Ottawa appelé à agir contre les plateformes chinoises Shein et Temu
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Une vingtaine d'acteurs du commerce du détail au Québec demandent l'intervention d'Ottawa pour encadrer des plateformes chinoises de vente en ligne, comme Temu et Shein, accusées de «commerce déloyal et dangereux».
Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) interpelle des ministres fédéraux et provinciaux dans une lettre déposée en début de semaine et cosignée par 22 organisations et détaillants.
Les signataires soutiennent que «les géants chinois de la vente en ligne (...) envahissent le marché canadien avec leurs produits à bas prix, souvent au détriment de nos commerces locaux et de nos standards de qualité, de sécurité et de respect de l'environnement».
Ils accusent ces plateformes d'avoir «des pratiques de production critiquables et des normes de qualité inférieure». Ils pointent notamment que «plusieurs des produits provenant de ces sites sont non conformes aux exigences de santé et de sécurité» au Canada.
Le CQCD et les 22 cosignataires évoquent que ces sites «violeraient aussi les lois canadiennes sur les droits de propriété intellectuelle, copiant sans vergogne des modèles de plus petites marques qui connaissent un bon algorithme de vente».
En revanche, soulignent-ils, les entreprises locales doivent respecter une panoplie de lois, de réglementations et d'exigences. «Ce déséquilibre crée une concurrence déloyale qui fragilise grandement notre tissu économique, met en péril des milliers d’emplois et représente un danger pour la population», écrivent-ils.
Leur lettre appelle le gouvernement fédéral à mettre en œuvre des mesures de taxation et des normes équitables de régulation.
Entre autres, ils réclament l’application d’un «bonus-malus» comme en France, où, depuis le printemps, le consommateur doit payer un montant supplémentaire sur chaque vêtement acheté sur ces plateformes. Les sommes sont ensuite versées pour soutenir les entreprises textiles locales, explique-t-on dans la lettre.
Les signataires demandent également une enquête sur la conformité et la légalité aux lois canadiennes en matière de protection des consommateurs, et que ces plateformes soient reconnues «comme des opérateurs économiques, afin qu’elles soient juridiquement responsables de leurs produits».
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne