Une culture du silence a contribué au scandale sexuel au centre de Cité-des-Prairies
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Une culture du silence a contribué au scandale sexuel au Centre de réadaptation de Cité-des-Prairies, à Montréal. Le rapport d'enquête dévoilé mardi soutient que des employés avaient peur de représailles s'ils dénonçaient des situations inappropriées.
Quatre personnes qui ont été impliquées de près ou de loin dans cette affaire ont été congédiées. Deux gestionnaires mêlés à ces situations restent suspendus avec salaire.
C'est ce qu'a confirmé mardi Assunta Gallo, directrice de la protection de la jeunesse au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal dans le cadre de la présentation du rapport synthèse de l’enquête administrative concernant le Centre de réadaptation Cité-des-Prairies.
En point de presse à Montréal, la directrice des ressources humaines par intérim au CIUSSS, Valérie Jacob, a indiqué qu'il pourrait y avoir d'autres congédiements. Pour l'instant, elle a fait savoir qu'il y avait plusieurs employés suspendus sans préciser de nombre exact.
Rappelons qu'une enquête interne a été lancée après que «La Presse» eut révélé au grand jour, en octobre, des cas d'abus et d'inconduites sexuels au centre de Cité-des-Prairies.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mène aussi une enquête en parallèle. Il pourrait y avoir éventuellement des accusations criminelles.
Mme Gallo a confirmé qu'au moins une relation complète a eu lieu entre une employée et un jeune, dont une grossesse a découlé. Il y a eu d'autres situations d'abus et d'inconduites sexuels.
Le rapport d'enquête a mis en lumière qu'un climat de méfiance se traduisant par une loi du silence parmi les employés. Certains membres du personnel craignent des représailles s'ils dénoncent de mauvais comportements dont ils sont témoins.
Une panoplie de mesures ont été présentées dans le rapport pour briser cette loi du silence. Mme Gallo a dit que de sortir publiquement pour encourager les personnes à dénoncer toute situation problématique faisait partie des stratégies pour briser la loi du silence.
Le rapport souligne également que la majorité du personnel éducatif en milieu de garde est constituée de jeunes femmes non expérimentées. On peut lire qu'«il y a une perte d’expertise, les éducateurs et les éducatrices expérimentées quittent leur fonction».
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne