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Trudeau en Ukraine pour démontrer la solidarité canadienne après deux ans de guerre

durée 07h45
24 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

VARSOVIE, Pologne — Le premier ministre Justin Trudeau est apparu samedi dans la capitale ukrainienne de Kyiv, aux côtés d’autres dirigeants mondiaux, sur le site de l’une des premières et des plus féroces batailles de la guerre pour marquer le deuxième anniversaire de l’invasion russe dans ce pays.

«Deux ans après que la Russie ait lancé son invasion de l'Ukraine, le soutien du Canada pour la population ukrainienne reste inébranlable», a indiqué Justin Trudeau dans un gazouillis sur le réseau social X, vers 3 h 50 samedi matin, heure du Québec.

«Pour réaffirmer ce soutien, je suis à Kyiv avec @CAFreeland et @BillBlair», a précisé le premier ministre canadien.

M. Trudeau est apparu à l’aéroport d’Hostomel aux côtés de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, de la première ministre italienne Giorgia Meloni et du premier ministre belge Alexander De Croo dans une manifestation de solidarité mondiale.

Derrière eux, les carcasses brûlées des avions détruits et des murs noircis de l’aéroport juste à l’extérieur de la capitale ont servi de toile de fond, un rappel amer des premiers jours de l’invasion, le 24 février 2022.

«Poutine était sûr de pouvoir facilement prendre des cibles stratégiques comme cet aéroport. Les forces russes ont essayé de faire fonctionner rapidement l’aéroport de Hostomel - et avec lui, Kyiv », a déclaré M. Trudeau lors de son discours. 

«Eh bien, nous sommes ici aujourd’hui parce qu’il avait tort.» 

Le président russe Vladimir Poutine a lancé son assaut en Ukraine le 24 février 2022. Ses parachutistes ont attaqué l’aéroport quelques heures après le début de ce qu’il a appelé une «opération militaire spéciale» dans le pays.

Deux ans plus tard, les vestiges de cette bataille étaient visibles derrière les dirigeants alors qu’ils prenaient la parole à leur tour sur le podium — preuve persistante du conflit sanglant et violent qui continue de faire rage.

«Poutine ne peut pas gagner, a déclaré M. Trudeau. L’Ukraine connaîtra la victoire».

L’ancien premier ministre britannique Boris Johnson était également présent pour l’anniversaire, ainsi que le ministre canadien de la Défense Bill Blair et la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland. Le président américain Joe Biden n’était pas attendu. 

Comme il l’a fait depuis le début, Justin Trudeau a de nouveau promis de veiller à ce que le Canada soit aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra pour remporter la victoire.

Toutefois, le gouvernement fédéral n’a pas encore fourni toute l’aide militaire promise, ce qui a incité les critiques à accuser le premier ministre de revenir sur sa parole. 

M. Trudeau devrait participer à plusieurs commémorations tout au long de la journée, y compris le dépôt d’une couronne de fleurs, avant de terminer la journée par une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

«Vous vous êtes battus avec une ingéniosité et une ténacité qui ont montré au monde entier ce dont les Ukrainiens sont capables, a déclaré le premier ministre Trudeau.

Vous êtes le fer de lance qui va déterminer le cours du 21e siècle», a-t-il ajouté, précisant que cette guerre dépasse les frontières de l'Ukraine puisqu'elle défend aussi la démocratie.

Deux ans après l'entrée des premiers chars d'assaut russes en sol ukrainien, les pays européens ont du mal à trouver suffisamment d’armes pour envoyer à Kyiv, tandis que la nouvelle aide des États-Unis d’une valeur de 60 milliards $ est au point mort en raison de divergences politiques au Congrès américain.   

Les retards ont frustré le président Zelensky, qui craint, comme d’autres, que de tels retards et conflits politiques internes ne fassent le jeu du président russe Vladimir Poutine.   

Pas plus tard que la semaine dernière, la Russie a pris le contrôle de la ville d’Avdiïvka, à environ 706 kilomètres à l’est de la capitale de l'Ukraine, où les troupes se sont battues férocement autour d'une usine chimique locale pendant des semaines.   

Vendredi soir, une attaque de drone russe a frappé un bâtiment résidentiel dans la ville méridionale d’Odessa, tuant au moins une personne et en blessant plusieurs autres.   

M. Zelensky lui-même a averti ses alliés la semaine dernière qu’un «déficit artificiel» d’armes risquait de donner à la Russie un avantage dangereux.   

Pendant ce temps, le président américain Joe Biden a critiqué les républicains au Congrès des États-Unis alors qu'ils empêchent l'adoption d'une loi pour maintenir le soutien à l'Ukraine.  

«L’incapacité à soutenir l’Ukraine en ce moment critique ne sera pas oubliée. Le moment est venu pour nous d’être forts avec l’Ukraine et unis avec nos alliés et partenaires», a déclaré le président Biden dans un communiqué.   

«Il est maintenant temps de prouver que les États-Unis défendent la liberté et ne s’inclinent devant personne», a-t-il souligné.  

M. Biden a réprimandé ses adversaires politiques, y compris l’ancien président Donald Trump pour sa rhétorique enflammée sur l’Ukraine et son manque de soutien qui frise ce que l’actuel commandant en chef qualifie de «négligence criminelle».   

La démonstration de solidarité du premier ministre Trudeau à Kyiv offre également l’occasion d’aider à rétablir les relations après une gaffe lors de la visite du président Zelensky à Ottawa l’automne dernier qui a déclenché une situation embarrassante à l’échelle internationale. 

Avec le président ukrainien à la Chambre des communes, les députés ont rendu un hommage de héros de guerre à un ancien combattant canado-ukrainien qui s’est avéré avoir combattu pour les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. 

L’incident a fait les manchettes dans le monde entier, a suscité des excuses du premier ministre canadien, a coûté son travail à l’ancien président de la Chambre des communes, Anthony Rota, et a fourni du matériel à la machine de propagande russe.

Par Laura Osman à Varsovie avec les dossiers de Nathan Denette à Kyiv et The Associated Press. 

Laura Osman, La Presse Canadienne

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