Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Les différents ordres de gouvernement obtiennent la note de C+ en habitation

durée 17h27
26 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Pour la seconde année consécutive, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a remis aux différents ordres de gouvernement leur bulletin de notes 2024 sur l'habitation. Avec la note de C+, l'APCHQ souhaite reconnaître certaines avancées de la part des gouvernements visant à favoriser l'accès à la propriété et à soutenir le secteur, mais également leur rappeler que de nombreux défis persistent.

Alors que l'APCHQ leur avait attribué un C- l'an dernier, sa vice-présidente, Développement stratégique, affaires publiques et innovation, Isabelle Demers, constate une reprise tranquille dans le secteur immobilier et des conditions de marché qui s'améliorent au Québec. Malgré ces timides améliorations, l'accès à la propriété demeure très difficile pour toute une génération et les mises en chantier demeurent insuffisantes pour combler les besoins et la demande tout en ramenant l'abordabilité.

«Il va falloir que les gouvernements poursuivent leurs efforts pour qu'essentiellement les mises en chantier se fassent plus rapidement, mais aussi que ce soit des constructions de qualité pour que ça puisse se faire aussi dans la durabilité», a expliqué Isabelle Demers en entrevue avec La Presse Canadienne.

Elle salue plusieurs gestes posés dans la dernière année qui permettront aux plus de 1100 municipalités québécoises d'être plus agiles et flexibles dans l'émission de permis ou dans le zonage approprié pour faciliter les projets en habitation.

Malgré les nouveaux pouvoirs octroyés aux municipalités, Mme Demers déplore que ces derniers «semblent sous-utilisés et même parfois méconnus» par les Villes.

«Nous on fait une tournée du Québec, on rencontre plusieurs maires de ces municipalités et ils ne sont pas tous au courant de ces superpouvoirs là, plusieurs n'ont pas eu à les utiliser et parfois certains n'osent pas les utiliser, donc ça reste quelque chose qui sera à mettre en place», a-t-elle indiqué.

Pour Mme Demers, le «défi immense» des infrastructures insuffisantes demeure au Québec et cela empêche la densification, car il est alors impossible de raccorder de nouveaux projets au réseau existant. Selon elle, il faudra investir 48 milliards $ dans les prochaines années au Québec pour pouvoir maintenir les infrastructures existantes et ainsi pouvoir bâtir davantage.

L'APCHQ félicite toutefois Ottawa pour ses efforts sur les conditions de marchés et l'aide aux municipalités en ce qui a trait aux infrastructures, puis le gouvernement québécois pour son aide aux municipalités et sur le logement hors marché. Mme Demers a toutefois déploré que les demandes répétées pour exempter les nouveaux immeubles locatifs de la TVQ soient restées lettre morte auprès de Québec.

«C'est quelque chose qui aiderait, car, si on pense que le logement est un bien essentiel, peut-être qu'il ne devrait pas être taxé, a expliqué Mme Demers. C'est une taxe non négligeable sur des montants substantiels, on aimerait donc que le gouvernement puisse agir sur la TVQ.»

Quadrupler les mises en chantier d'ici 2030

Pour Isabelle Demers, il ne fait aucun doute qu'il manque encore «trop d'habitations» face à un besoin de 1,2 million d'habitations d'ici 2030. Elle souligne la nécessité d'augmenter la mise en chantier pour l'ensemble des catégories d'habitation et pas seulement pour la construction d'habitations hors marché.

«Au rythme où on va, on n’arrivera pas à rencontrer nos objectifs, ça c'est sûr, a indiqué Mme Demers. On a besoin de construire 1,2 million d'habitations d'ici 2030 (...) l'amélioration est là, on la voit, il y a une appréciation qui se fait, mais le différentiel est trop grand, il faudrait quadrupler les mises en chantier d'ici 2030 pour rétablir l'abordabilité.»

«Il y a une prise de conscience et c'est très bien, mais maintenant il faut poursuivre tous les efforts pour que les projets puissent se faire, qu'ils puissent être connectés et qu'ils arrivent rapidement, car plus un projet est fait et construit rapidement, moins il y a de risque de dépassement de coûts.»

Au-delà des mises en chantier, c'est le maintien du patrimoine bâti qui nécessiterait davantage d'attention selon Mme Demers.

«On ne peut pas se permettre de perdre des logements, car ils sont vétustes», a-t-elle expliqué. Elle déplore le manque d'incitatif pour la rénovation alors que le besoin se fait sentir.

L'APCHQ espère également que les gouvernements se mobiliseront davantage en 2025 pour la classe moyenne pour qui l'accès à la propriété est difficile par faute d'abordabilité ou pour qui les nouvelles constructions sont peu adéquates.

Quentin Dufranne, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge