Littérature
L'émancipation de Nadine Blanchette
Vivant depuis toujours, ou presque, avec un trouble alimentaire, c'est à travers le personnage de Blandine que Nadine Blanchette témoigne de sa réalité dans son premier roman, Blandine, l'émancipation du cygne.
Dans ce roman autobiographique, Blandine s’ouvre à Oli, son journal intime numérique. Elle lui parle de sa vie et au fil de ses discussions elle réalise qu'elle a fait des choix et des actions qui laissaient présager une part d'ombre.
Blandine y dévoile donc des secrets. Elle avoue avoir souvent menti ou dit des demi-vérités. Elle qui tentait par tous les moyens d'être acceptée des autres, tout en étant bien différente, mais surtout, en gardant tout très bien caché.
Bien qu'elle rêve depuis son plus jeune âge d'écrire un livre, ce n'est qu'avec l'avènement de la pandémie que l'auteure de Vaudreuil-Dorion s'est réellement lancée dans l'aventure littéraire.
« Avec la pandémie, j'ai vu beaucoup de gens vivre de la détresse. Il y a beaucoup de gens qui en ont vécu à leur façon. Il y a eu beaucoup de troubles alimentaires et de troubles de santé mentale qui sont ressortis et c'est là que j'ai décidé de me lancer », soulignait l'auteur, lors de son lancement qui s'est tenu à la boutique L'Effet bulle de Vaudreuil-Dorion.
Cela dit, livrer une histoire comme celle-ci même si elle lui appartient a demandé une grande force à Nadine Blanchette. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle s'est créé un alter ego, Blandine.
« J'ai créé Blandine pour me détacher de l'histoire », confiait-elle.
Dans les premières pages du livre, on peut y lire:
Encore aujourd'hui, je n'ai pas la force d'écrire mon histoire, car cette histoire est vraie. De la rédiger me fait aujourd'hui revivre des moments qui sont difficiles, qui sont durs et qui sont véridiques. Rédiger mon récit en me créant le merveilleux personnage de Blandine me permet de me laisser libre et de livrer mon histoire... Blandine est le reflet de moi, celle qui écrit ces lignes, ces mots. J'ai ce besoin de m'exprimer et de partager mon histoire depuis longtemps, mais cela signifie que je dois arrêter de mentir. Que je dois dire à beaucoup de gens des choses non dites et des demi-vérités. Arrêter de cacher des secrets que je gardais en pensant que les protégeais. Arrêter de mentir pour dévier l'attention sur autres choses. Avouer que non, je ne vais pas aussi bien que mon sourire et ma personnalité en contrôle le montrent.
Apprivoiser les troubles alimentaires
Accessible à un public de 13 ans et plus, tant aux jeunes filles qu'aux garçons, le roman de Nadine Blanchette se veut une porte d'entrée vers la discussion sur les troubles alimentaires.
« Mon objectif en écrivant ce livre est d'ouvrir le dialogue avec et entre les gens. Je veux leur faire comprendre que les troubles alimentaires ne touchent pas juste les petites filles de 12 ans. Ils touchent aussi les jeunes garçons. Les troubles alimentaires ont une multitude de visages et de façons d'être vu. Il y a plusieurs traits de personnalités qui peuvent donner des indices à savoir si nous, ou un proche vivons avec un trouble alimentaire. Je veux créer un déclic chez les gens », explique l'auteure.
« J'aime ça dire des troubles alimentaires, parce que c'est exactement ce que c'est; des troubles. Il n'y a rien de simple là-dedans. Tout est compliqué », ajoute-t-elle.
L'émancipation
Bien que le sujet soit sombre, Nadine Blanchette assure les lecteurs qu'il y a tout de même beaucoup de lumière dans le livre.
« J'ai écrit le livre pour qu'il soit accessible à un public de 13 ans et plus. En créant le personnage de Blandine, les jeunes peuvent s'y rattacher. On y retrouve aussi beaucoup d'anecdotes. Après tout, j'ai eu une vie remplie de bévues de ma part. Ce n'est pas pour rien que mon père m'appelle Gaston Lagaffe. Quand on me disait d'aller à droite, je suis toujours allée à gauche », avoue-t-elle en riant.
À travers Blandine, Nadine Blanchette a voulu faire tomber le masque porté depuis de trop longues années et donner un peu d'espoir à ceux et celles qui vivent encore et toujours avec ce mal de vivre.
« Toutes les fois que l'on m'a tendu la main dans la vie, je ne l'ai pas prise. Mais je le dis dans le livre. Prends-la. Ouvre-toi parle, prend la main qui t'est tendue » conclut-elle.
Le livre Blandine, l'émancipation du cygne est disponible en librairie. Pour chaque copie vendue, Nadine Blanchette remettra 1$ à Anorexie et boulimie Québec.
Pour obtenir de l'aide:
Anorexie et boulimie Québec:
1 800 630-0907
514 630-0907
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