Pierre Poilievre veut soutenir l'Ukraine en vendant l'énergie canadienne
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le chef conservateur Pierre Poilievre n'a pas hésité à apporter son soutien à l'Ukraine quelques jours après le revers qu'a subi le président Volodymyr Zelensky face au président américain Donald Trump, ajoutant que le Canada pourrait en faire plus pour aider le pays européen en vendant ses ressources naturelles.
M. Poilievre a indiqué que l'Ukraine est «victime d'une agression épouvantable et vicieuse de la Russie» lors d'un point de presse tenu dimanche matin à Ottawa. Il était alors interrogé sur sa réaction concernant l'échange corsé qui a eu lieu vendredi au bureau Ovale entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et le vice-président JD Vance.
«Nous soutenons l'Ukraine et le droit des Ukrainiens de retrouver leur liberté et leur terrain. Personne ne devrait appuyer (Vladimir) Poutine. On devrait tous être unis pour défendre les démocraties contre l'agression des dictatures», a-t-il statué.
Un sommet européen se tenait dimanche pour établir les conditions d’une paix durable en Ukraine sans impliquer les États-Unis. Le premier ministre Justin Trudeau est le seul nord-américain présent à cette rencontre des dirigeants européens.
Selon M. Poilievre, le Canada aurait pu et devra en faire plus à l'avenir pour «briser les finances de la Russie». Il juge que cela passe par la mise en place d'un projet d'oléoduc comme celui d'Énergie-Est ou les projets de GNL, qui permettraient de vendre du pétrole ou du gaz naturel canadiens en Europe.
Ces arguments font d'ailleurs partie du plan des conservateurs afin de se préparer aux possibles droits de douane que les États-Unis pourraient imposer au Canada dès mardi.
S'il est élu premier ministre, M. Poilievre s'engage donc à abroger la loi C-69 qui interdit la construction de nouveaux oléoducs et donner le feu vert aux projets de GNL.
«Je me demande des fois, si on avait un million de barils de pétrole canadien capables d'être vendus aux Européens aujourd'hui, si on pouvait vendre notre gaz naturel aujourd'hui, est-ce que la Russie aurait pu financer une guerre pendant trois ans? La réponse est probablement pas, parce que la seule façon que Poutine est capable de payer ses factures, c'est en monopolisant le marché européen», a-t-il avancé.
Le dirigeant conservateur a également pris la parole au sujet de la menace de droits de douane qui continue de planer sur le Canada. Pour lui, il est clair que tout tarif envers le Canada n’est pas justifié.
Il a soutenu que le pays doit reprendre le contrôle de son économie, et ce, peu importe la décision du président américain.
«M. Trump pourrait encore décider de changer d'avis, mais s'il change d'avis, ça ne devrait pas changer notre plan domestique, on doit plutôt reprendre le contrôle de notre économie et devenir fort, autonome et souverain», a affirmé M. Poilievre.
Audrey Sanikopoulos, La Presse Canadienne