Salle comble et rires aux éclats pour «Deux femmes en or» au Festival Sundance

MONTRÉAL — La cinéaste Chloé Robichaud s'est dite «soulagée et confiante» face à l'accueil chaleureux que lui a réservé le public réuni la veille à l'occasion de la première mondiale de son film «Deux femmes en or» dans la catégorie World Cinema Dramatic Competition du festival américain du film de Sundance.

Chloé Robichaud ne pouvait pas rêver mieux pour sa première participation du célèbre festival de cinéma indépendant, alors que son film était présenté samedi à un public majoritairement anglophone obligé de lire les sous-titres pour en comprendre l'histoire.

«Je suis rendue à mon quatrième film, j'en ai vécu des projections, et je peux vous dire que, pour celle-là, il y avait vraiment une belle énergie avec la foule, a expliqué la scénariste et réalisatrice en entrevue avec La Presse Canadienne. Je me demandais comment l'humour allait passer, mais ça passait extrêmement bien, donc c'est très rassurant.»

La cinéaste a assuré que le public «riait et riait» face à cette adaptation scénarisée par Catherine Léger, du film écrit par Claude Fournier et Marie-Josée Raymond sorti en 1970. Laurence Leboeuf et Karine Gonthier-Hyndman y incarnent deux voisines qui — a un moment de leur vie, où elles sont déconnectées de leur propre personne — vont réussir à renouer avec elles-mêmes en vivant ensemble des aventures rocambolesques tout en embrassant leur propre plaisir.

Catherine Léger avait elle-même signé l'adaptation théâtrale du vieux film pour La Licorne en 2023. La pièce sera à l'affiche du 19 au 23 février du Théâtre du Nouveau Monde de Montréal.

Pour Chloé Robichaud, l'accueil reçu au Festival Sundance laisse présager un tout aussi bon accueil de la part du public canadien.

«Ça m'a vraiment donné confiance par rapport à la réception qu'on allait avoir à la maison, a-t-elle dit. Donc, en ce moment, je dirais que c'est un mélange de soulagement, puis de confiance.»

La cinéaste a expliqué avoir reçu beaucoup de messages après la première projection, venant de personnes touchées par cette comédie qui parle de relations de couple avec ces deux jeunes mères qui vivent des difficultés dans leur couple.

«Ça résonne de toute évidence à ce niveau-là», a affirmé Choé Robichaud.

C'est sur les bancs de l'école qu'elle a vu pour la première fois «Deux femmes en or» alors qu'elle était étudiante en cinéma.

«Je trouvais ça assez incroyable et assez féministe d'avoir ces deux femmes-là (...) qui revendiquaient leur sexualité dans leurs propres termes, explique Chloé Robichaud. J'avais envie de voir comment adapter ça aujourd'hui afin de voir comment nos mœurs ont évolué (...) depuis 30 ans.»

«Certaines choses ont changé, puis certaines choses, non, a-t-elle ajouté. Je pense que c'est les questions que je soulève.»

Une deuxième projection du film a eu lieu dimanche après-midi. Deux autres films canadiens étaient également présentés lors du festival : «Endless Cookie» de Seth et Peter Scriver et «Dead Lover» de Grace Glowicki.

Quentin Dufranne, La Presse Canadienne