Le saviez-vous ?
Connaissez-vous l’origine de la fête du Travail au Canada ?
Contrairement à la plupart des pays dans le monde, et notamment aux Européens, qui ont instauré un jour de congé le 1er mai pour célébrer la Journée internationale des travailleurs, la fête du Travail, en Amérique du Nord, est célébrée le premier lundi de septembre, et ce, depuis les années 1880.
Mais quelle est l'origine de cette fête auparavant célébrée en grand.
L’initiative de cette journée de congé provient des États-Unis. Dans un contexte de développement du capitalisme industriel et d’avènement de la classe ouvrière, près de 15 000 travailleurs syndiqués ont défilé à New York en 1882 devant une foule estimée à 250 000 personnes.
L’objectif consistait à consacrer une journée pour honorer les travailleurs syndiqués de la ville afin de montrer leur force et leur solidarité. La date du premier lundi de septembre a été retenue non pas pour commémorer un évènement particulier, mais parce qu’elle se situe à peu près entre le 4 juillet, chômé aux États-Unis, et l'Action de grâce, le fameux Thanksgiving.
S'inspirant des États-Unis, le Canada embarque dans le mouvement en 1886. À Montréal, on célèbre la journée avec un important défilé renouvelé jusqu'en 1952. C'est en 1894 que la Chambre des communes fait du premier lundi de septembre un jour férié, le 4e à l’époque, avec trois autres fêtes chômées non religieuses : le Jour de l’An, le jour de la Confédération et la fête de la reine Victoria.
Quant au gouvernement du Québec, il a légalisé la fête en 1899. C’est à cette époque que les commissions scolaires ont pris l’habitude de retarder le début de la rentrée au lendemain de la fête du Travail.
Jusqu'au début des années 1950, ce sont les organisations ouvrières qui organisent les célébrations de la fête du Travail, au Canada. Si l'événement sert de tribune aux syndicats pour mettre de l'avant leurs revendications, il permet aussi la construction de l'identité de classe des travailleurs tout en étant un moment de repos et de socialisation à l'extérieur du travail.
À partir des années 1950, les festivités entourant la fête du Travail attirent de moins en moins de gens. Selon l'historien Jacque Rouillard, ce déclin de participation s'expliquerait, entre autres, par les changements dans le monde syndical, mais aussi par le fait que les gens préfèrent s'évader loin de la ville ou passer du temps en famille.
« De nos jours, rien ne vient marquer cette prétendue fête du premier lundi de septembre. Elle est une journée de congé chômée voulant commémorer le travail, mais elle a perdu toute sa signification originelle pour se transformer en borne symbolique, marquant la fin de l’été et des vacances et le début de l’automne avec la rentrée scolaire et le retour plein et entier au travail », précise l'historien dans un article paru en 2010 dans la Revue d'histoire de l'Amérique française.
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