
Une année 2021 marquée par la vaccination
Si la lumière au bout du tunnel pointe son nez avec la vaccination, c’est ce qui occupera l’année 2021 de Stéphanie Alleyn. En plus de son emploi à la MSPVS, la jeune femme a soumis sa candidature pour faire partie des gens qui vaccineront les autres contre la COVID-19.
« J’aimerais être affectée à la région de Vaudreuil-Soulanges et Beauharnois-Salaberry. Ma formation est prévue pour la semaine prochaine. Je suis contente de pouvoir m’impliquer dans la prochaine étape de la crise sanitaire et de contribuer à ce que l’on retrouve une vie normale. Les cas sont en diminution et les vaccins joueront un rôle essentiel pour que tout le monde retrouve une vie normale. »
Une journée de reconnaissance
Que représente le 8 mars pour Stéphanie Alleyn? « C’est une bonne journée pour faire valoir nos droits en tant que femmes et militer pour l’égalité. Sur ce plan, les choses s’améliorent de plus en plus, mais il reste encore du chemin à faire. Dans notre milieu, la majorité des emplois sont occupés par des femmes alors c’est d’autant plus important pour souligner les efforts mis par tous au cours de la dernière année. Nos vacances ont été reportées ou abolies et la tâche accomplie par tous les employés du milieu de la santé est phénoménale. C’est important de le souligner », ajoute-t-elle.
En cette Journée internationale de droits des femmes, Néomédia a demandé à Mme Alleyn d’identifier un ou des modèles féminins. « Il en a plusieurs, mais je dirais sans conteste Florence Nightingale, la pionnière des soins infirmiers tels qu’on les connait aujourd’hui. C’est grâce à elle si on s’intéresse aux soins physiques, mais aussi psychologiques. Elle en a inspiré plusieurs. »
Enfin quel conseil donnerait-elle à la relève? « Le milieu de la santé est malade. On manque de personnel, les conditions de travail sont parfois difficiles et c’est littéralement une vocation. Il faut aimer aider les autres et donner beaucoup de soi. Ce n’est pas facile. Le milieu de la santé était déjà précaire avant la pandémie. Maintenant, c’est pire. Il faut donc vraiment avoir la vocation pour travailler dans ce milieu. Ce n’est toutefois pas pareil dans toutes les sphères de la santé », mentionne-t-elle.
Pour sa part, Mme Alleyn travaille depuis sept ans à la MSPVS, un milieu où les conditions sont excellentes de son propre aveu. « C’est un beau milieu de travail. Bien sûr c’est difficile parce qu’on apporte des soins à des gens en fin de vie. On côtoie la mort chaque jour, mais je fais le plus beau métier du monde. J’ai toujours voulu permettre aux gens de mourir dans la dignité et le respect en leur offrant des soins de confort de qualité. C’est ce que je peux faire ici et c’est ce que je m’efforce de faire tous les jours », conclut-elle.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.