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Tribunal: demander de porter un masque au travail en CHSLD n'est pas du harcèlement

durée 12h02
10 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Une employée dans un CHSLD qui alléguait avoir été congédiée parce qu'elle avait dénoncé une situation de harcèlement psychologique, a perdu sa cause, alors que la preuve a plutôt démontré que c'était son refus répété de porter un masque durant des éclosions de COVID dans ce centre qui avait poussé l'employeur à mettre fin à sa période d'essai.

La technicienne en hygiène et salubrité travaillait auprès de personnes âgées vulnérables, à la santé fragile.

Or, il y a eu des éclosions de COVID en décembre 2022 et janvier 2023 dans certaines unités du centre d'hébergement où elle travaillait.

Pour étayer sa plainte alléguant du harcèlement psychologique, elle a soutenu que l'employeur l'avait «écoeurée» avec le port du masque, «alors que ce n'était pas important puisque des résidents atteints de troubles cognitifs sortaient parfois de leur chambre sans en porter», selon elle, relate le Tribunal.

Elle a aussi allégué que ses collègues de travail lui faisaient la vie dure et cherchaient à la prendre en défaut.

Dans sa décision, le juge administratif François Demers souligne qu'il est déterminant que la salariée a admis avoir eu «assez souvent» des «enjeux» avec le port du masque de protection. Elle soutenait qu'il l'empêchait de respirer normalement.

Des collègues de travail, dont l'assistante-infirmière-chef, lui ont plusieurs fois rappelé qu'elle devait porter son masque de façon appropriée, d'autant plus qu'il y avait des éclosions de COVID, mais elle répondait «je ne suis pas malade», «j'ai chaud» ou «j'ai oublié», relate le Tribunal.

Le Tribunal a finalement jugé que «le motif lié au port du masque de protection invoqué par l'employeur pour mettre fin à la période d'essai est sérieux». La travailleuse n'y a travaillé que neuf semaines.

«L'employeur convainc donc le Tribunal que la réclamation d'un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique n'a joué aucun rôle dans la décision de congédier» la salariée.

La plainte de la travailleuse, qui alléguait avoir été congédiée parce qu'elle avait réclamé un environnement de travail exempt de harcèlement psychologique, est donc rejetée.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

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