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Violence conjugale: les refuges n'y arrivent plus sans «argent neuf» du gouvernement

durée 15h03
27 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les hébergements pour femmes victimes de violence conjugale n'arrivent pas à répondre à la demande au Québec. Le manque d'«argent neuf dans le budget» depuis deux ans y est pour quelque chose, selon le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Il presse le gouvernement Legault d'investir dans les ressources.

Le Regroupement fait valoir que le taux d'occupation moyen en hébergement était de 98 % en 2023-2024. Il souligne le manque important de personnel et par conséquent, l'apparition de nouvelles listes d'attente pour recevoir des services de consultation et d’accompagnement hors hébergement.

Grâce aux actions mises de l'avant au cours des dernières années dans la lutte contre la violence conjugale, davantage de femmes osent désormais demander de l'aide. Au cours des cinq dernières années, SOS violence conjugale a constaté une augmentation de 109 % des demandes d’hébergement. La demande des services externes a quant à elle doublé en quatre ans dans le réseau.

Le Regroupement affirme «qu'il est temps» que le gouvernement de la Coalition avenir Québec «ajuste les capacités de service des maisons». Il a rencontré lundi le cabinet du ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires et lui a également présenté un mémoire.

Annick Brazeau, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, indique que l'enveloppe octroyée aux maisons répond actuellement à 75 % des besoins des femmes et des enfants victimes de violence conjugale. Le manque à gagner s'élève à 57,7 millions $ pour l'ensemble des maisons, précise Mme Brazeau.

Dans un communiqué publié lundi, le Regroupement critique l'inaction du ministre responsable des Services sociaux, Lionnel Carment, affirmant que les demandes répétées pour travailler avec lui sur des solutions financières «n'ont trouvé aucun écho depuis un an».

Le Regroupement indique avoir recueilli plus de 160 lettres de partenaires provenant de partout en province appuyant les maisons dans leurs revendications de financement. Il s'agit notamment de municipalités, écoles primaires et secondaires, milieux de travail, cégeps et universités.

Dans ses efforts pour se faire entendre par le gouvernement, le Regroupement a reçu 420 cartes de vœux confectionnées dans les maisons par des femmes et des enfants hébergés ainsi que par des intervenantes et des membres de C.A. Ces cartes sont adressées aux ministres Lionel Carmant, Martine Biron et Eric Girard, pour «témoigner de l'importance des maisons dans la trajectoire des femmes et des enfants, et des risques qu'il y a à sous-investir dans les services».

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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