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Son bar est situé sur la rue Sauvé où des travaux majeurs sont en cours

Exaspérée par les travaux, elle demande une compensation financière à Les Coteaux

durée 18h00
19 octobre 2023
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Exaspérée par la lenteur des travaux majeurs en cours devant son commerce, Louise Cardinal, propriétaire du bar Le Rendez-Vous, à Les Coteaux, demande à être dédommager pour une perte de revenus. Coupure d'eau, pas d'accès à son commerce et refus de ses fournisseurs de venir faire des livraisons, voilà avec quoi elle compose depuis déjà huit semaines. 

Ce lundi 16 octobre, l'entrepreneuse s'est présentée au conseil municipal de Les Coteaux afin d'exposer sa situation aux élus.

Perte de plus de la moitié de ses revenus 

En entrevue téléphonique avec Néomédia, la dame fait preuve de franchise et admet que depuis le début des travaux, il y a huit semaines, elle a perdu 60 % de ses revenus. 

"Depuis le début du chantier, on compose avec des rues fermées et des détours d'un bout à l'autre de la rue Sauvé. C'est l'enfer. J'ai dû fermer mon commerce du 2 au 12 octobre parce que je n'avais aucun accès à mon entreprise ni à mon stationnement situé sur le côté. Il y avait un trou de 20 pieds si ce n'est pas plus en avant. J'ai été contrainte de cesser mes activités parce qu'il y avait une clôture à deux pieds de mes marches qui n'était pas trop solide, avec des trous. J'ai des clients de tous les âges. En après-midi, j''ai des personnes âgées qui viennent prendre un café, une liqueur, ils viennent jouer aux cartes. C'était carrément dangereux", déplore-t-elle en ajoutant qu'elle ne veut pas mettre la vie et la sécurité de ses employés et clients pour faire de l'argent. 

Elle indique que son commerce a été privé d'eau pendant trois jours à cause du chantier. " Je comprends que c'est des travaux majeurs, mais quand tu reçois des clients qui vont aux toilettes et que tu n'as pas d'eau, il faut que tu transportes des chaudières d'eau et ce n'est pas plaisant. Laver de la vaisselle sans eau, ça va aussi très mal. Un autre exemple de ce qu'on vit au quotidien. Le mercredi, je reçois une ligue de dard dont l'âge moyen des membres est 65 ans et il a fallu annuler parce que la route n'est pas carrossable et que les gens ne sont pas intéressés à se stationner dans les rues avoisinantes et à marcher 10 minutes pour arriver au commerce. Sans parler des risques d'abimer sérieusement sa voiture ", image-t-elle. 

Elle a aussi précisé, lors de sa prise de parole, avoir fait une plainte écrite à la Municipalité, mais n'avoir reçu aucune réponse une semaine plus tard. " J'ai eu l'impression lundi soir d'avoir appris certaines informations au conseil municipal et au maire sur des situations survenues dans le cadre des travaux. Il me semble que si j'étais le maire et que j'entendais de tels propos, j'irais voir sur place à la première heure le lendemain matin ou je parlerais au responsable du chantier. De mon point de vue, c'est fait n'importe comment et c'est mal géré, mais la Municipalité se cache derrière l'entrepreneur", ajoute-t-elle. 

Un chantier mal organisé

Pour la commerçante, le chantier, qui devait durer deux mois à l'origine, a été mal planifié.  Au conseil municipal, elle n'a pas mâché ses mots à l'égard de l'administration municipale. " Je ne sais pas où vous avez pris vos ingénieurs, mais les plans n'étaient pas conformes. Quand ils sont arrivés pour faire les travaux, rien ne fonctionnait. Ensuite il a fallu faire un test d'eau. Ç'a pris trois semaines pour avoir les résultats. Pendant ce temps-là, les travaux n'avançaient pas", expliquait-elle. 

Elle en rajoute. " La signalisation mise en place entre la rue Royale et le chemin de fer il y a quelques semaines était dangereuse. Des feux de circulation étaient installés, mais tout était mal pensé. Il y a des problèmes depuis le début du chantier. Le conseil répond toujours que c'est de la faute de l'entrepreneur, mais ce dernier doit suivre les consignes de la Municipalité. Rien n'est fait dans les règles de l'art. On est chanceux qu'un incendie ne soit pas survenu. On ferait quoi si le camion de pompiers ne peut pas passer? Ou si un client de mon bar a besoin d'assistance médicale? On aurait l'air fin", constate-t-elle.  

Elle précise que même son fournisseur de bière refuse de se rendre au commerce en raison de l'état des routes et des risques d'endommager son camion. "Un bar sans bière, ça ne fait pas long feu. Personne ne veut prendre le risque de venir ici. Imaginez les gens de l'extérieur qui ne connaissent pas le coin et qui atterrissent ici dans ce chantier. Il peut lourdement endommager leur voiture." 

Un dédommagement pour les commerçants? 

La présence de Mme Cardinal à la séance régulière du conseil municipal des Coteaux de ce lundi était de demander, en son nom et celui des autres commerçants qui subissent les travaux un dédommagement. " C'est ce que j'ai demandé dans ma plainte écrite à la Ville, mais on me dit que ce sont des travaux majeurs et  qu'il n'y a rien de prévu sur ce plan pour les commerçants. On me répond comme si j'étais une idiote." 

Le maire de Les Coteaux, Sylvain Brazeau, a été catégorique ce lundi en répondant à Mme Cardinal. Aucun dédommagement financier n'est prévu pour les commerçants de la rue Sauvé. 

Ça fait trois mois que j'entends des histoires du genre, mais c'est la première fois que j'entends que quelqu'un n'a pas d'eau pendant 3 jours. Le conseil municipal donne des orientations à l'administration municipale pour que des travaux se fassent. On ne va pas tous les jours sur le chantier. Plusieurs faits n'aident pas. Par exemple, le fait que la rue Sauvé soit une artère principale. Je comprends que c'est difficile ", lui a-t-il dit. 

Il s'est toutefois montré ouvert à discuter de la possibilité d'offrir une compensation monétaire avec le conseil. "On pourra en discuter éventuellement. C'est vrai que ça ne se fait pas dans les conditions optimales. Il va avoir des amendes et on fait des pressions. C'est évident que ça ne se fait pas comme on voudrait que ça se fasse. Personne ici n'aime la situation", a-t-il conclu. 

Pour le moment, aucune date n'est avancée pour la fin des travaux, ce qui inquiète Louise Cardinal. " Est-ce que la rue va être asphaltée avant l'arrivée de la neige ou on va passer l'hiver comme ça? Présentement, il n'y a pas d'asphalte et on veut faire le pavage dans les deux sections de Sauvé seront terminées, ce qui est normal. Mais le chantier devait durer deux mois et se terminer le 20 septembre. On est loin de là", termine-t-elle. 

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