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Les garderies «non participantes» en Ontario recevront moins de financement en 2025

durée 12h35
6 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Les garderies de l'Ontario qui ne participent pas au programme national de places à 10 $ par jour perdront bientôt le financement provincial pour offrir des subventions aux familles à faible revenu, et leur personnel pourrait voir son salaire baisser de 2 $ l'heure.

Dans une note envoyée aux garderies agréées décrivant les changements apportés au mode de financement provincial du programme de places à 10 $ par jour, un sous-ministre adjoint de l'Éducation a écrit qu'à partir de 2025, les garderies non participantes ne recevront plus de financement de routine comme «les subventions générales de fonctionnement, les subventions aux frais de garde ou les subventions pour augmentation salariale».

Les familles qui reçoivent déjà des subventions pour les frais de garde continueront d'en bénéficier jusqu'à ce que l'enfant quitte la garderie ou ce service en particulier, indique la note. Mais les nouvelles familles ne pourront pas accéder aux subventions pour les enfants de cinq ans et moins dans les garderies en dehors du système de places à 10 $ par jour.

Le ministère indique que cet argent servira plutôt à financer le programme de places en service de garde à 10 $ par jour «afin d'assurer son succès». Le mois dernier, le ministère de l'Éducation avait annoncé une nouvelle formule, attendue, pour le financement des garderies dans le cadre du programme à 10 $ par jour, après que de nombreux propriétaires ont déclaré qu'ils avaient du mal à maintenir leurs portes ouvertes, le gouvernement provincial se contentant de remplacer les revenus provenant des tarifs réduits pour les parents.

La nouvelle approche vise à couvrir les coûts réels des propriétaires de garderies et leur donner une certaine flexibilité, ce qui, selon plusieurs, stabilisera le secteur pour l'instant, même si cela n'est peut-être pas idéal pour la croissance à long terme.

Les changements qui accompagnent la suppression du financement des garderies non participantes rendront leur fonctionnement plus difficile et donc plus laborieux pour les familles d'accéder à des services de garde en dehors du système à 10 $ par jour, a déclaré Andrea Hannen, directrice générale de l'Association of Day Care Operators of Ontario.

«Lorsque ces garderies perdront l'accès au financement provincial, y compris la possibilité pour leur personnel de recevoir des augmentations salariales provinciales, et pour les familles qu'elles desservent de recevoir des subventions provinciales pour les frais de garde, elles devront soit fermer leurs portes, soit augmenter considérablement leurs tarifs», a-t-elle estimé.

«Cela signifie moins de choix de services de garde agréés pour les familles aux moyens modestes.»

Objectif: créer des places

Les propriétaires de garderies participantes offrent des tarifs réduits aux parents, mais ceux qui ne font pas partie du programme de places à 10 $ ont la possibilité de fixer leurs tarifs en fonction des coûts d'exploitation, a précisé une porte-parole de la ministre de l'Éducation, Jill Dunlop.

En vertu de l'accord conclu entre l'Ontario et le gouvernement fédéral pour joindre le programme à 10 $ par jour, le gouvernement ontarien doit créer 86 000 nouvelles places en garderie. Mais, jusqu'à présent, alors qu'il y a eu environ 51 000 nouvelles places, seulement 25 500 relèvent du système à 10 $ par jour, selon les responsables.

Le gouvernement provincial affirme qu'un plafond fédéral sur le pourcentage de places à but lucratif au sein du système freine la croissance, car les municipalités doivent refuser des demandes pour des milliers de places potentielles parce qu'elles sont créées par des propriétaires de garderies à but lucratif.

«Nous continuons à demander au gouvernement fédéral de lever le plafond imposé aux fournisseurs à but lucratif, ce qui limite la possibilité pour les exploitants de rejoindre le programme à 10 $ par jour et d'accéder au financement, et limite la disponibilité de places de garde abordables à proximité de chez eux», a écrit la porte-parole de la ministre Dunlop, Edyta McKay, dans un courriel.

La ministre fédérale de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jenna Sudds, a répondu qu'elle était ouverte à une discussion sur la levée du plafond, mais qu'elle avait d'abord besoin de plus d'informations sur la manière dont la province essaie de stimuler la création de places à but non lucratif, car le système à 10 $ par jour est censé être principalement public et à but non lucratif.

Alana Powell, directrice générale de l'Association des éducatrices de la petite enfance de l'Ontario, a déclaré que même si l'objectif d'un système public est louable, la perte de l'augmentation salariale de 2 $ l'heure sera énorme pour le personnel en dehors du système à 10 $ par jour.

«Bien que nous soutenions la priorité accordée aux mouvements vers le système pancanadien et le développement du système financé par l’État, il serait dévastateur pour tout éducateur de subir une perte de salaire, en particulier à un moment comme celui-ci», a-t-elle déclaré.

L’augmentation salariale, qui s’applique aux éducatrices de la petite enfance inscrites et aux autres travailleurs de la petite enfance dans les garderies agréées, est en place depuis 2016.

Après avoir signé le programme de places à 10 $ par jour, l’Ontario a fixé un salaire minimum pour les éducatrices, puis a augmenté ce salaire minimum à 23,86 $ l’heure cette année, après avoir été critiqué pour son niveau trop bas pour faire une brèche dans une crise de recrutement et de rétention de personnel. Les défenseurs de la cause affirment que ce niveau est encore trop bas pour attirer et garder suffisamment de travailleurs pour doter les 86 000 nouvelles places promises.

Allison Jones, La Presse Canadienne

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