Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Un contexte de soldes d'après Noël bien différent de celui des années précédentes

durée 13h02
26 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Dans un contexte économique bien différent de celui de l'année dernière, avec une compétition internationale plus féroce et déloyale que jamais et moins de deux semaines après la fin de la grève à Postes Canada, les soldes d'après Noël seront assurément différents de ceux des années précédentes, affirme le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Un sondage effectué par le CQCD auprès de consommateurs montre que 73% d'entre eux se disent inquiets de leur situation financière, ce qui les pousse à revoir leur stratégie d'achat à l'approche de ces périodes de rabais.

Selon le PDG du CQCD, Damien Silès, davantage de personnes ont décidé cette année d'attendre les jours de rabais, comme le Vendredi fou ou les soldes d'après Noël. L'an passé, elles étaient 40% à attendre ces grandes journées de rabais pour faire leurs achats, contre 56% cette année.

«L'année dernière, c'était plus étalé dans le temps et on voit que, cette année, les dates de soldes sont très importantes pour les consommateurs, et ce, plus que l'année dernière, a expliqué Damien Silès en entrevue avec La Presse Canadienne. On voit qu'au niveau du désir des gens, la volonté est d'utiliser les journées à rabais pour être capable d'acheter.»

«Ça reste toujours une tradition bien ancrée, mais on voit qu'il y a des problèmes économiques toujours présents auprès des consommateurs, un achat en ligne qui augmente et une période des rabais qui est très longue.»

Pour M. Silès, il ne fait aucun doute que la grève à Postes Canada a eu un impact significatif sur les ventes lors des soldes d'après Noël de cette année.

«La grève de Postes Canada a fait changer pendant un mois les paradigmes des consommateurs, en les poussant plus vers la vente en ligne, a-t-il ajouté. On peut voir l'agressivité des sites en ligne qui ont profité de la grève de Postes Canada.»

Une «compétition internationale souvent déloyale»

La conjoncture internationale a aussi son mot à dire dans les soldes de cette fin d'année. Pour Damien Silès, le commerce de détail québécois n'a guère le choix que de s'adapter face à un commerce mondial qui n'a que faire des régulations canadiennes.

«On est dans un contexte mondial où vous pouvez acheter en 24h des affaires qui coûtent très peu cher sur des sites internet avec une qualité catastrophique, explique le PDG du CQCD. Le commerçant lambda est donc obligé de réagir par rapport à ça, sinon il meurt, car c'est une compétition internationale souvent déloyale.»

Il déplore ainsi l'obligation qu'ont les commerçants locaux de se plier à une multitude de critères de sécurité alors que des milliers d'articles venant de l'étranger et non contrôlés vont pouvoir rentrer sur le territoire. Dans une lettre ouverte adressée il y a trois semaines à Ottawa, le CQCD et une vingtaine d'entreprises ont donc demandé au gouvernement fédéral d'agir pour que les lois soient appliquées.

«Ce qu'on demandait c'était la possibilité de contrôler, de vérifier et de permettre d'avoir un commerce équitable et loyal, ce qui est loin d'être le cas actuellement, a expliqué M. Silès. En Chine, on va fabriquer le même produit (qu'ici), sans droit de fabrication, et, en 24 heures, ils vont pouvoir inonder le marché québécois à des prix dérisoires, sans être contrôlés ni vérifiés.»

Face à une compétition internationale féroce, les commerçants québécois s'adaptent notamment avec le développement du commerce circulaire, qui est de plus en plus important ou encore du marketing écoresponsable.

Selon Damien Silès, les soldes d'après Noël représentent jusqu'à 40% du chiffre annuel du commerce de détail québécois qui s'élève à près de 178 milliards $ de ventes, soit 7% du PIB.

Malgré tout ça, Damien Silès s'attend tout de même à une journée de soldes d'après Noël «fortement occupée». Il tient toutefois à rappeler aux consommateurs d'être respectueux et souriants face aux commerçants qui accueillent toute la journée la clientèle dans leur magasin.

Quentin Dufranne, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge