Une communauté religieuse du Québec souhaite utiliser des champignons magiques
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Par La Presse Canadienne, 2024
Un groupement religieux au Québec affirme que Santé Canada se traîne les pieds dans sa décision d'autoriser ou non ses fidèles à utiliser des champignons magiques dans leurs cérémonies.
Le «Sanctuaire de la gratitude» et son révérend supérieur Alain Menier affirment dans une requête déposée en Cour fédérale que les membres de la communauté doivent consommer des «champignons magiques» pour pratiquer leurs rites religieux.
Dans sa requête déposée début octobre à Ottawa, l'organisme religieux à but non lucratif plaide que ses membres reçoivent «leurs propres enseignements lorsqu'ils entrent dans l'espace sacré ouvert par la consommation de champignons à psilocybine» — communément appelés «champignons magiques».
Le groupe affirme que les cérémonies sont effectuées en toute sécurité et légalement, et que M. Menier avait demandé pour la première fois en janvier 2022 à Santé Canada une exemption à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
La requête en Cour fédérale indique que Santé Canada a envoyé depuis deux questionnaires à M. Menier, avec 41 questions au total, mais des mois se sont écoulés sans réponse de la part d'Ottawa.
Le «Sanctuaire de la gratitude» veut obliger Santé Canada à se prononcer sur l'exemption parce que ses membres «ne peuvent pas mener leurs cérémonies religieuses» sans la psilocybine.
M. Menier et son groupe affirment que leurs «droits à la liberté religieuse sont violés» par l'absence d'exemption et ils souhaitent qu’un tribunal oblige la ministre de la Santé mentale et des Dépendances à décider d’accorder ou non la demande.
«Aucun préjudice ne résultera du fait que la ministre continue de traiter la demande d’exemption», lit-on dans la requête. «Au contraire: la ministre accordera la demande et permettra aux demandeurs de pratiquer leur religion, ou elle informera les demandeurs des informations supplémentaires nécessaires, ou alors de son intention de refuser la demande d'exemption.»
Santé Canada a indiqué qu’il examinait la question des exemptions religieuses dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
Un avocat du Sanctuaire de la gratitude n’a pas immédiatement répondu à un message demandant des commentaires.
Darryl Greer, La Presse Canadienne