Rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé sur l'accès aux soins
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Par La Presse Canadienne, 2024
TORONTO — Selon un nouveau rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé, 83 % des adultes au pays ont un médecin de famille régulier, mais 5,4 millions d’adultes canadiens n’en ont toujours pas — sans compter les Québécois.
Les données du Québec n’étaient pas disponibles pour ce rapport, mais le seront à l’avenir, assure l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS).
Selon le rapport publié jeudi, les Canadiens hors Québec âgés de 65 ans et plus sont plus susceptibles d’avoir accès à un médecin de famille ou à une infirmière praticienne que les jeunes adultes de 18 à 34 ans. L’accès aux soins de première ligne est le plus élevé en Ontario et le plus faible au Nunavut.
Le rapport mesure les priorités de base en matière de santé convenues par le gouvernement fédéral et les provinces et territoires, notamment l’amélioration de l’accès aux soins de première ligne, la réduction des temps d’attente pour les consultations en santé mentale et en toxicomanie, le recrutement de plus de travailleurs de la santé, la réduction des temps d’attente pour les interventions chirurgicales et l’augmentation de l’utilisation des informations médicales électroniques.
L’institut recueillera également des données pour mesurer les progrès réalisés sur deux autres priorités en matière de santé dans un avenir proche, notamment s’assurer que les personnes âgées peuvent vieillir dans la dignité et améliorer la «sécurité culturelle» des patients autochtones dans le système de santé.
Un rapport annuel sera publié pour mesurer les progrès réalisés dans ces priorités en matière de soins de santé à travers le pays, déclarait mercredi en entrevue le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland.
Le rapport de jeudi indique que les retards pour une chirurgie signalés pendant la pandémie de COVID-19 ont diminué et que le nombre d'interventions chirurgicales effectuées est revenu en grande partie aux niveaux d'avant la pandémie dans tout le Canada (toujours hors Québec).
Le ministre Holland a déclaré que chacune des ententes de financement des soins de santé signées avec les provinces et les territoires comprend des objectifs concernant le nombre de médecins et d'infirmières qui doivent être ajoutés aux réseaux. De nombreuses localités rurales et communautés autochtones sont particulièrement touchées par la pénurie de soins de première ligne, a déploré le ministre fédéral.
Au-delà de recruter des médecins, des infirmières praticiennes et des infirmières d'autres provinces et territoires, la solution nécessite un «effort soutenu» pour encourager davantage de membres des Premières Nations, de Métis et d'Inuits — ainsi que d'autres personnes vivant dans de petites villes et des zones rurales — «à choisir des carrières dans le domaine de la santé et à voir vraiment beaucoup plus de personnes servir leurs propres communautés», a estimé M. Holland.
Le rapport de l'ICIS souligne que même s'ils ont un fournisseur de soins de première ligne, un sondage récent a montré que les Canadiens «ont toujours plus de difficulté à obtenir des rendez-vous le jour même, le lendemain, le soir ou la fin de semaine» comparativement aux personnes de neuf autres pays à revenu élevé, dont les États-Unis et le Royaume-Uni.
Cheryl Chui, directrice de l’analyse du système de santé à l’ICIS, a déclaré qu’une des autres priorités en matière de soins – l’utilisation de systèmes d’information sur la santé électroniques connectés – est un élément important de la résolution de la pénurie de soins de première ligne.
Ces systèmes d’information électronique sur la santé «permettront un meilleur partage de l’information et réduiront une partie du fardeau administratif auquel sont confrontés les professionnels de la santé», a-t-elle déclaré.
Nicole Ireland, La Presse Canadienne