L'organisme a tout récemment lancé sa saison 2025
Théâtre de l’île Perrot: promouvoir la culture ludique et éducative
Depuis sa mise sur pied, le Théâtre de l’île Perrot sous la présidence et co-fondateur Daniel Bertolino, s'est donné pour mission de faire vivre des expériences interactives à ses spectateurs, le tout dans un contexte ludique et éducatif. Entrevue avec Shantal Nicole, artiste, vice-présidente et coordonnatrice de ce lieu culturel itinérant pas comme les autres.
Tout récemment, l'organisme a inauguré sa saison 2025 avec Astou la Magnifique, une production captivante qui célèbre la rencontre entre les traditions et la magie tout en invitant le public à une expérience interactive. Au cours des prochaines semaines, le spectacle sera présenté dans des camps de jour locaux.
« Nous en sommes à notre troisième production avec les artistes Stève Vies et Sadio Sissokho et chaque fois, on offre des spectacles qui font bouger, chanter et qui captivent les jeunes et moins jeunes qui y assistent. Ces artistes nous permettent de faire découvrir une culture différente, et ce, malgré les nombreuses coupures en culture des dernières années. Ce n'est pas évident d'oeuvrer en culture en région, car on doit faire beaucoup avec peu de moyens financiers », lance-t-elle d'entrée de jeu.
Sous la présidence de son cofondateur Daniel Bertolino, le Théâtre de l’Île Perrot propose une expérience artistique multidimensionnelle, marquée par une volonté de mise en valeur des traditions et des arts vivants.
Derrière le rideau du Théâtre de l’île Perrot, quatre personnes conjuguent leurs efforts, et leur passion, pour l'animer. Comment? En écrivant les textes ou en concevant les ateliers proposés par celui-ci aux camps de jour de l'Île-Perrot, Notre-Dame-de-l'Île-Perrot et Pincourt. Elles assurent aussi les déplacements vers les lieux des spectacles, la scénographie, les costumes et plus.
« Le fait d'être un théâtre itinérant apporte son lot de défis. C'est une autre manière de travailler. Par exemple, si on présente une représentation le soir, il faut penser à être bien éclairé. C'est la raison pour laquelle on performe dans les camps de jour. Il faut aussi songer au transport des équipements nécessaires au spectacle. Aura-t-on besoin d'un ou deux camions? Des chaises?. On doit aussi s'assurer de se produire dans un endroit couvert, car les instruments de musique ne peuvent pas être sous la pluie. Par chance, tous les camps de jour ont des salles fermées climatisées où on peut performer », résume-t-elle.
En quoi les enfants sont un bon public? « C'est facile de travailler avec eux et pour eux. On ne leur laisse pas le temps de penser. Ça démarre fort et la fin arrive vite. Ils bougent, chantent et font pleins d'apprentissages. Dans Astou la Magnifique, ils en apprennent plus sur les instruments africains et découvrent nos costumes aux couleurs contemporaines. Par contre, on ne veut rien imposer. Si l'enfant ne veut pas se lever, il n'est pas obligé. On peut être absorbé par un spectacle sans se lever ou danser. On le voit dans leurs yeux qu'ils aiment ça.»
Une quête initiatique aux accents africains
L’histoire met en scène Astou, une fillette de neuf ans poussée par un rêve mystérieux, qui entreprend une quête pour sauver sa mère Coumba. Guidée par un grigri offert par sa grand-mère Naba et accompagnée des esprits, elle traverse un univers teinté de coutumes et d’enchantements. Le spectateur est invité à découvrir des personnages colorés, tels que Duga le sorcier et Baïdi, chef du village Dékou Bidéo.
À travers les rythmes de la kora, les percussions, les chants wolofs et les chorégraphies africaines, le public est plongé dans une Afrique contemporaine, vivante et poétique. La formule du spectacle mise sur l’interaction : les spectateurs deviennent des spect-ACTEURS, intégrés à la narration.
« Moi, Daniel, Stève et Sadio ont se comprend et se complètent. Notre but commun est d'offrir des productions artistiques et pédagogiques en mêlant les thématiques de l'art, de l'humain et de l'environnement. On veut s'assurer que les jeunes repartiront de la représentation après avoir compris quelque chose de plus profond sur un aspect en particulier. Dans ce spectacle, c'est de ne pas attendre apprès les adultes pour réaliser ses rêves. »
Malgré les coupures continuelles qui affectent l'industrie de la culture, les artisans du Théâtre de l’île Perrot persistent à présenter des spectacles et à animer des ateliers destinés aux jeunes et à leurs familles. « Les coupures font en sorte qu'on fait moins de publicités et c'est plus difficile pour nous d'étendre nos activités à d'autres localités. Au niveau des costumes, on n'achètent plus rien de neuf, on fait avec ce qui se trouve dans nos garde-robes. On ne va pas arrêter à cause des coupures, ce qu'on fait est trop intéressant. »
Ateliers et activités complémentaires
En plus des représentations dans des camps de jours, des ateliers sont proposés en parallèle du spectacle. Jeux théâtraux, percussions corporelles, manipulation de marionnettes et danses africaines permettent aux jeunes de découvrir les arts de la scène de manière concrète et ludique.
À l’issue de certaines représentations, une période de questions ainsi qu’une séance de manipulation des instruments, accessoires et masques est offerte, favorisant l’appropriation du contenu par les enfants.
Une programmation estivale dédiée aux camps de jour
Le spectacle Astou la Magnifique sera présenté dans plusieurs villes de l’île Perrot au cours du mois de juillet aux dates suivantes:
- Pincourt : 14, 15 et 18 juillet (ateliers de 9 h 30 à 15 h)
- L’Île-Perrot : 23 juillet (représentations à 9 h 30 et 11 h)
- Notre-Dame-de-l’Île-Perrot : 24 juillet (représentations à 10 h et 13 h)
D’autres représentations dans la région pourraient s’ajouter au calendrier.
Dans le futur, le Théâtre de l’île Perrot aimerait étendre ses activités jusqu'à Salaberry-de-Valleyfield, Rigaud et même jusque dans les musées et les résidences pour aînés si son budget le lui permet.
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