Au quotidien, l’artiste en art visuel et photographe native de Pointe-Fortune et citoyenne de Vaudreuil-Soulanges, Isabelle Parson, puise son inspiration dans la nature qui l’entoure. Ce n’est donc pas étonnant qu’elle ait donné rendez-vous à Néomédia à la Jardinerie Chez BEN Garden Center & Les Serres Chlorophylle Inc. situées aux Cèdres pour jaser du processus créatif entourant son oeuvre Jardin de verre.

Le 21 février dernier en direct du Pôle civique de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Isabelle Parson dévoilait cette oeuvre d’envergure qui trônera dans le futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges dès son ouverture en 2026.

« Pour Jardin de verre, comme pour la majorité de mes autres projets, je m’inspire de la nature. À l’adolescence, j’ai commencé la photographie pour me divertir et découvrir mon patelin natal autrement. Il m’offrait une variété de milieux à photographier », raconte l’artiste trentenaire.

Ce n’est donc pas d’hier qu’Isabelle Parson capture la végétation à travers la lentille et s’en laisse inspirer pour ses oeuvres. « J’aime me rendre dans des serres comme celle-ci et déambuler dans des allées à la recherche d’inspiration. Dans le passé, j’ai occupé le poste d’assistante maraîchère à la Ferme Les Petites Écores de Pointe-Fortune. Ça m’a beaucoup aidée dans ce processus de recherche pour mon oeuvre Jardin de verre. La culture de légumes biologiques est un travail extrêmement exigeant physiquement. La passion d’Hélène Sabourin (propriétaire) pour l’agriculture, sa persévérance, son travail ardu et sa vision m’impressionnent.»

Un jardin lumineux

Pour arriver au résultat final qu’est le Jardin de verre, Isabelle Parson a traversé trois étapes.

La première a été la recherche de plantes indigènes comestibles qu’elle est allée cueillir elle-même dans la région. Elle souhaitait générer, répertorier et partager de nouveaux savoirs entourant la photosensibilité de la flore indigène, sauvage, bienfaisante et comestible de la région, puisque peu de données existent quant à la flore québécoise.

« Je voulais que le futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges compte des parcelles de nature de la région et des plantes indigènes comestibles aux multiples bienfaits. J’ai utilisé une technique répandue à travers le monde qui consiste à répertorier 80 espèces de plantes différentes dans un tableau contenant diverses informations comme le temps d’exposition de chacune d’elles», explique-t-elle.

Pour cette étape,  Isabelle a choisi de travailler avec des plantes qui se trouvent dans le plan d'aménagement paysager du futur hôpital, des plantes qui poussaient près du chantier et des végétaux de producteurs maraîchers locaux, comme la Ferme les Petites Écores.

Dans les prochains jours, ses recherches la mèneront au Jardin botanique de Montréal.

La seconde étape ayant mené à la finalité de l’oeuvre a été rendue possible grâce à la Municipalité de Pointe-Fortune. « L’administration municipale a accepté de me prêter le Pavillon d’accueil pour que je puisse convertir les plantes indigènes en jus coloré. Ce processus m’a pris environ un mois en août dernier.»

Par la suite, elle tenait à impliquer la population dans son processus créatif. Elle a donc animé des ateliers de photographie alternative dans des serres et jardineries de la région afin de permettre aux futurs usagers du centre hospitalier de faire le lien avec celui-ci et de se l’approprier.

« Au cours de ces ateliers, les gens étaient invités à colorer des bouts de papier avec le jus des plantes indigènes comestibles. À travers ces rencontres, je voulais illustrer un parallèle symbolique entre la serre et l’hôpital, tous deux voués au soin et à la culture de la vie. Je voulais aussi partager mon savoir et sensibiliser les gens sur la nature et l’environnement qui nous entourent et leurs bienfaits. »

Au total, cinq ateliers ont été proposés dans des serres ou des jardins de Vaudreuil-Soulanges, soit à Champs de Rêve avec un groupe d'élèves d'arts, études, arts plastiques de l'école secondaire de la Cité-des-Jeunes, à la serre du Collège Bourget, avec un groupe d'élèves de 6e année, à l'Atelier Paysan, à la Ferme Les Petites Écores et au Verger Labonté. 

«Lors des ateliers, les participants étaient invités à créer une oeuvre miniature avec le processus d'anthotype. Les ateliers ont permis la création de 404 mini-oeuvres, insérées dans autant de lamelles de microscopes et rassemblées dans une oeuvre collective de grand format. Au total, 125 participant.es de 2 à 89 ans ont contribué à l'oeuvre. »

Pour réaliser chaque étape de Jardin de verre, Isabelle a eu l’aide du Conseil des arts et de la culture de Vaudreuil-Soulanges et d’un comité mis sur pied par le CISSSMO. Ce dernier a notamment participé à un brainstorm qui a permis de déterminer que des objets liés au futur hôpital de Vaudreuil-Soulanges allaient être incorporés dans l’oeuvre.

Enfin, pour la dernière étape, l'artiste a assemblé les oeuvres produites par les participants avec l’aide de son père Louis. Elle a également inséré ses propres créations sous lamelle, dont une cinquantaine avec des objets cliniques ou en lien avec l'hôpital. Ces inclusions visent à faire ressortir l'aspect ludique et vivant parfois insoupçonné des objets cliniques ou de l'hôpital. 

Le tout se traduit par un grand rideau de verre coloré et transparent qui évoque la relation entre science et nature. 

Un peu de l'oeuvre à partager

Cinq des micro-oeuvres ont également servi à créer une série de cartes de souhaits remises notamment aux gens impliqués dans la Fondation de l’Hôpital et aux maires et mairesses de la région de Vaudreuil-Soulanges. 

L'oeuvre est actuellement exposée dans les locaux de la MRC de Vaudreuil-Soulanges en attendant l'ouverture de l'hôpital en 2026.

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