Rôle des journalistes: la FPJQ condamne la déclaration du ministre Bonnardel
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a vivement condamné la déclaration du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, qui a écrit que les médias encouragent les militants qui ont bloqué le pont Jacques-Cartier «à recommencer», en leur donnant la parole.
La déclaration «malheureuse» et «troublante» du ministre mardi matin est «un exemple de plus» du «manque de compréhension» de certains élus du rôle que jouent les journalistes dans la société, a réagi le président de la FPJQ.
«Il se trompe complètement de cible, c’est évident que c’est le travail des journalistes, des médias, de rapporter et de rendre compte d’un événement qui affecte le quotidien de milliers de personnes», a expliqué Éric-Pierre Champagne.
«Questionner les motivations des deux individus qui ont commis ce geste-là» fait évidemment partie du travail des journalistes, a ajouté le président de la FPJQ, en entrevue avec La Presse Canadienne.
Mardi matin, le ministre de la Sécurité publique du Québec a dénoncé, sur le réseau social X, la couverture médiatique de la manifestation qui a forcé la fermeture du pont Jacques-Cartier.
«Ce genre de geste de désobéissance civile n’est pas une façon de se faire entendre. Il s’agit d’une manière égoïste d’attirer l’attention et démontre seulement un grand manque de jugement et de respect de la part des organisateurs pour les Québécois. D’ailleurs, donner du temps d’antenne à ces groupes extrémistes, c’est leur donner raison et les encourager à recommencer», a écrit le ministre dans un message qui coiffait un article du Journal de Montréal.
La Presse Canadienne a demandé à un attaché de presse du ministre s’il pouvait clarifier ce qu’il avait à reprocher aux journalistes.
«Le contexte est assez explicatif, je pense, c'est de donner du temps d'antenne», a répondu Maxime Bélanger.
L’agence de presse a ensuite demandé à l’attaché de presse si le fait «d’interviewer les gens qui sont sur le pont» ou «des membres de leur groupe» équivaut à «les encourager à recommencer».
«Ça me semble être en ligne avec ce qu'on a dit», a répondu Maxime Bélanger qui a plus tard décliné une demande d’ entrevue avec François Bonnardel sur le rôle des journalistes lors d’une manifestation semblable.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne