Culture pop
Ma première fois...en costume

Par Karina Rodrigue
Par Christopher C. Jacques
On dit qu’il y a toujours une première à tout. Certaines sont probablement plus mémorables que d’autres, sans entrer dans les détails. J’ai vécu une première qui le sera assurément.
Je suis fan de Star Wars depuis que j’ai onze ans. Ne vous inquiétez pas, je me lave tous les jours et j’ai une vie à peu près normale. Je me souviens encore des détails du moment de mon coup de foudre. C’était en 1997, alors que les cinémas faisaient jouer les fameux Special Edition de la trilogie originale. C’est à ce moment qu’est né le grand débat autour de Han shot first. Si vous ne me croyez pas qu’il s’agit d’un grand débat, Wikipedia compte une page au complet juste sur cette question.
C’était en 1997, disais-je. J’avais vu les publicités à la télé et j’étais intrigué. Quel genre de film remet-on au cinéma 20 ans après leur sortie originale ? Au moment de prendre ma décision de demander 5 $ à mon père pour aller au cinéma, c’est le Retour du Jedi qui faisait un retour sur les écrans.
Pour les néophytes, il s’agit du dernier opus de cette première vague de film. Donc, j’allais voir le dernier film sans avoir vu les deux autres avant. Mais bon, je n’ai pas vécu sous une roche pendant les 11 premières années de ma vie. J’avais vu des bouts des deux autres en reprise à TQS et je savais déjà que Darth Vader était le père de Luke Skywalker. Désolé si je vous ai divulgâché un punch.
Tout était planifié. Mon père me déposerait au cinéma avant d’aller à la partie de hockey de mon frère en soirée et il me prendrait sur son chemin du retour. Il m’avait même laissé un peu plus d’argent pour profiter de la gastronomie du Cinéma Dorion (un popcorn et un Fruitopia). Le paradis.
À partir de ce moment, tout devient un peu flou. Tout ce dont je me souviens c’est que le film est terminé, j’ai la bouche grande ouverte et sèche. Je n’ai pas touché à mon Fruitopia, ni à mon popcorn. Ma vie venait de changer. Je me souviens m’être dit que je devais finir au plus vite ma collation, sinon j’aurais dû la partager avec mon frère dans l’auto. Oh que non.
La vie d’un geek
Depuis cette soirée fatidique, ma passion pour cette galaxie très lointaine ne m’a jamais quitté. J’ai vu tous les films subséquents (plusieurs fois) à leur sortie en salle. J’ai racheté la collection complète à quelques reprises (VHS, DVD, Blu-ray) et je m’apprête à le refaire. J’ai même eu le bonheur d’assister à la grande messe des fans de Star Wars en allant à Star Wars Celebration à Chicago en avril dernier. Il s’agit de la plus grande convention dédiée à cet univers au monde. Or je n’avais jamais enfilé un costume d’un personnage de cette saga…
Soir de première
Dire que j’étais fébrile le jeudi 19 décembre serait un euphémisme. C’était la journée de première de Star Wars : Rise of Skywalker, le dernier volet de ce que l’on appelle maintenait la saga des Skywalker. En plus de cet événement, une première expérience se présentait à moi : assister à l’avant-première en costume. Pas n’importe lequel, celui du chasseur de primes Boba Fett. J’étais entouré d’une bande de fanatiques dans le cadre d’un événement organisé par Peter Schiefke, député de Vaudreuil-Soulanges, lui-même un fan invétéré de l’univers de Star Wars. C’est d’ailleurs son frère qui m’a prêté le costume pour l’occasion.
C’est une soirée que je ne suis pas près d’oublier. Il faut imaginer la scène : Des hommes normalement constitués se réunissent pour enfiler des costumes de personnages variés comme Darth Vader, Kylo Ren, Han Solo et Boba Fett. Ç’a été un grand apprentissage pour moi.
En effet, les petites tâches de la vie courante deviennent de véritables défis. Prendre place dans une voiture devient une aventure qui n’a d’égal que de tenter de sortir de la même voiture. Simplement voir où j’allais comportait aussi sa part de risques. Boba Fett porte un casque sous lequel mes lunettes ne pouvaient pas entrer. C’est sans compter le fait que la visière est petite et fumée. On doit aussi apprendre à gérer ses besoins primaires.
Pour la petite histoire, je dirais que je suis ce que l’on appelle un pisse-minute. Il est normal pour moi de devoir sortir 1 ou 2 fois pendant un film pour une envie pressante. Tout cela n’est pas un problème jusqu’au moment où je porte un costume pour lequel j’ai besoin d’un assistant lorsque vient le temps de l’enlever.
À côté de ces petits désagréments, j’ai aussi vécu tous les bonheurs du cosplay (il s’agit de l’action de se déguiser et rentrer dans la peau d’un personnage). C’était ma première fois et je dois admettre que je me suis fait prendre au jeu. Arrivés au Colisée de Kirkland, je peux dire sans trop exagérer que nous avons suscité une réaction.
Quel bonheur ce fut de prendre la pose pour des passionnés de Star Wars, surtout les enfants qui, un peu gênés, envoyaient leur père demander une photo à leur place. J’avais beau très mal voir, je pouvais bien voir leur sourire et la petite étincelle dans leurs yeux. Les plus vieux n’étaient pas en reste pour autant.
Maintenant, les questions brûlantes. Ai-je aimé le film ? Oui. Vais-je tenter l’expérience du cosplay à nouveau ? J’en ai aucune idée mais mon respect pour les gens qui en font dans les événements publics est décuplé. Et oui, c’était mémorable.