Après une absence de 10 ans
André-Philippe Gagnon à la salle Albert-Dumouchel, le 22 avril
Le seul, l’unique, l’infatigable imitateur, André-Philippe Gagnon fait son retour au Québec avec un spectacle plus personnel et plus intime que toutes ses présentations antérieures.
L’homme aux mille voix sera sur la scène de la salle Albert-Dumouchel à Salaberry-de-Valleyfield, le 22 avril, 20h. C'est un retour après 10 ans d'absence au Québec.
Près de 1h30 de numéros, tantôt en chanson, tantôt en humour et tantôt en jasant, mais toujours avec une voix capable de transformer le registre aigu en grave en passant par le médium, en quelques secondes, pour interpréter les succès d’une multitude de chanteurs québécois, canadiens, américains, européens et qui sait, un jour, pourquoi pas, chinois.
Une machine vocale qui revient à son premier public avec son spectacle Monsieur tout le monde, dans une mise en scène de Guy Lévesque.
« Ce sont les Québécois qui ont été les premiers à me faire confiance. Ce sont les premiers à toujours avoir été derrière moi. C’est mon premier public et j’en suis sincèrement reconnaissant. Merci », s’est-il exclamé sur un ton qui venait du fond du cœur.
Ce que plusieurs ne savent pas, c’est que son premier véritable admirateur a été son grand frère Fernand, qu’il aime beaucoup. « J’avais 8 ans lorsque j’ai imité le petit oiseau jaune dans Bugs Bunny, Tweety Bird, et mon frère a toute de suite reconnu le personnage », mentionne l’imitateur dans une longue et sympathique entrevue accordée à Néomédia, hier après-midi.
Sans vraiment le savoir, le petit gamin de Loretteville venait de découvrir son talent caché. Il a ensuite été acclamé, voire adulé, aux quatre coins du globe, vendant plus d’un million de billets, uniquement au Québec, en près de 40 ans de carrière.
Saint-Prosper au lieu du show de Johnny Carson
Le plus grand succès de celui, qui maîtrise son registre vocal comme pas un, est certes We are the world, qui lui a valu une invitation au populaire show de Johnny Carson aux États-Unis.
Incroyable mais vrai, l’équipe de télévision de l’une des émissions les plus écoutées au monde avait dû s’y prendre à deux reprises pour convaincre André-Philippe Gagnon de se donner en spectacle devant des millions de téléspectateurs, alors qu’il n’avait que 24 ans.
C’est que son gérant de l’époque avait refusé la première date car le Québécois était en spectacle cette date-là à Saint-Prosper en Beauce.
« J’ai su ça plusieurs années plus tard. Heureusement que l’équipe a rappelé pour proposer une autre date », dit-il en ricanant.
Conscient que We are the world a été un numéro qui l’a propulsé au sommet, faisait les premières parties de la diva Céline Dion, André-Philippe Gagnon a concocté une version québécoise.
Un numéro qu’il présente dans son spectacle Monsieur tout le monde intitulé: Le Blues du showman, une parodie du Blues du businessman, de Luc Plamondon, revisitée par Sylvain Larocque. L’interprète imite, d’un seul souffle ou presque, les voix de 14 chanteurs québécois, dont Claude Dubois, Roch Voisine, Mario Pelchat, René Simard, Richard Desjardins, Pierre Lapointe, Plume Latraverse… ça vaut le détour!
Plus de André-Philippe Gagnon
L’homme de 61 ans souligne que la pandémie lui a permis de revoir son numéro et d’y travailler plus en profondeur, avec la collaboration aux textes de Jean Kohnen. « Je me suis plus fait confiance dans une proposition entièrement renouvelée. J’avais plus de temps pour écrire moi-même. Plus de temps libre pour m’impliquer davantage dans le produit final. C’est pour ça que je dis qu’il est le plus intime de tous mes spectacles ».
Un nouveau répertoire d’imitations inédites se greffe harmonieusement à un propos personnel, mature et truffé d’humour. Parmi les nouvelles voix, preuve que Gagnon sait se renouveler, il y aura du Hubert Lenoir, Patrice Michaud, Tire LeCoyotte, sans oublier le légendaire Robert Charlebois.
« J’ai trouvé une façon de faire Robert Charlebois qui penche vers un Jim Morrison, son influence quand il était jeune », raconte celui qui a toujours un sourire accroché au visage.
En plus de rajeunir son répertoire, il a conservé ses vieux classiques tels Barry White et Mick Jagger qui chanteront de nouvelles chansons. Dans le registre nostalgique, l’inimitable imitateur marie la voix de Gilbert Bécaud à celle de Neil Diamond, un duo parfait.
Il rendra hommage aux femmes avec de magnifiques chansons comme entre autres Femmes je vous aime, de Julien Clerc.
« La mémoire musicale est, après la mémoire olfactive, celle qui procure le plus de bien aux humains. Chaque fois que nous entendons une chanson, un souvenir remonte dans nos pensées », a-t-il laissé tombé, avant de dire un chaleureux « à bientôt » et « au plaisir de se reparler ».
Au total, ce sont plus de 75 imitations qui seront présentées, question de séduire les fans conquis d’avance, et de permettre à une nouvelle génération de spectateurs de découvrir un des artistes québécois les plus marquants des 4 dernières décennies. Profitez de sa présence, car ensuite, il reprend la route pour le Canada anglais, les États-Unis et la France...
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